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Les grandes villes d’eaux d’Europe (Belgium)

Date of Submission: 03/07/2014
Criteria: (ii)(iii)(iv)(vi)
Category: Cultural
Submitted by:
Délégation permanente de la Belgique auprès de l'UNESCO
Coordinates: N 50 29 36 E05 52 00
Ref.: 5932
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Property names are listed in the language in which they have been submitted by the State Party

Description

Le bien transnational en série « les grandes Villes d’eaux d'Europe » est une sélection de villes thermales qui témoignent des lieux consacrés aux soins médicaux à l’aide d’eaux minérales et thermales, avant le recours à l’allopathie, tels qu’ils se sont développés au cours du 19ème siècle. La série comporte seize villes d’eaux historiques européennes dont l'intégrité et l'authenticité des éléments constitutifs sont évidentes tant pour dans leur forme urbaine comme dans leurs bâtiments thermaux  essentiels.

Le rôle thérapeutique de ces villes s’est développé depuis les premiers thermes romains et durant le Moyen Âge. Leur apogée débute avec les Lumières du 18ème siècle et se poursuit avec les pratiques médicales et mondaines du 19ème siècle. Leur regroupement représente l’ensemble des villes d’eaux les plus célèbres et reconnues comme telles du 18ème siècle aux années 1920.

Ces villes offrent les caractéristiques communes aux villes d’eaux et des ensembles architecturaux représentatifs comportant les bâtiments liés à cette activité : thermes, colonnades, églises, théâtres, casinos, hôtels spécialisés et pensions de famille. Chacune de ces villes d’eaux a la capacité de démontrer qu'elle apporte une contribution substantielle à la valeur universelle exceptionnelle du bien en série.

Les éléments constitutifs de la série présentent les attributs des villes d’eaux européennes qui reposent sur un traitement médical à base d’eaux minérales et thermales par boisson, bains, irrigations, hydrothérapie ou bains de boue. Ces villes témoignent de l'évolution de la médecine. Leur conception, née de la combinaison de parcs et d’espaces verts avec le paysage environnant, est un trait fondamental, De nombreux traitements fondés sur un exercice physique pratiqué dans les alentours de la station, ont déterminé, par une étroite relation entre le dessin de la ville d’eaux et de ses environs, un « paysage thérapeutique ».

Les principales villes d’eaux sont devenues des centres à la mode jusqu'en 1914 et représentent un phénomène culturel et social remarquable qui, depuis plus de deux millénaires, a contribué à la construction d’une culture et d’une société européennes. Tous les éléments composant le bien en série sont des villes qui se sont développées autour des sources minérales, mais elles ont eu une  influence sur d'autres types de lieux de soin, comme les stations balnéaires ou les stations climatiques ; de même où la tradition européenne de la ville d’eaux s’est répandue à travers le monde.

Les grandes Villes d’eaux d’Europe présentent tous les aspects du thermalisme médical et reflètent le cadre international du développent de la médecine.  Le bien en série constitue un groupe géographique, historique et culturel qui illustre l’activité thermale, les échanges culturels et qui a contribué au développement culturel à travers l’Europe.

Name(s) of the component part(s)

AUT-O-01            Bad Ischl                                              N 47°42´41"         E 13°37´22"

AUT-N-01            Baden bei Wien                                  N 48°0´35"           E 16°14´11"

BEL-WAL-01        Spa                                                      N 50°29´36"         E 05°52´00"

CZE-KA-01           Karlovy Vary                                       N 50°13´20"         E 12°53´06"

CZE-KA-02           Mariánské Lázně                              N 49°58´40"         E 12°42´13"

CZE-KA-03           Františkovy Lázně                            N 50°07´11"         E 12°21´06"

CZE-ZL-01            Luhačovice                                          N 49°06´37"         E 17°45´48"

DEU-BW-01        Baden-Baden                                    N 48°45´43"         E 08°14´27"

DEU-BY-01          Bad Kissingen                                    N 50°11´55"         E 10°04´33"

DEU-RP-01          Bad Ems                                             N 50°20´3"           E 07°43´9"

DEU-HE-01          Bad Homburg vor der Höhe            N 50°13´44"         E 08°37´39"

DEU-HE-02          Wiesbaden                                         N 50°05´05"         E 08°14´51"

