a) Détérioration progressive du cadre bâti ;
b) Absence de politique de réhabilitation du quartier du Mellah (dépôt d’ordures à ciel ouvert, écoulement d’égouts sur les murs extérieurs des maisons, écroulement continu des bâtiments) ;
c) Détérioration avancée de la partie maritime de l’enceinte fortifiée de la Médina ;
d) Construction de deux centres commerciaux dans la zone tampon.
Conformément à la demande du Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006), l’Etat partie a soumis, le 29 janvier 2008, un rapport destiné à faire le point sur la conservation et la gestion du bien.Dans le quartier Mellah, il est signalé une nette amélioration de l’état de conservation. En effet le rapport mentionne des « opérations de nettoyage et de démolition de bâtiments menaçant ruine ». Les habitants ont été relogés. Les rues et ruelles de ce quartier ont été pavées, ainsi qu’une bande de cinq mètres longeant le rempart intramuros.
L’agence urbaine d’Essaouira a été créée récemment. Elle doit permettre, aux côtés des autres institutions et services ministériels, de coordonner les efforts et de suivre le déroulement et la réalisation des chantiers engagés ou projetés. Un plan de gestion est en cours d’élaboration.
Une étude récente a été engagée par le Ministère de l’habitat et de l’urbanisme intitulée « Etude et définition du mode d’intervention pour la réhabilitation de la Médina d’Essaouira à travers le cas des maisons menaçant ruine et de la réutilisation des sites en ruine ». L’étude a été soumise aux différents services concernés pour suggestions et approbation, en voici les grandes lignes :
a) Préservation de la sécurité des citoyens : consolidation de la muraille, intervention sur les constructions menaçant ruine ;
b) Amélioration des conditions de vie des habitants : dédensification (opération en cours), désenclavement par la réouverture des passages condamnés (entre la rue du Koweit et la rue Quaraouiyne), ouverture d’un passage à l’extrémité de l’impasse Kaouss (entre la rue Mellah et l’avenue Zerktouni) et ouverture de l’accès à la place des artistes et à l’océan ;
c) Amélioration des équipements et des infrastructures, amélioration des conditions d’accueil des visiteurs : pavage, éclairage, nettoyage, etc ;
d) Revalorisation du patrimoine et réhabilitation des lieux de mémoire : comme la restauration de la synagogue Haïm Pinto, et la restauration du pavillon Menzah qui fait partie du complexe de Dar el Makhzen (palais royal).
L’opération de nettoyage et de consolidation a été effectuée au cours de l’année 2007. Elle a concerné les environs immédiats du quartier du Mellah, notamment le rempart de la façade atlantique.
Dans le cadre de l’amélioration de l’accueil des visiteurs et de la mise en valeur du rempart, les boutiques qui étaient accolées au rempart (zone tampon, à la hauteur de Bab Doukkala) ont été déplacées. Cette opération a permis d’ouvrir l’accès sur la plage et de réconcilier le tissu urbain traditionnel avec le paysage marin.
Le Borj de Bab Marrakech est en cours de restauration. Il sera destiné à abriter un espace culturel polyfonctionnel pour les artistes.
Le Musée Sidi Mohamed Ben Abdellah, situé dans le quartier Casbah a été restauré et équipé.
Selon le rapport de l’Etat partie, l’état de conservation du bien s’est beaucoup amélioré grâce aux efforts conjugués des personnes privées (habitations restaurées), des services concernés par la conservation et la mise en valeur de la Médina et des autorités locales (réfection du réseau d’assainissement).
Le rapport signale toutefois la construction d’un café-restaurant dans la partie Nord-ouest de la place Moulay Hassan. Ce projet avait obtenu les autorisations nécessaires à son exécution une décennie auparavant. Il y a actuellement un litige juridique opposant le propriétaire aux autorités locales. Le tribunal administratif a statué en faveur du maître d’ouvrage. La situation de cet édifice face à la mer risquerait d’altérer le paysage marin.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives tiennent à rappeler que toute démolition et toute intervention sur le terrain devraient être précédées d’un plan de réhabilitation d’ensemble ainsi que d’une étude d’impact et de valeur. Ils rappellent qu’une mise en sécurité d’un bâtiment n’est pas obligatoirement sa destruction.