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Patrimoine urbain et développement local en Afrique : participation aux Sommets Africités

La Convention France-UNESCO a développé plusieurs activités centrées sur la problématique du développement durable local et des patrimoines, en particulier en Afrique.

A partir de 2003, elle a été à l’initiative de l’organisation de sessions spéciales sur le patrimoine et le développement local à l’occasion des Sommets Africités. Trois sessions ont été organisées : au Sommet Africités 3, qui s’est tenu du 2 au 6 décembre 2003 à Yaoundé au Cameroun, au Sommet Africités 4, qui a eu lieu du 18 au 24 septembre 2006 à Nairobi au Kenya, et finalement, au Sommet Africités 5, qui a été organisé du 1 au 5 décembre 2009 à Marrakech au Maroc. Ces sessions ont été l’occasion de fédérer et de sensibiliser les acteurs africains autour du rôle possible du patrimoine comme moteur de développement territorial et de lancer des projets pour développer des outils de sensibilisation ou de renforcement des compétences, voir des projets opérationnels.

Le Sommet Africités 3 (Yaoundé, Cameroun, 2003), qui avait comme thème « Accélérer l’accès aux services de base au sein des collectivités locales africaines », a été l’occasion pour le Partenariat pour le développement municipal (PDM) et le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, dans le cadre de la Convention France-UNESCO, d’entreprendre une collaboration visant à faire entrer la problématique du patrimoine dans les préoccupations des municipalités africaines. Cette session spéciale a mené au développement d’un manuel « Patrimoine culturel et développement local : guide à l’attention des collectivités locales africaines », qui a été conçu comme un véritable outil d’aide à la décision, mais aussi de sensibilisation des élus aux enjeux de la protection et de la valorisation de leur patrimoine. Cet ouvrage, conçu à la demande des élus des villes africaines, a été coédité par la Convention France-UNESCO et CRATerre-ENSAG, et publié par l’UNESCO en 2006.

Le Sommet Africités 4 (Nairobi, Kenya, 2006) avait pour thème « Construire des coalitions locales pour la réalisation effective des objectifs du millénaire pour le développement au sein des collectivités locales africaines ». Le programme général du sommet se structurait autour de huit sessions thématiques, correspondant aux huit objectifs du millénaire, et de sessions spéciales, centrées sur des thématiques plus restreintes. La Convention France-UNESCO, avec le soutien du ministère français de l'Equipement, du ministère français des Affaires étrangères et du ministère français de la Culture, a de nouveau été présente à Africités en organisant une deuxième session qui portait cette fois-ci sur un élargissement de la réflexion. Cette session spéciale « Patrimoine culturel des villes et territoires, les enjeux du partenariat », qui a eu lieu le 20 septembre 2006 au cours d'Africités 4, a été organisée en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et la mission Val de Loire. Elle a permis de poursuivre la réflexion sur le rôle de la culture et du patrimoine dans le développement, ainsi que de présenter et de distribuer le manuel « Patrimoine culturel et développement local : guide à l’attention des collectivités locales africaines ».

A cette occasion, les élus ont souligné l’importance primordiale de la formation, non seulement des techniciens municipaux, mais aussi des décideurs, et ont demandé au Centre du patrimoine mondial d’élaborer et de mettre en œuvre des formations à la gestion des ressources patrimoniales et culturelles. La première étape pour réfléchir à une stratégie globale de formation et aux modalités de sa mise en place a consisté en une réunion de trois jours à Paris, France, en septembre 2007. Ces journées ont permis de faire se rencontrer des acteurs essentiels dans le domaine du patrimoine et de l’urbanisme et des collectivités locales en Afrique, d’évaluer leurs complémentarités et de faire le point sur les attentes de chacun par rapport aux formations à mettre en place.