DEU-NI-01           Bad Pyrmont                                       N 51°59´00"         E 09°16´00"

FRA-C-01             Vichy                                                    N 46°07´25"         E 03°25´13"

GBR-BAS-01       The City of Bath Spa                         N 51°22´53"         W 02°21´31"

ITA-PT-01            Montecatini Terme                             N 43°53´4"           E 10°46´28"

Description of the component part(s)

L'infrastructure des villes d’eaux démontre clairement une capacité incessante d'innovation à l'échelle internationale. L’évolution des prescriptions médicales a déterminé la conception et la promotion de ces villes d’eaux. Elles ont grandi et ont été régulièrement adaptées pour répondre aux demandes nouvelles de la science médicale, en introduisant des salles de soins spécialisés, de nouveaux bâtiments et d'autres aménagements. En conséquence, définir l'authenticité de ces villes et des bâtiments thermaux nécessite qu’on ait une conception dynamique de la notion.

Il s’agit de grandes villes d’eaux dont la structure urbaine des ensembles thermaux est  authentiquement préservée. L'un des aspects caractéristiques des villes thermales est une division en quartiers ayant une fonction différente, le quartier des bains avec majestueuses installations thermales, le quartier résidentiel et des zones périphériques (qui apparaissent quand la ville est reliée par le chemin de fer). Une caractéristique majeure des villes d’eaux de la série est une fusion de la partie bâtie de la ville avec des espaces verts et un lien étroit avec le paysage environnant. Les villes d’eaux jouissent d'une relation spécifique entre tissu urbain et paysage environnant. Cette dimension paysagère a été promue et gérée comme une part essentielle de «l'offre thermale » et contribuait à la cure. En conséquence, il y a des valeurs culturelles complexes qui s’associent au paysage dans et autour des villes d'eaux. La dimension paysagère de la ville d’eaux est donc un élément essentiel de la prescription de la cure thermale et, de ce fait, la zone entourant la ville avec ses bâtiments thermaux est considérée comme un « paysage thérapeutique ». La vie des curistes se déroulait ainsi, grâce à des promenades favorisant les activités et les réunions sociales dans une ambiance esthétique extraordinaire. Cela entraîna la construction de divers motifs architecturaux en vue d’agrémenter les circuits de promenades et les expériences. Ceux-ci ont été conservés jusqu'à nos jours. Le paysage finit par fusionner naturellement avec l'image même de la ville.

La renommée internationale des villes d’eaux a été un facteur déterminant d’évolution dans la leur planification qui se devait d’intégrer harmonieusement dans le paysage les fonctions basiques d'une ville répondant aux normes européennes. Elles se révèlent des fondations intéressantes reposant sur les critères et les innovations de l’époque pour les grandes villes, alors que leur population permanente était réduite.  L'offre très diverse et originale des villes d’eaux entraient en concurrence avec les métropoles et les capitales de cette époque et en même temps avec les stations balnéaires et climatiques à la mode. Les installations thermales et les complexes hôteliers ont été construits par des entrepreneurs locaux, des investisseurs et des architectes étrangers.  L'ambiance des villes d’eaux s’en trouvait ainsi renforcée dans son caractère cosmopolite.

Spa

Bien que le nom de Spa vienne du latin sparsa fontana (fontaine jaillissante ) déjà connu dès le 1er siècle de notre ère, c’est au 18ème siècle que Spa acquiert sa renommée internationale au point de donner aujourd’hui son nom à l’appellation générique des centres et des bains de remise en forme.

La réputation des eaux est telle qu’elles sont exportées dès la fin du 16ème siècle, mais c’est au 18ème siècle que les prescriptions médicales de la cure sont associées à l’amusement, la détente et la promenade.  A la suite de la cure du Tsar Pierre-le-Grand en 1717, la ville devient le rendez-vous mondain de l'ensemble de l'aristocratie européenne, attirée de plus en plus par les divertissements élitistes que l'on y découvrait. C'est à ce moment que Spa reçoit son surnom de « café de l'Europe ».

L’évolution des nombreuses activités de la station thermale reflète celle des pratiques de l’aristocratie du 18ème siècle puis des courants intellectuels et artistiques du 19ème siècle.  Le thermalisme spadois s’est réinventé grâce au thermo-ludisme, qui attire aujourd’hui un public familial.

