Depuis  1982,  la  Journée  internationale  des  peuples  autochtones  nous  apporte  l’occasion unique d’attirer l’attention mondiale sur l’apport des peuples autochtones à l’édification de la paix et à la construction de sociétés durables et résilientes. En cette Journée, nous nous employons à reconnaître et à faire valoir que les peuples autochtones sont des détenteurs de savoir qui ont contribué à la préservation et à l’utilisation viable de la biodiversité et des écosystèmes terrestres.

Cet état de fait a récemment été souligné dans le rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité, un document historique rédigé par la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et lancé au Siège de l’UNESCO en mai dernier. Les personnes autochtones représentent 5% de la population mondiale, mais 15% des plus défavorisés de ce monde. À l’échelle planétaire, ils sont confrontés à des difficultés considérables, y compris l’intensification des  migrations, le handicap éducatif, la pression à l’assimilation culturelle, les déplacements forcés, la violence sexiste et autres formes de discrimination, la pauvreté ainsi que l’accès limité aux services de santé et d’information, à l’emploi et à Internet. Les Nations Unies et l’UNESCO s’engagent à protéger les droits des peuples autochtones et à leur permettre de participer pleinement et équitablement  aux niveaux national et international.

Conformément au Programme 2030 – qui reconnaît les peuples autochtones en tant que groupe distinct et donne acte du rôle qu’ils doivent jouer dans l’action mondiale visant à bâtir un avenir meilleur pour tous –, la Politique de l’UNESCO sur l’engagement auprès des peuples autochtones guide les travaux de l’Organisation et garantit que ses politiques, sa planification, ses programmes ainsi que leur exécution respectent la Déclaration des Nations  Unies sur les droits des peuples autochtones. Les cultures autochtones possèdent d’innombrables connaissances cruciales pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), et en particulier pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité à l’échelle mondiale. L’UNESCO s’efforce de préserver le patrimoine immatériel que représentent les compétences et les savoir-faire traditionnels ainsi qu’à sensibiliser à leur importance à travers des programmes tels que les Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS), qui aident les gouvernements à instaurer des interfaces cruciales entre les communautés scientifiques et autochtones. 

Cette  initiative  a  été  développée  plus  avant avec la publication, par le Conseil consultatif scientifique (SAB) du Secrétaire général de l’ONU, d’une note d’orientation sur les sciences et savoirs autochtones et locaux au service du développement durable. En outre, la participation de communautés locales et autochtones à la gestion des biosphères se trouve au cœur du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB), à l’instar des efforts concertés qui  aspirent  à  trouver  des  réponses  aux questions  concernant  la  protection  de  la  nature et l’environnement.La  disparition  des  langues  autochtones  constitue une  véritable  menace  pour  les  communautés concernées et leur patrimoine unique, ainsi que pour notre diversité mondiale et notre potentiel créatif et novateur. Par le biais de l’Année internationale des langues autochtones (2019), l’UNESCO ambitionne de braquer les projecteurs sur ces problématiques capitales et de franchir les étapes vers une mobilisation mondiale pour les résoudre. En tant qu’institution dotée d’un rôle multilatéral et international unique, l’UNESCO mobilise un vaste réseau de partenaires individuels et institutionnels, tels que les pays d’Amérique  latine  et  des  Caraïbes  dans  le  cadre  du  Festival  en  ligne  du  film  autochtone qui s’est déroulé en juin.

Elle pousse ce réseau à agir en urgence pour soutenir,  promouvoir  et  rendre  accessible  les  langues  autochtones  ainsi  que  pour  échanger les bonnes pratiques.En mars dernier, l’UNESCO s’est employée à faire connaître des médias locaux et des  réseaux  radiophoniques  autochtones  nouvellement  créés.  Elle  a  également favorisé  le  développement  d’applications  sur  les  langues  autochtones  lors  d’un hackathon qui visait à élaborer des solutions linguistiques innovantes dans la région Asie-Pacifique.Pour finir, nous sommes heureux d’annoncer qu’à la faveur d’une collaboration de grande ampleur, la nouvelle édition de El Cuento de las 1000 Palabras, un concours d’écriture péruvien, sera non seulement organisé en espagnol, mais aussi ouvert aux 48 langues autochtones du pays.Au  sein  de  l’UNESCO  et  des  Nations  Unies,  nous  sommes  plus  que  jamais  convaincus  que  l’accomplissement  des  ODD nécessite  de  ne  laisser  personne  de  côté.  Les  peuples  autochtones,  leurs  langues,  leurs  valeurs,  leurs  systèmes  de  connaissances ainsi que leurs savoir-faire doivent tous contribuer à l’effort mondial en vue de trouver des cheminements justes et durables pour le monde vivant et pour l’humanité tout entière.

https://fr.unesco.org/commemorations/indigenouspeoplesday