L’Etat partie a soumis un rapport sur l’état de conservation au Centre du patrimoine mondial, selon la demande du Comité du patrimoine mondial à sa 27e session.
Le gouvernement français a organisé, avec l’assistance de la Division du patrimoine culturel de l’UNESCO, la Seconde conférence intergouvernementale sur la sauvegarde et le développement du site d’Angkor (Paris, France, 14-15 novembre 2003). Principaux objectifs : (a) évaluer les actions menées depuis 10 ans, principalement pour la sauvegarde d’urgence du site ; et (b) lancer une nouvelle décennie d’assistance internationale centrée sur le développement durable, conformément à la priorité du gouvernement cambodgien.
La session technique du Comité international de coordination pour la sauvegarde et l’aménagement d’Angkor (CIC/Angkor), tenue à Siem Reap les 9 et 10 février 2004, a mis en évidence les préoccupations en matière de sauvegarde et de développement durable, et a réuni de nouveaux partenaires, tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque asiatique de développement. Cette session du CIC a fait participer pour la première fois l’Autorité APSARA (Autorité pour la Sauvegarde et l’Aménagement de la Région d’Angkor) à l’organisation de la réunion.
L’Etat partie a soumis un rapport au Secrétariat en janvier 2004. Ce rapport récapitule les cinq conditions définies en 1992 comme nécessaires et préalables au retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Le site d’Angkor est passé de l’état de bien du patrimoine mondial en péril à celui de bien du patrimoine mondial en développement, comme en témoignent les grands efforts et les mesures correctives des autorités nationales, spécialement depuis la création du service de l’APSARA en 1995, devant les problèmes suivants :
a) Déminage, pillage du site et vandalisme :
Le déminage du site est maintenant achevé. Les mesures adoptées par le gouvernement cambodgien pour faire cesser le pillage du site et le vol de patrimoine culturel ont abouti à une diminution radicale des vols et de la contrebande des œuvres culturelles dans le périmètre du bien du patrimoine mondial. La pression du trafic illicite d’objets culturels se déplace maintenant peu à peu pour s’exercer plutôt sur des sites archéologiques en dehors d’Angkor.
b) État de conservation :
Malgré la diversité de l’état de conservation des monuments et des temples, l’état général de conservation d’Angkor s’est amélioré de façon spectaculaire depuis 12 ans. Une douzaine d’équipes internationales travaillent actuellement sur des projets de conservation et de restauration sur place, en étroite collaboration avec l’Autorité APSARA.
c) Dispositions administratives et législatives :
Le Cambodge dispose d’une législation adaptée en termes de gestion et protection du patrimoine, qui n’est cependant pas totalement mise en œuvre au niveau du site. Depuis 1999, l’Autorité APSARA a acquis plus de durabilité et d’autonomie financière. Son budget pour 2002 totalisait 4 021 745,81 dollars EU, dont 3 842 477,21 dollars EU alloués par le gouvernement et l’Agence Française de Développement (AFD), et 179 298,60 dollars EU de droits d’entrée au Parc archéologique d’Angkor.
d) Formation de personnel :
La formation du personnel responsable des divers aspects de la gestion d’Angkor (entretien, restauration, gestion administrative et financière, tourisme, etc.) est un élément essentiel du succès de l’APSARA au fil des années. Les diplômés des Facultés d’Archéologie et d’Architecture de l’Université royale des Beaux-Arts ont été régulièrement embauchés pour aider à la préservation du bien.
Un projet intitulé « Formation des médiateurs culturels de l’APSARA », conçu par l’UNESCO et l’APSARA en étroite collaboration avec le Ministère cambodgien du Tourisme pour faire face aux changements sociaux rapides et tirer profit du tourisme, a été organisé avec succès en septembre 2003. Ce projet de renforcement des capacités, financé par les fonds-en-dépôt japonais auprès de l’UNESCO, constitue un volet intégré de la stratégie de consolidation des institutions culturelles cambodgiennes.
e) Développement touristique :
Lors de la seconde conférence intergouvernementale sur la sauvegarde et l’aménagement du site d’Angkor, les parties prenantes ont insisté sur la nécessité d’un développement et d’une gestion touristiques concertés du Parc archéologique d’Angkor. L’ensemble des projets présentés reflétait une grande diversité : depuis le respect de l’authenticité dans les nouvelles constructions jusqu’à l’aménagement des circuits touristiques et la régulation des flux de visiteurs sur le site et à l’extérieur.