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Décision du Comité intergouvernemental : 11.COM 10.b.37

Le Comité

  1. Prend note que le Viet Nam a présenté la candidature des pratiques liées à la croyance viêt en les déesses-mères des Trois mondes (no 01064) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Pour répondre à des demandes d’ordre spirituel, à des attentes quotidiennes et pour attirer la chance dans la santé comme au travail, des communautés du Viet Nam vénèrent les déesses-mères des Trois mondes : le monde céleste, le monde de l’eau et le monde des montagnes et des forêts. Parmi ces déesses-mères, on trouve Liễu Hạnh (une nymphe descendue sur Terre qui a vécu comme un être humain et qui est devenue nonne bouddhiste), désignée comme la Mère du monde, et d’autres esprits considérés comme des héros légendaires. Cette pratique traditionnelle est constituée du culte quotidien, de la participation à des cérémonies, de rituels tels que le rituel de possession spirituelle, et de festivals, comme celui de Phủ Dầy, qui se déroulent dans des temples consacrés aux déesses-mères. Ces activités associées à la pratique aident à préserver une part de l’histoire de la communauté, de son patrimoine culturel et de son identité, avec certains aspects qui intègrent des costumes traditionnels, de la musique et des danses. Les détenteurs et praticiens sont les membres du public, les gardiens de temples, les prêtres chargés des rituels, les médiums spirituels, les assistants et les musiciens qui transmettent oralement les connaissances et les savoir-faire aux nouveaux venus et aux membres des familles. Le partage de valeurs communes et d’une croyance profonde en la compassion et en la grâce des déesses-mères est au fondement des relations sociales et lie les membres des communautés participantes. Le culte des déesses-mères contribue également à valoriser les femmes ainsi que leur rôle dans la société.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

R.1 :  Le dossier présente l’élément comme un moyen important pour les communautés concernées d’exprimer leur mémoire historique, leur identité culturelle et leur sentiment d’unité et de répondre à leurs attentes spirituelles. Du point de vue social, la nature ouverte de l’élément favorise la tolérance interethnique et interreligieuse. L’élément s’est transmis depuis le XVIe siècle entre les gardiens de temples, les prêtres et les fidèles laïcs. Il est compatible avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et il n’existe pas de restriction à sa pratique ;

R.2 :  D’après le dossier, l’inscription de l’élément contribuerait à la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général et sensibiliserait à son importance à différents niveaux, compte tenu des similitudes culturelles entre les communautés et groupes qui vénèrent les déesses-mères en tant que symboles de compassion et de grâce dans d’autres parties du monde, et de la combinaison de taoïsme, de bouddhisme et d’autres dimensions religieuses que représente cet élément. Comme l’élément est commun à plusieurs groupes ethniques du Viet Nam, son inscription encouragerait également le dialogue et le respect de la diversité culturelle à l’échelle locale. La créativité humaine s’en trouverait elle aussi enrichie, car les éléments artistiques que sont les costumes, les danses et la musique occupent une place importante dans les festivals ;

R.3 :  Depuis les années 1990, les fidèles du culte de la déesse-mère ont été mobilisés afin de verser des contributions financières, d’entretenir les temples et de soutenir les festivals. L’État soumissionnaire a adopté plusieurs politiques afin de gérer les festivals. Les mesures de sauvegarde proposées comprennent l’adoption de politiques favorables, la création de clubs locaux pour la préservation, la revitalisation de festivals traditionnels, des recherches universitaires, la documentation et des expositions, l’élaboration de programmes destinés à l’éducation formelle et informelle et la reconnaissance des chanteurs talentueux et des gardiens de temples. Ces mesures reflètent l’engagement de l’État, des communautés et des groupes professionnels envers la sauvegarde de l’élément. L’objectif global est d’assurer la viabilité de l’élément face à des menaces externes et internes, telles que la commercialisation excessive des rituels ;

R.4 :  La candidature peut être considérée comme le fruit de nombreuses consultations et de la coopération entre des praticiens individuels (gardiens de temples, chanteurs et médiums spirituels), des représentants de communautés et des universitaires, ainsi que de plusieurs organisations non gouvernementales et organismes gouvernementaux. Les documents qui sont annexés au dossier attestent de leur consentement libre, préalable et éclairé à la candidature. Le dossier démontre que des mesures concrètes ont été prises afin de respecter les pratiques coutumières qui régissent l’accès à l’élément ;

R.5 :  Une annexe au dossier démontre que l’élément a été inscrit en 2013 sur la Liste nationale du patrimoine culturel immatériel. Cet inventaire est géré par le Département du patrimoine culturel (Ministère de la culture, des sports et du tourisme) en collaboration avec l’Institut national vietnamien des études culturelles et artistiques, et il est mis à jour annuellement. Il a été établi avec la participation des communautés locales, des anciens des villages, des fidèles religieux et des gardiens de temples.

  1. Inscrit les pratiques liées à la croyance viêt en les déesses-mères des Trois mondes sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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