Le développement de la ville a ainsi évolué de manière organique autour de sa source principale en s’étendant vers les autres sources situées dans le paysage environnant.

Le premier réseau de promenades (le Tour des Fontaines créé en 1749) reliant les différentes sources  offre des points de vue sur les collines voisines et affirme le lien étroit entre la nature et la cure thermale. Le paysage thérapeutique de Spa, toujours visible aujourd’hui, est ainsi constitué.

La protection des eaux, depuis la fin du 18ème siècle jusqu’à nos jours, a également conditionné de manière considérable l’évolution du paysage et le développement de la ville.  La zone de protection des captages est une des plus importantes d’Europe.

Malgré sa surface de 40 km², Spa possède tous les attributs d’une ville thermale authentique : nombreuses sources agrémentées de pavillons décorés, complexe thermal, parcs publics et promenoir couvert, hôtels de grande envergure, très nombreux sentiers de randonnée, points de vue, casino (un des premiers du monde), théâtre et salles de bal, lieux de cultes, loge maçonnique, golf, aérodrome, ainsi que de nombreuses villas aux alentours.

Spa complète ainsi parfaitement la série transnationale des biens proposés « Great Spas of Europe » par sa réputation internationale et mondiale.

Justification of Outstanding Universal Value

Le bien transnational en série « Les grandes Villes d’eaux d’Europe » réunit les villes thermales les plus importantes du monde. Le développement de la ville thermale a produit une forme très spécialisée différente des autres implantations commerciales et politiques. La forme des ensembles thermaux est dictée par la localisation et les propriétés des eaux minérales, des sources et des pratiques médicales de l’époque.

Les villes d’eaux possèdent des bâtiments spécifiques, dont des buvettes, des bains et des salles de soins associés à des salons, des boulevards et des promenades, des jardins d’agrément, des églises de plusieurs confessions, des synagogues, des hôtels, des théâtres, des casinos, des bibliothèques et des cafés. La relation complexe de ces éléments différencie ces villes des autres types d’urbanisme

Les villes d’eaux ont été gérées avec attention, soignées, contrôlées et valorisées depuis le 18ème siècle. Elles représentent le premier modèle d’une destination touristique et leur gestion a conduit à l’émergence et au développement d’une industrie touristique. Des villes entières ont été mises en valeur et, pour certaines, cela incluait l’image de marque et la commercialisation de l’eau ou d’autres produits.

La promotion des villes d’eaux incluait l’accueil de têtes couronnées et de célébrités de sorte que la réputation de la ville soit renforcée par le lien avec celle de leurs hôtes. La plupart des villes d'eaux ont été renouvelées ou reconstruites à plusieurs reprises afin de répondre aux progrès de la médecine et à l’évolution des besoins et des attentes des curistes et visiteurs. L’authenticité de ces villes et des bâtiments thermaux relève donc d’une approche dynamique de ce concept.

Il existe une liaison spécifique entre le développement urbain et le paysage environnant. Ce paramètre a été promu et géré comme une part essentielle de «l'offre thermale » et contribuait à la cure. En conséquence, il y a des valeurs culturelles complexes qui s’associent au paysage dans et autour des villes d’eaux. Les alentours de la ville d’eaux avec les bâtiments thermaux sont considérés comme un « paysage thérapeutique ».

