a) Nécessité d’achever le plan de gestion afin de coordonner les actions à court et moyen termes ;
b) Nécessité de fournir une carte détaillée, à la bonne échelle, montrant les limites des zones centrale et tampon ;
c) Menace pesant sur les tombes monumentales taillées dans le roc en raison d’un manque de protection favorisant le vandalisme, le développement d’activités agricoles dans la zone rurale et des constructions urbaines ;
d) Rectification de travaux de restauration antérieurs inadéquats ;
e) Problème du déversement des eaux usées de la ville moderne dans le Wadi Bel Ghadir ;
f) Systèmes de sécurité et de contrôle sur place inadéquats ;
g) Nécessité d’un système de présentation et d’interprétation pour les visiteurs et les populations locales.
Le plan de gestion du bien, et en particulier le volet Plan de conservation, doit être complété de toute urgence.
Un contrôle et une sécurité plus efficaces s’imposent de toute urgence sur le site afin de protéger les monuments contre le vandalisme, en particulier les tombes taillées dans le roc situées à la périphérie de la ville ancienne.
Une grande partie des travaux de restauration antérieurs est inacceptable du point de vue des principes de conservation contemporains et, dans certains cas, nuisible à la préservation du site ; ils doivent être progressivement remplacés en employant des techniques et des matériaux modernes acceptables.
Le rapport de la mission de suivi réactif exprime sa satisfaction quant à plusieurs actions entreprises depuis la 30e session du Comité du patrimoine mondial (Vilnius, 2006) :
a) Les limites de la zone centrale et de la zone tampon ont été définies.
b) Un plan d’urgence pour 2006 a été préparé et la plupart de ses objectifs ont été atteints.
c) Les effectifs du Département des antiquités sur le site ont été renforcés.
d) Le travail des missions archéologiques étrangères a été réorienté vers l’aide à l’élaboration d’un système d’information géographique (SiG), la conservation et la restauration des objets trouvés lors des fouilles, et la formation de jeunes archéologues libyens.
e) Le défrichage du sous-bois et le nettoyage général de l’ancienne cité et de la nécropole nord ont été achevés et les tombes les plus touchées ont été nettoyées des graffiti.
f) Une signalisation minimale a été installée sur le site.
g) D’importants travaux de restauration ont démarrés dans le temple de Demeter.
h) Les entrées du site ont été rénovées et consolidées.
i) Des panneaux ont été installés, des programmes et des cours ainsi qu’un atelier en arabe ont été organisés pour la population locale, avec l’aide de l’Université d’Al Baïda.
j) La première Association de bénévoles de Cyrène a été créée ; elle est extrêmement active et motivée, en particulier pour le nettoyage et la surveillance du bien.
Plusieurs mesures à long terme ont été prises, notamment :
a) Le projet de création et d’aménagement d’un musée qui pourrait également être utilisé par les équipes de recherche, pour des activités de formation et pour les ateliers de restauration.
b) La mise en place de stations d’épuration pour aider à résoudre les problèmes de pollution qui touchent le bien est en cours.
c) La création d’un comité de coordination auprès du Premier ministre pour mettre en œuvre les projets de grande envergure dans la région de Djebel El Akdhar.
Le rapport de mission attire l’attention sur quelques problèmes qui persistent :
a) Bien que les effectifs de techniciens aient été augmentés, il est nécessaire de dispenser une formation dans certains domaines spécialisés, notamment pour le personnel de surveillance et de suivi et les jeunes spécialistes de la conservation.
b) Le plan de gestion n’est toujours pas achevé : il faut que le plan d’urgence de 2006 soit reconnu comme étant seulement la première étape de mise en œuvre de cet outil vital.
c) Il faut améliorer le suivi des travaux d’infrastructures (VRD) et de construction. Pour cela il faut mettre en place un mécanisme de consultation entre les urbanistes de la nouvelle ville de Shahat et l’équipe qui assure la gestion du bien sur place.
d) Le plan de gestion doit tenir compte des menaces naturelles, principalement d’origine climatique.
e) Il faut instaurer une collaboration avec l’Université d’Al Baïda dans le domaine des recherches archéologiques ainsi que pour la formation des archéologues aux fins de gestion du site.
f) Il faut renforcer les programmes de formation en informatique fournis par les missions étrangères par un réel transfert de savoir-faire technique au personnel du Département des antiquités, afin de réduire la dépendance externe.
Les recommandations de la mission sont les suivantes :
1. Il faut renforcer les capacités du personnel du Département des antiquités en mettant en place des programmes de formation et une spécialisation technique.
2. Il faut finaliser et mettre en œuvre le plan de gestion dans les meilleurs délais.
3. L’État partie devrait communiquer au Centre du patrimoine mondial la délimitation précise du bien du patrimoine mondial et de sa zone tampon.
4. Il faut mettre au point des « itinéraires de visite » pour favoriser une meilleure compréhension et préservation du bien.
5. L’Etat partie doit informer le Centre du patrimoine mondial de tout nouveau projet susceptible d’avoir un impact négatif sur le bien, comme l’implantation d’une nouvelle agglomération urbaine à proximité de Shahat.
6. Il est recommandé de créer un comité technique international chargé de contrôler les projets architecturaux proposés pour le bien et pour le musée.
7. Il convient d’éviter tous les traitements de nettoyage agressifs et les restaurations de monuments qui peuvent avoir un impact négatif sur l’authenticité et l’intégrité du bien.
8. Il faut renforcer le programme d’information visant à sensibiliser le public à l’importance et à la fragilité du bien