En septembre 2006, le Directeur général de l’UNESCO a envoyé une mission d'experts au Liban pour examiner l’état de conservation des sites du patrimoine mondial ayant pu être affectés par les bombardements israéliens lors du récent conflit de juillet-août 2006.
La mission s’est rendue successivement à Baalbek, Anjar, Tyr et Byblos et a pu constater que ces sites n’avaient pas subi de dégâts majeurs directs durant les bombardements, à l’exception de la marée noire qui a affecté une grande partie du littoral libanais au nord de Jiyyeh, et pollué en particulier les vestiges archéologiques en bordure de mer à Byblos (une contribution du gouvernement du Japon a été attribuée pour le nettoyage des structures endommagées).
Sur les deux principaux ensembles archéologiques préservés et clôturés du site de Tyr, la mission a constaté que, sur le site de la mer, aucun dégât direct n’avait été enregistré. En revanche, dans le site d’el Bass (nécropole et hippodrome), le bombardement d’un immeuble à 150 m environ du site a provoqué la destruction d’une partie des fresques d’un caveau funéraire d’époque romaine. La mission a également procédé à l’examen de certaines structures qui nécessitent des travaux de consolidation, telles que les colonnes et la palestre du site de la mer, ainsi que la voie romaine du site d’el Bass. Par ailleurs, la mission s’est rendue sur le futur tracé de l’autoroute du sud Liban, et a recommandé que les prospections géophysiques déjà entreprises par la Direction générale des Antiquités se poursuivent et que des fouilles préventives soient menées avant l’établissement du tracé définitif, prévu d’ici cinq ans.
Les mesures prioritaires recommandées par la mission, portant sur l’ensemble des sites libanais, étaient les suivantes :
a) l’établissement d’une carte des risques identifiant tous les éléments présentant des désordres structurels alarmants ;
b) des activités de consolidation pour les structures les plus menacées.
Le 23 mars 2007, le Centre du patrimoine mondial a reçu un courrier transmettant une mise à jour du rapport de 2006 sur l’état de conservation de Tyr et des actions demandées par le Comité dans sa décision 30 COM 7B.52, retardées en raison du conflit. Parmi ces dernières :
c) Le decret de protection de la zone maritime du site est toujours en souffrance au ministère des transports ;
d) La demande d’extension du moratoire de trois ans sur les constructions dans les zones à potentiel archéologique a été formulée auprès de la Direction de l’urbanisme, sans décision à ce jour ;
e) Les limites du bien et de sa zone tampon seront définies après l’évaluation des travaux de prospection géophysique en cours ;
f) Les études en vue de la transformation du port commercial en port de plaisance vont être intégrées dans un projet final ;
g) La carte numérique de base destinée à établir la carte archéologique complète du site est en cours de mise à jour sur un système d’information géographique avec les données archéologiques disponibles. Les résultats des prospections y seront également intégrés ;
h) Des prospections ont été entreprises sur tout le tracé de l’autoroute, par des moyens classiques et géophysiques, afin de localiser les zones à risques et, le cas échéant, demander des changements ponctuels dans l’exécution de l’autoroute. Les résultats des travaux mentionnés dans le document transmis n’ont pas encore été reçus par le Centre du patrimoine mondial au moment de la rédaction de ce rapport.