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Décision du Comité intergouvernemental : 11.COM 10.b.10

Le Comité

  1. Prend note que l’Égypte a proposé la candidature du tahteeb, jeu du bâton (no 01189) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Dans l’Égypte ancienne, le tahteeb était considéré comme une forme d’art martial. Le tahteeb est ensuite devenu un jeu festif, mais une partie du symbolisme et des valeurs associés à sa pratique demeurent. Joué devant un public, le tahteeb consiste en un échange bref et non violent entre deux adversaires qui manient chacun un long bâton sur un fond de musique traditionnelle. Ce jeu requiert une totale maîtrise, car il est interdit de porter des coups. Les praticiens sont des hommes, jeunes et âgés, majoritairement issus des communautés saeedy de Haute-Égypte, et notamment des zones rurales où le bâton était utilisé au quotidien par les habitants et est considéré comme un symbole de virilité. Les règles du jeu reposent sur des valeurs telles que le respect mutuel, l’amitié, le courage, la force, la courtoisie et la fierté. Le tahteeb est pratiqué dans des contextes sociaux publics et privés. Des compétitions sont parfois organisées pour encourager les nouveaux joueurs ainsi que des sessions de tahteeb auxquelles participent différents gouvernorats et qui peuvent s’étendre sur presque une semaine. L’élément est transmis au sein des familles, entre voisins et à tout individu désireux d’apprendre. Les compétences acquises donnent confiance aux participants et le fait de se produire devant leur communauté leur procure un sentiment de fierté. Le jeu contribue également à renforcer les liens familiaux et favorise de bonnes relations entre les communautés.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

R.1 :  L’État soumissionnaire démontre que le tahteeb constitue un élément du patrimoine culturel immatériel tel que défini à l’article 2 de la Convention. Les communautés, groupes et individus concernés, répartis dans la quasi-totalité du pays, considèrent qu’il fait partie intégrante de leur patrimoine culturel et promeut le respect mutuel, la dignité et la cohésion sociale, procurant ainsi un sentiment d’appartenance à ses praticiens. Le tahteeb, qui était à l’origine un art martial, se veut aujourd’hui un divertissement et une célébration festive qui réunit praticiens et spectateurs dans des communautés aussi bien rurales qu’urbaines. Le dossier de candidature décrit par ailleurs de façon détaillée les mécanismes de transmission formelle et informelle ;

R.2 :  Le tahteeb est un élément du patrimoine immatériel profondément enraciné dans la société égyptienne ; ses origines remontent à l’Égypte ancienne ; sa forte présence dans la culture égyptienne a été perpétuée à travers les différentes ères de son histoire jusqu’à maintenant dans la mesure où ses traditions et règles reflètent les valeurs essentielles de la société telles que la fierté, la chevalerie, le courage et le respect. L’inscription du tahteeb, jeu du bâton est une forte reconnaissance internationale qui augmenterait le profile et la sensibilisation de cet élément particulier, et du patrimoine culturel immatériel en général, et encouragerait tous les acteurs officiels et de la société civile pour travailler et collaborer davantage. L’inscription de l’élément permettrait de fortement promouvoir l’enseignement de ce jeu dans les cours d’éducation physique des institutions éducatives et transmettra les valeurs du patrimoine culturel immatériel auprès des générations futures. En outre, l’inscription contribuera au dialogue entre les villes et le monde rural et au respect mutuel ;

R.3 :  Les communautés concernées ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la viabilité du tahteeb : elles s’attachent à le pratiquer et à le perfectionner à travers des compétitions informelles, et elles font preuve d’ardeur pour le transmettre à leurs enfants. L’État soumissionnaire décrit des mesures de sauvegarde qui incluent la participation active des communautés concernées à leur élaboration et à leur mise en œuvre, notamment à travers un programme de formation des formateurs (PFF) pour préparer les nouveaux formateurs et pratiquants du Tahteeb. Ce programme est conduit par une organisation non gouvernementale locale et s’appuie sur la participation des communautés, les détenteurs et praticiens traditionnels pour préserver l’élément des effets de décontextualisation. Le PFF a été validé au niveau gouvernemental par les ministères égyptiens des sports et de la culture. La phase de mise en œuvre a débuté en 2016 ;

R.4    L’État soumissionnaire démontre la participation des communautés, des organisations non gouvernementales et des individus concernés de différentes régions égyptiennes au processus de candidature. Le consentement libre, préalable et éclairé à la candidature de plusieurs membres des communautés concernées est démontré à travers des lettres de consentement et un court film.

R.5 :  Le tahteeb a été inventorié en 2013 par l’Association de la Haute-Égypte pour l’éducation et le développement et la Commission nationale égyptienne pour l’UNESCO, actuellement chargée de la liste d’inventaire du patrimoine immatériel en Égypte. L’inventaire est dressé avec la participation des communautés et est régulièrement mis à jour.

  1. Inscrit le tahteeb, jeu du bâton sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Remercie la délégation d’Egypte des éclaircissements apportés au Comité sur les informations contenues dans le dossier à propos des critères R.2, R.3 et R.5.

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