Critère (ii) : Les Grandes Villes d’eaux d’Europe, se développant autour de sources minérales naturelles, témoignent des soins de l’attention que l’homme porte, depuis des siècles, à sa santé et du mode de vie spécifique qu’elle a engendré. En outre, les Grandes Villes d’eaux d’Europe illustrent l’influence des idées innovantes sur l’urbanisme moderne des villes européennes depuis le 18ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle. Elles sont une preuve de l'évolution absolument spécifique des villes en lien avec le renforcement des relations entre les gens et la nature et avec ses diverses sources curatives. Depuis que les Grandes Villes d’eaux d’Europe ont commencé à offrir de nouveaux espaces publics et des bâtiments ambitieux pour les réunions et les relations sociales, elles sont devenues des centres importants où un nouvel ordre social est apparu. Elles ont grandement contribué à la transformation de la société qui a conduit à sa démocratisation, à l’égalité des sexes et à l’émergence des classes moyennes. Dans le même temps, elles étaient un lieu de rencontre pour les leaders aristocratiques de la société. L’ordonnance urbaine de ces villes et de leurs environs a été conçue pour respecter et utiliser un paysage de haute qualité, comprenant des promenades et des sentiers pédestres, des lieux de soin et de détente adaptés aux moyens et aux préférences des visiteurs. Les Grandes Villes d’eaux d’Europe, par leur structure urbaine historique, leur relation au paysage environnant et par de nombreux autres aspects et ainsi que par la nature de leurs bâtiments principaux, sont un témoignage caractéristique de la manière dont s’est réalisée la conception d’une nouvelle société et dont se sont développées des structures urbaines répondant aux nouvelles fonctions curatives et offrant l’ensemble des équipements nécessaires. Ces villes d’eaux soigneusement sélectionnées pour ce bien en série démontrent clairement le développement historique des villes thermales et de la balnéothérapie en Europe ; celles-ci ont eu un impact sur la notoriété et le développement du thermalisme dans d’autres parties du monde placées sous l’influence culturelle et politique des pays européens. Dans la majorité des cas, en analysant de leur élaboration, leur architecture et leur réalisation, elles s’avèrent des conceptions innovantes et exemplaires.

Critère (iii) : Les Grandes Villes d’eaux d’Europe sont un témoignage exceptionnel de la fondation, du développement et de la continuité d’une tradition culturelle importante, à savoir la culture thermale européenne, fondée sur l'utilisation de sources d'eaux minérales et une grande variété de bains et de cures de boisson. À la suite de séjours prolongés de patients et d'autres visiteurs, les villes d’eaux se transformèrent en importants lieux de sociabilité à caractère international, au tournant des 19ème et 20ème siècles. L’attribut déterminant de cette tradition thermale européenne inscrite dans ce bien en série est une combinaison unique de traitements (bains, cures de boisson, inhalations) et de lieux de loisirs proposant des spectacles et des activités sociales (théâtre, musique, danse, jeux de hasard et autres) et de l’exercice physique (sports et promenades) dans un paysage bien entretenu.

Les Grandes Villes d’eaux d’Europe ont présidé au développement de « loisirs thermaux sociaux » visant à des activités de divertissement et de délassement. Last but not least, elles illustrent le rôle pionnier des villes d’eaux dans le lancement d’infrastructures modernes et la fixation de règles d'hygiène.

Les Grandes Villes d’eaux d’Europe montrent, à travers la conservation de leurs infrastructures jusqu’à aujourd’hui qu’elles ont été à l’origine et plus tard ont orienté le développement des voyages et du tourisme européens. À l'heure actuelle, grâce à la concentration et à la qualité des bâtiments conservés, elles demeurent des destinations prisées, même pour ceux qui ne recherchent pas en priorité des sources minérales.

Critère (iv) : Les Grandes Villes d’eaux d’Europe forment un bien en série qui atteste un exemple exceptionnel de types de planification urbaine. Il montre les résultats les plus significatifs du développement des villes thermales durant cent ans, comprenant des bâtiments, une ambiance dessinée et aménagée sciemment et un paysage environnant adapté. Les villes d’eaux sélectionnées présentent toutes les caractéristiques du type donné avec une concentration et une qualité inhabituellement élevées. Elles possèdent des structures urbaines spécifiques qui combinent des quartiers construits avec les parcs et qui intègrent le paysage environnant dans un site urbain. Ce « paysage thérapeutique » est clairement caractérisé par la qualité et la grande variété d’éléments au service des principaux objectifs thérapeutiques et sociaux, tels que bains et installations de cure, lieux de sociabilité, casinos, théâtres et salles de concert, hôtels et villas, parfaitement intégrés à des parcs, jardins, aires de loisirs, promenades ou hippodromes. L'infrastructure des villes d’eaux est devenue une partie des cadres à vocation sociale pour promouvoir le tourisme culturel européen et cela a eu aussi un impact significatif aujourd’hui.