Sur la base des résultats de ces rencontres, une phase pilote de deux ans (2008-2009) a été lancée pour la mise en œuvre de ces formations. La Convention France-UNESCO et le PDM, rejoints depuis 2008 par l’Association internationale des maires francophones (AIMF), étaient les maîtres d’ouvrage de ce projet, avec l’assistance technique de CRAterre-ENSAG. En 2008, la première formation du programme « Patrimoine culturel et développement local » a eu lieu du 18 au 21 novembre à Porto-Novo, Bénin, et a réuni des élus du Bénin, du Togo et du Burkina Faso. Ce séminaire de sensibilisation a été organisé conjointement avec l’atelier des directeurs du patrimoine culturel du programme Africa 2009, avec l’appui de la Convention France-UNESCO et a été accueilli à l’École du patrimoine africain (ÉPA).

Par la suite, en 2009, des formations nationales ont été organisées au Mali et en Mauritanie. Une proposition de projet, soutenue et initiée par la Convention France-UNESCO, a été déposée auprès de l’Union Européenne. Le projet retenu pour financement par l’Union Européenne avait l’AIMF pour chef de file pour permettre de développer notablement l’activité sur trois ans avec l’appui du Centre du patrimoine mondial dans le cadre de la Convention France-UNESCO. Ce projet, qui répondait à une exigence clairement exprimée par les élus africains, prévoyait l’organisation de quatre sessions de sensibilisation et deux ateliers d’échange pour les élus, ainsi que quatre sessions de formation et deux cours d’approfondissement pour les techniciens municipaux. A cela s’ajoutait un volet « approfondissement des connaissances », qui permettait de cadrer les contenus de formation au début du projet, et un volet « diffusion communication » sur le projet et ses enjeux.

Le Sommet Africités 5 (Marrakech, Maroc, 2009) a réfléchi sur « La réponse des collectivités locales et territoriales africaines à la crise globale : promouvoir le développement local durable et l’emploi ». Lors de ce sommet, la Convention France-UNESCO a coordonné la participation de l’UNESCO a une 3e session spéciale de formation « Patrimoines et développement : la diversité comme alternative ». Cette session de formation a été financée par l'Union Européenne et pilotée par l’Association Internationale des Maires francophones (AIMF). Environ soixante participants, dont de nombreux maires, ont assisté à la session.

Cette cinquième édition d'Africités est apparue comme le « sommet de la maturité ». Depuis la première session, « Villes africaines et patrimoines », organisée par l'UNESCO dans le cadre de la Convention France-UNESCO en 2003, les collectivités locales africaines se sont emparées de la question du patrimoine. On a constaté notamment que plusieurs propositions d'inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial ont été réalisées à l'initiative des collectivités concernées et des expériences d'inventaire ou de restauration ont été menées dans de nombreuses villes.

Par ailleurs, on a pu constater également une évolution dans la manière de considérer le patrimoine, qui est vu maintenant de manière plus large et comprend également le patrimoine architectural et urbain, les lieux de mémoire, les pratiques et les expressions culturelles. Les présentations ont démontré la volonté politique des élus d'être impliqués dans la préservation du patrimoine et de l’identité culturelle. Elles ont également démontré que la coopération entre gouvernements locaux, organismes de gestion du patrimoine national et universités devenait plus solide et structurée. En ce sens, des recommandations qui s'inscrivaient dans la continuité du travail engagé depuis 2003 ont été adoptées et communiquées dans les documents officiels du Sommet.

Finalement, le projet « Patrimoine culturel et enjeux territoriaux en Afrique francophone » a pris fin en 2012. Les résultats des projets ont fait l’objet d’une synthèse sous forme de manuel. Ce manuel, conçu comme un outil d’aide à la décision, s’inscrit en appui aux politiques du patrimoine engagés par les collectivités territoriales africaines, dans un contexte où les acteurs locaux jouent un rôle croissant. Cet ouvrage, destiné en priorité aux élus et aux techniciens municipaux, mais également pertinent pour les professionnels du patrimoine, a été publié en décembre 2012.