Le 19 février 2004, le Secrétariat a reçu un rapport d’avancement de l’Etat partie, rédigé par l’Instituto del Patrimonio Cultural (IPC), l’agence nationale responsable du patrimoine culturel au Venezuela. Le rapport contient des informations divisées en trois parties :
a) Les mesures à prendre par les autorités vénézuéliennes au sujet du plan de gestion de Coro et son port, qui figurent dans un document d’accompagnement « Ideas para los lineamientos de un plan integral de Conservación e Desarrollo para Coro, el Puerto de la Vela y sus Areas de Influencia » (Idées de présentation d’un plan intégral pour la conservation et le développement de Coro, de son port de La Vela et de ses zones d’influence). Ce projet de document illustre l’approche stratégique qui est à la base du plan de gestion. Cette approche consiste en une révision de la législation en vigueur, l’instauration d’une gestion intégrée et interdisciplinaire, une méthode participative et la coordination des liens entre les facteurs sociologiques et économiques affectant le site.
b) La création d’une Commission présidentielle pour la protection de Coro et ses environs. Cette section traite les questions relatives au mode de fonctionnement de la Commission en ce qui concerne le processus de prise de décisions, la participation et l’intégration de la société civile, des institutions et de tous les acteurs concernés.
c) Le mécanisme destiné à renforcer l’influence de l’Instituto del Patrimonio Cultural (IPC) sur le site grâce au processus participatif, aux programmes éducatifs et à la coordination entre les autorités concernées.
Le Secrétariat note que le rapport du Gouvernement vénézuélien manque d’informations substantielles. Rien n’est dit sur la structure de la Commission présidentielle, il n’y a aucune mention de la définition des responsabilités ni de la manière dont elle a l’intention de protéger et de gérer le site, de renforcer la présence de l’Instituto del Patrimonio Cultural (IPC) ou de faire prendre conscience des valeurs du site. Aucune information n’est donnée sur la détérioration de la cohérence architecturale et urbaine et de l’intégrité du bien et aucun effort n’est fait ou aucun intérêt n’est manifesté pour consolider et protéger l’architecture en terre.
Les 8 et 9 décembre 2003, la Comision Nacional para Cooperacion con UNESCO (CNCU), avec le soutien du Fonds-en-dépôt néerlandais à l’UNESCO, a organisé à Coro une table ronde sur la conservation et la gestion du site du patrimoine mondial de Coro et son port. Au total, 14 personnes du service public vénézuélien ont pris part à cette discussion qui a rassemblé des représentants des Ministères du Plan et de l’Aménagement du territoire, du Tourisme, des Affaires étrangères, de l’Environnement, de la Municipalité de Miranda, de l’Etat de Falcón, de l’Université de Francisco de Miranda, de la Commission nationale pour l’UNESCO et du Centre du patrimoine mondial. Malheureusement peu de temps a été consacré au mauvais état de conservation et aux moyens d’améliorer la situation. Seules quelques grandes lignes de développement économique et social au niveau régional et national ont été proposées par l’IPC, dans le même esprit que celles qui étaient exposées dans rapport d’avancement.
La mission a conclu que la situation politique actuelle, avec la polarisation croissante de la société vénézuélienne en groupes partisans ou opposés aux plans de restructuration nationale, paralyse tout débat constructif sur l’amélioration de la conservation et de la gestion de Coro et son port. Rien ne permet d’affirmer que les autorités vénézuéliennes sont aptes à développer un bon plan d’action à court terme qui inversera la situation, mais la situation générale du pays est telle qu’une approche délicate semble nécessaire pour ne pas forcer ni polariser davantage les choses. Même si l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril doit être considérée comme une approche positive dans un premier temps car elle permet d’augmenter l’Assistance internationale, il faudrait peut-être plus de temps pour que le processus politique se déploie et que le Gouvernement central définisse ses stratégies et ses priorités et pour que les municipalités et les agences de conservation mettent au point des moyens de coopération et de coordination efficaces.
L’ICOMOS a examiné le rapport d’avancement de l’Etat partie ainsi que le rapport de la mission du Centre du patrimoine mondial de décembre 2003 et, tout en reconnaissant la complexité et la gravité de la situation, il a indiqué qu’il soutenait le point de vue du Secrétariat. Il a recommandé au Secrétariat de préparer plusieurs programmes à court terme pour permettre à l’Etat partie de régler les graves problèmes de Coro et son port.