Critère (vi) : Les Grandes Villes d’eaux d’Europe portent témoignage d’un épanouissement social, scientifique et culturel de l'Europe qui a contribué à façonner des traditions et des idées sociales d’une valeur universelle exceptionnelle, de la fin du 18ème au début du 20ème siècle. Outre leur fonction balnéaire, elles ont et sont encore des lieux remarquables à l'échelle internationale pour les rencontres, un cadre pour la diplomatie, des événements internationaux, des conférences, des foires, des expositions et des activités axées sur la santé, la tolérance envers les religions et les croyances . Les villes d’eaux ont fourni un cadre pour un large éventail d’activités artistiques dans le passé, C’est encore vrai à l’heure actuelle : de nombreux et éminents musiciens et compositeurs, des peintres, des sculpteurs, des écrivains, des poètes, des créateurs de mode et d'autres artistes ont été attirés par les villes d’eaux et leur paysage environnant. De nombreuses œuvres y ont été composées, créées, présentées ou exposées pour la première fois. De ce point de vue, les plus célèbres villes d’eaux européennes ont apporté une contribution importante à la formation et au développement de la société civile et de la société européenne multiculturelle. Comme points de rencontre, elles étaient, en outre, un cadre politique propice aux négociations officielles et aux rencontres non officielles tenues par les politiciens.

Statements of authenticity and/or integrity

Authenticité

Les Grandes Villes d’eaux d’Europe, dans toutes les composantes de la série, sont des structures urbaines unitaires. Jusqu’à maintenant, elles ont conservé un aspect tout à fait unique à travers leurs infrastructures thermales authentiques, bien préservées et en activité qui correspondent à la période d’apogée de chacune d’elles. Les activités et les services thermaux se poursuivent dans les bâtiments historiques. Bien que les villes d’eaux aient subi naturellement des modifications partielles ou des altérations dans le passé, afin de maintenir la qualité des services et de l'hygiène, elles offrent toutes à un degré supérieur une concentration de bâtiments, rénovés avec soin du point de vue architectural, qui prouvent une évolution progressive de la balnéothérapie et des services qui l’accompagnent. Chacune comporte tous les éléments typologiques nécessaires à une ville thermale d'importance européenne, tels que des thermes, des buvettes, des colonnades, des églises, des théâtres, des casinos, des hôtels et des pensions, des édicules et des sculptures, des parcs paysagers et des sentiers pédestres aux alentours des bâtiments.

Intégrité

Chaque ville qui appartient au bien en série, est l’exemple d’une ville d’eaux européenne avec une intégrité exceptionnelle des éléments qui la composent. Ces villes thermales à titre individuel offrent un haut degré d’authenticité et de préservation sur le plan de l’urbanisme et de l’architecture ainsi que des fonctions de balnéothérapie et des services d’accompagnement. Elles représentent les villes exceptionnellement unitaires dans leur structure urbaine historique préservée et intégralement liée au « paysage thérapeutique » environnant. Dans le même temps, chaque station thermale, d’une manière plus ou moins forte, représente l’ensemble des principaux aspects d’une balnéothérapie reposant sur l’utilisation des eaux minérales. Les différentes composantes de la série illustrent les étapes majeures du développement de la balnéothérapie utilisant des sources minérales, y compris les bâtiments de soins, du 18ème siècle aux années 1920.

Dans sa globalité, la sélection représente tous les critères de valeur universelle exceptionnelle du bien. Chaque composante illustre les critères mentionnés ci-dessus dans une structure authentique et préservée. L’existence des attributs de la valeur universelle exceptionnelle, pour chaque élément de la série, est garantie par une protection juridique appropriée et par la mise en place d'une zone-tampon. Toute pression liée au développement du territoire et de la construction est contrôlée par des outils pertinents et la protection de ces valeurs est renforcée par des mesures juridiques qui agissent en interaction, afin de protéger les valeurs culturelles, les sources minérales, la nature et le paysage en conformité avec la législation de chacun des Etats participant à la candidature.

Justification of the selection of the component part(s) in relation to the future nomination as a whole

Les composantes individuelles du bien en série Les grandes Villes d’Europe ont été choisies pour constituer au plus haut point un groupe complet. Ces villes d’eaux avec des sources minérales ont été le berceau du thermalisme et elles ont influencé d'autres types de lieux de soin, comme les stations de bord de mer et les stations climatiques. Les différentes parties de la série se sont imposées  par l’intégrité et l'authenticité de leurs structures urbaines et architecturales.

Un autre critère tient à leur rôle significatif dans la balnéothérapie. Un argument important est donc la réputation de la ville comme symbole mondial et européen de la balnéothérapie ainsi que son poids historique, social et culturel. Chaque ville d’eaux a le potentiel d'apporter une contribution substantielle et spécifique à la valeur universelle exceptionnelle de toute la série.

