Le Département népalais des Parcs nationaux et de la protection des espèces sauvages (DNPWC), par lettre datée du 27 janvier 2004, a adressé un rapport traitant des problèmes et questions soulevés par le rapport de mission de l’UICN (2002) et la 27e session du Comité. Le rapport reconnaît que le pont de Kasara sur la Rapti a été construit sans Etude d’impact environnemental (EIE). Le DNPWC a cependant imposé des restrictions sur l’utilisation totale du pont et des routes associées. Les populations locales ont une attitude positive vis-à-vis de la préservation du Parc mais poussent les autorités à laisser le pont de Kasara devenir totalement opérationnel. Les habitants pensent que la direction du Parc est directement responsable de la fermeture de la route et manifestent donc de plus en plus d’hostilité à son égard.
Le DNPWC a imposé les restrictions suivantes concernant l’utilisation du pont de Kasara et des routes de liaison associées :
a) le droit de passage a été accordé aux résidents locaux de la vallée de Madi mais le transport des marchandises n’est pas autorisé au-delà de cette vallée ;
b) des postes de garde permanents ont été installés et la présence de gardes et de patrouilles a été renforcée ;
c) un engagement a été pris de fermer la route actuelle Dhurba-Rapti une fois le pont opérationnel ;
d) le Département des Routes a été prié de stabiliser les berges de la Rapti avant le début de l’utilisation de la route ;
e) les propositions d’élargissement futur de la route ont été rejetées ;
f) la route reliant le lac de Tamar (Tamar Tal) à la route de liaison doit être fermée ;
g) l’utilisation de la route sera surveillée et les véhicules et les passagers seront contrôlés à l’entrée et à la sortie du Parc ;
h) aucune reprise de travaux routiers ne sera autorisée avant l’achèvement d’une étude d’impact environnemental sur la rivière Reu ; et (i) la route de 13 km reliant Bagai-Amuwa-Thori ne sera pas modernisée.
Le DNPWC a signalé que les efforts de lutte contre le braconnage sont maintenant totalement déployés mais que le soutien de tous ses partenaires pour la protection de la nature était nécessaire pour qu’ils soient totalement efficaces. De plus, le DNPWC s’est engagé à respecter toutes les conditions et dispositions suggérées par la mission de l’UICN concernant le projet de ligne électrique à Madi.
L’UICN, tout en notant les mesures imposées par le DNPWC, reste préoccupée qu’un projet de construction d’une route et d’un pont ait pu être financé par des bailleurs de fonds sans étude d’impact environnemental. L’UICN a reconnu que l’aménagement de la route pouvait s’avérer positif pour la population locale, mais que le projet aurait dû être planifié et mis en œuvre au cours d’un processus rigoureux, ouvert et participatif, dans le respect des valeurs patrimoniales de Royal Chitwan.
Le Centre utilisera le rapport soumis par le DNPWC, ainsi que les commentaires de l’UICN à ce sujet pour discuter, selon la demande du Comité (27 COM 7B.9, paragraphe 2), avec les bailleurs de fonds concernés, de la question du financement d’un projet d’aménagement sans EIE. Un membre du personnel du Centre a rencontré des responsables du DNPWC le 4 mai 2004 et a demandé à ce que les autorités népalaises prennent des mesures correctives pour atténuer l’impact de la construction du pont sur le bien. En raison de limitations de temps, il n’a pu rencontrer les représentants des agences d’aide internationales (BAD, Banque mondiale). Dans ce contexte, le Centre écrira officiellement aux plus hauts responsables de chaque agence de financement pour leur faire part des motifs de préoccupation du Comité (27 COM 7B.9) et étudier les moyens d’éviter que cette pratique dommageable ne se renouvelle à l’avenir, au Népal et ailleurs.