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Décision du Comité intergouvernemental : 11.COM 10.b.11

Le Comité

  1. Prend note que l’Éthiopie a proposé la candidature du Gada, système sociopolitique démocratique autochtone des Oromo (no 01164) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le Gada est un système traditionnel de gouvernance utilisé par les Oromo, parallèlement au système d’État. Il régit les activités politiques, économiques, sociales et religieuses de la communauté, et intervient dans la résolution des conflits, la réparation et la protection des droits des femmes. Il permet d’assurer une conduite morale, de renforcer la cohésion sociale et d’exprimer des formes de culture de la communauté. Le système Gada repose sur cinq classes dont la classe dirigeante regroupant un président, des responsables et une assemblée. Chaque classe évolue sur plusieurs échelons avant d’accéder au pouvoir, sous la direction d’une présidence tournante de huit ans. Les hommes intègrent le système à la suite de leur père ; les femmes sont consultées pour les décisions relatives à la protection de leurs droits. Des spécialistes de l’histoire orale enseignent l’histoire, les lois, les rituels, la conception du temps, la cosmologie, les mythes, les règles de conduite et la fonction du système Gada. Les réunions et cérémonies sont organisées au pied d’un sycomore (symbole du système Gada) mais les clans majeurs ont établi des centres Gada et des espaces cérémoniels en fonction de leur territoire. Les connaissances sur le système Gada sont transmises aux enfants à la maison et à l’école.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

R.1 :  L’État soumissionnaire décrit l’élément, ses détenteurs et praticiens et les mécanismes de transmission formels et informels. Le dossier précise que l’élément renforce le sentiment de continuité et d’identité culturelle et religieuse des communautés concernées, tout en assurant une fonction sociale en termes d’autorité, d’éducation, de gestion de la société et de renforcement des liens entre générations et communautés. L’État soumissionnaire affirme également que l’élément est compatible avec les droits de l’homme et le principe de respect mutuel, en permettant aux hommes et aux femmes de défendre leurs droits ;

R.2 :  Le dossier de candidature explique l’intérêt de l’inscription pour la visibilité de l’élément, la sensibilisation, l’intégration des jeunes, la sauvegarde et la transmission des connaissances et savoir-faire associés à l’élément aux jeunes générations. Il explique, de manière adéquate, comment l’inscription pourrait favoriser le respect de la diversité et de la créativité, qui sont au cœur du système Gada. Le dossier indique également que l’inscription de l’élément contribuerait à la variété et à la visibilité de nombreuses institutions autochtones de gouvernance, aux niveaux local, national et international ;

R.3 :  Les mesures de sauvegarde visent à assurer la durabilité et la transmission de l’élément par le biais de méthodes orales et écrites. L’État soumissionnaire a également activement sauvegardé le Gada grâce aux mesures indiquées dans le dossier de candidature, y compris l’introduction de l’élément dans le système éducatif, ainsi que la création d’un centre de recherche. Le dossier présente un plan de sauvegarde cohérent pour assurer la viabilité de l’élément avec la participation active de ses détenteurs et praticiens ;

R.4 :  L’Autorité en charge de la recherche et de la conservation du patrimoine culturel relevant du Ministère de la culture et du tourisme a joué un rôle central dans le processus de candidature, en collaboration avec le Bureau culturel de l’Oromie. Ils ont travaillé en étroit partenariat avec les membres de la communauté, les groupes de femmes et groupes de jeunes. Une abondante documentation est jointe au dossier. Il n’existe pas de restriction coutumière régissant l’accès à l’élément ;

R.5 :  L’élément a été inscrit, en 2014, au registre éthiopien du patrimoine culturel immatériel tenu par l’Autorité en charge de la recherche et de la conservation du patrimoine culturel relevant du Ministère de la culture et du tourisme. Le dossier indique que l’inventaire a été mené à bien avec les communautés concernées, les bureaux régionaux de la culture et du tourisme et les organisations non gouvernementales pertinentes. L’inventaire sera mis à jour tous les cinq ans.

  1. Inscrit le Gada, système sociopolitique démocratique autochtone des Oromo sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage l’État soumissionnaire à accorder une attention particulière à ce que les mesures de sauvegarde répondent de manière adéquate aux dynamiques sociales et aux tissus culturels sur le terrain.

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