En tant que forme urbaine, ces villes représentent une entité fonctionnelle qui vaut pour le type général de la ville d’eaux de renommée internationale du 18ème siècle aux années 1920 avec toutes ses composantes fonctionnelles principales. Ces villes offrent la gamme complète de l’architecture thermale : thermes, buvettes, colonnades, églises, théâtres, casinos, hôtels et pensions de famille, édicules d'architecture et sculptures etc. Une qualité spécifique est l’intégration du tissu urbain à son environnement, y compris les parcs et les espaces verts. Malgré leurs similitudes fonctionnelles fondamentales, chacune des villes thermales du Bien en série diffère dans sa typologie urbaine

Comparison with other similar properties

Les Grandes Villes d’eaux d’Europe ont servi de brillant modèle pour un très grand nombre de villes thermales et stations disséminées dans toute l’Europe au 19ème siècle, et demeurent aujourd’hui représentatives de ce phénomène. La plupart des stations thermales avaient un rayonnement simplement régional. Les Grandes Villes d’eaux d’Europe, en revanche, offraient un caractère et une atmosphère cosmopolites et attiraient des visiteurs de toute l’Europe, faits qui en retour ont influencé leur propre configuration. Pour cette raison, les Grandes Villes d’eaux d’Europe représentent une sélection logique, un groupe qui commença à émerger au cours du 19ème siècle. Typologiquement, les stations balnéaires et les stations climatiques sont des groupes distincts possédant leurs propres caractéristiques. Par rapport aux Grandes Villes d’eaux d’Europe toujours concentrées autour de leurs sources minérales, ces stations sont les produits d’une évolution plus récente au sein de la tradition balnéaire européenne ; rien que leurs caractéristiques topographiques et fonctionnelles de base, qui ont entraîné des architectures et des formes urbaines très différentes, suffit à les écarter des Grandes Villes d’eaux d’Europe.

La tradition thermale européenne se distingue de celle de l'Orient (hammam), du Japon (onsen) ou de la Scandinavie et de la Russie (sauna/banya) sur le plan de la balnéothérapie. Une caractéristique propre à la tradition européenne est le fait de « prendre les eaux », qui finit par dominer les pratiques thermales à partir de la seconde moitié du 17ème siècle, et par favoriser le développement d’un type distinct d’établissement que s’est retrouvé dans toute l'Europe aux 18ème et 19ème siècles.

La force du modèle européen de la ville d’eaux est telle qu’on a pu l’exporter. Au cours du 19ème siècle, Saratoga Springs (U.S.A.) se développe comme bains et salons de jeux; de même en Nouvelle Zélande, des sources connues des anciens, comme Rotorua, deviennent de stations thermales. Dans les colonies françaises, une exploitation systématique est lancée : l’Algérie voit la création de véritables stations thermales à l’européenne qui voisinent avec des bains maures à Hammam Meskoutine, Hammam Salahine près de Biskra ou Hammam R’hira qui bénéficie de la proximité d’Alger. En Tunisie, en banlieue de Tunis, Hammam Lif associe bains de mer et thermalisme quand Korbous devient une petite ville d’eaux orientaliste grâce aux investissements d’un patron de presse et promoteur du tourisme, Lecore-Carpentier. Dans plusieurs pays colonisés, des stations thermales sont créées non loin des capitales que les Européens doivent fuir pendant la saison chaude ; c’est le cas à Antsirabé, « Vichy malgache », la plus grande station de Madagascar, à une centaine de kilomètres d’Antananarivo ; à Helwan  aux portes du Caire, station fondée en 1872 par un médecin allemand Whilhelm Reil ; Dalat au Viet Nam, lancée par le médecin suisse Yersin (1893) était la « capitale d’été » de l’Indochine française.

Dans la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, une comparaison peut être établie avec les biens culturels suivants, à savoir les villes de Bath, Budapest, Aix-la-Chapelle et Salzbourg, et des sites où la fonction balnéaire est intégrée, à savoir le sanctuaire d'Asclépios à Epidaure et les paysages culturels du Val d'Orcia (Bagno Vignoni) et de la vallée moyenne du Rhin. D’emblée, il doit être précisé que, tandis que la ville de Bath fait partie intégrante de la série proposée, les autres sites ne sont pas inclus. Ces biens du patrimoine mondial sont inscrits en raison de critères de valeur différents et ils ne contribuent pas à combler, au plan thématique, un manque sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, comme y réussit le bien transnational en série décrit ci-dessus.  Afin de prouver nos propos, nous présentons l’analyse suivante qui expose les raisons pour lesquelles ces villes ne sont pas présentes dans notre projet.

Budapest (Hongrie)

La ville a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 1987 avec un extension ultérieure en 2002 mais pas au titre de ville thermale.  Budapest prend soin de la préservation des traces de son passé. Budapest est une ville avec un des plus beau paysage urbain historique et illustre l’histoire de l’architecture en Europe centrale.  L’extension de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial concerne une partie de la ville du 19ème siècle appelée Boulevard Andrassy et un part du centre historique de la ville.  Budapest comprend un certain nombre d’établissements thermaux de qualité architecturale, par exemple les bains municipaux établis à proximité de sources thermales et essentiellement utilisés par les touristes et les habitants afin de se relaxer.  La plupart des immeubles thermaux démontrent une filiation avec les styles viennois, entre autre les expressions hongroise de l’historicisme et de l’Art Nouveau.  Budapest n’est pas une ville thermale typique s’adressant par priorité aux visiteurs nécessitant un traitement, la plupart de ses installations thermales sont mono fonctionnelle.  Les plus importants établissements thermaux de la ville sont les bains romains dans le district d’Óbuda (Castrum Aquincum – Thermae Maiores) – ancien camp militaire (castrum), les bains turcs Rudas, les bains turcs Király, Császár (Imperial), Rácz, Lukács, les thermes de l’île Marguerite, and Széchenyi.   Toutefois, Budapest n’a pas le caractère d’une ville thermale.  Il y a seulement des bâtiments et des installations thermaux particuliers insérés dans la structure urbaine métropolitaine.  Il n’y a pas de quartier ou de zone thermale.  Etant donné que Budapest n’est pas une ville thermale caractéristique, elle n’est pas comparable avec les autres.  Malgré la présence d’un nombre important de bâtiments thermaux, Budapest n’est pas une ville thermale typique.

Aix-la-Chapelle (Allemagne)

Le ville d’eaux d’Aix-la-Chapelle connue pour sa cathédrale figure sur la liste du patrimoine mondial depuis 1978.  La ville comprend de nombreux sites de valeurs universelle de l’époque de Charlemagne et en particulier une chapelle faussement fortifiée qui est une des plus impressionnantes structures en dôme au Nord des Alpes avec un décorintérieur précieux.  Ais-la-Chapelle a maintenu ses installations et fonctions thermales jusqu’à nos jours.  Toutefois, son inscription sur la liste du patrimoine mondial s’appuie sur ses trésors architecturaux et urbains, les installations thermale de la ville sont simplement associées et par extension constituent une fonction secondaire.  Etant donné que l’environnement thermal spécifique n’a pas été retenu,, elle ne peut être comparée avec la série des « Grandes villes d’eaux d’Europe »

Salzbourg (Autriche)

Salzbourg peut être considérée comme une ville thermale.  Le site inscrit au patrimoine mondial concerne essentiellement le Monchsberg, Aldstadt et Neustadt au nord de la rivière.  L’ancien Kurhaus se situait à proximité immédiatement au  nord de la limite du site du patrimoine mondial à Neustadt et une partie du parc qui l’accompagnait, le Stadtpark, est inclus dans le périmètre du site du patrimoine mondial.  La Neustadt a été fondée en 1621.  Le Kurhaus a été construit en 1868 et le Kursaal en 1873.  Le centre thermal actuel est composé de jardins thermaux (Kurpark)  Les bâtiments thermaux ont été détruits pendant la seconde guerre mondiale en 1944.  Le nouveau Centre de Congrès a été construit en 1950 sur le site du Kurhaus et l’hôtel Sheraton occupe le site de l’ancien Kursaal.  L’environnement thermal n’est pas complet et donc la ville ne peut faire partie des « Grandes villes d’eau d’Europe »

Sanctuaire d’Asclépios à Epidaure (Grèce)

Dans une petite vallée du Péloponnèse, le temple d’Asclépios, le dieu de la médecine, s’est développé à partir du 6ème siècle avant JC au plus tard comme le culte officiel de la Ville-Etat d’Epidaure, s’inspirant d’un culte plus ancien d’Apollon (Malestas).  Le groupe des bâtiments comprenant le Sanctuaire d’Epidaure est un témoignage exceptionnel des cultes de la guérison dans le monde hellénique et romain.  Les temples et les installations hospitalières dédiées aux dieux de la guérison constituent un ensemble complet et cohérent.  Il a exercé une influence sur tous les asclepisia du monde hellénique et plus tard sur tous les sanctuaires romains à Aesculape.  L’émergence de la médecine moderne dans un sanctuaire originellement réputé pour ses guérisons miraculeuses, basée sur la psychologie, de patients supposés incurables est illustrée par l’évolution fonctionnelle de l’Hieron d’Epidaure et est remarquablement décrite par l’inscription gravée sur les remarquables stèles conservées au musée.  C’est le tout début du traitement thermal qui nous est rappelé aujourd’hui par ces ruines.  Le site n’a pas les caractéristiques d’un ensemble thermal du 19ème siècle.  Ce n’est pas un environnement thermal caractéristique et donc il ne peut être inclus dans la série des « Grandes villes d’eaux d’Europe »

Val d’Orcia – Bagno Vignoni (Italie)

Le paysage du Val d’Orcia fait partie de l’arrière pays agricole de Sienne, dessiné et développé durant la période d’intégration au territoire de la Ville Etat aux 14ème et 15ème siècles, reflétant le modèle idéal de la bonne gouvernance et la création active d’une image esthétique.  Les qualités esthétiques du paysage, ses plaines de craies et ses collines coniques surmontées de villages fortifiés ont inspiré de nombreux artistes. Une reprise de l’économie et une certaine stabilité ont amené à la création de monastères, une plus grande utilisation de la Via Francigena et au développement de villages sous un système féodal.  Leurs œuvres montrent la beauté des paysages agricoles bien gérés de la Renaissance.  De plus, il y a aussi des ensembles thermaux comme à Bagno Vignoni.  Dans ce contexte d’une rare beauté, un ancien petit village médiéval, Bagno Vignoni, mérite une mention spéciale.  Un espace thermal avec une piscine extérieure a été créé au 16ème siècle mais n’a pas été évolué en ville d’eaux.  L’inscription reconnait un paysage agro-pastoral représentatif d’un système de gestion novateur et la chaussée romaine Via Francigena.  Bagno Vignoni ne constitue pas un environnement thermal complet et de ce fait n’est pas repris dans la série des Grandes villes d’eaux d’Europe.

Vallée du Haut-Rhin moyen (Allemagne)

La Vallée du Haut Rhin moyen compte deux centres thermaux.  Bad Salzig est une petite ville d’importance régionale.  Quelques bâtiments y ont été préservés.  Les qualités curatives des sources d’Assmannshausen sont connues depuis le 15ème siècle.  Le Kurhaus a été conservé.  L’eau minérale des sources de Rhens et Lahnstein sont embouteillées et exportées depuis le 19ème siècle.  Ces sites n’ont pas évolué en villes d’eaux.  Ils ne présentent pas les caractéristiques des villes thermales du 19ème siècle.  Ils ne présentent pas l’environnement caractéristique des villes d’eau et ne sont donc pas repris dans la série des Grandes villes d’eaux d’Europe.

En comparant les biens similaires inscrits sur les listes indicatives nationales, nous pouvons affirmer qu’à l'heure actuelle, il n'existe pas de Bien comparable, avec de tels caractéristiques, à celui de la proposition d'inscription transnationale en série Grandes Villes d’eaux d’Europe. Les villes thermales inclues primitivement dans les listes indicatives nationales en cours (Karlovy Vary, Mariánské Lázně, Františkovy Lázně, Luhačovice, Spa) sont toutes contenus dans le cadre de la série présentée. Dans le même temps, dans le monde il n'y a pas de tels biens culturels qui, dans leur structure, leurs installations typologiques, leur renommée internationale pourraient correspondre aux Grandes Villes d’eaux d’Europe. Une comparaison globale détaillée sera fourni dans une analyse comparative, partie essentielle de la documentation du dossier de candidature.