A la suite de la mission commune ICOMOS/ICCROM/UICN sur le site en février 2004, l’Etat partie a été prié par le Comité du patrimoine mondial à sa 28e session (Suzhou, 2004) (décision 28 COM 15A.40) de mettre en œuvre les recommandations de la mission et de soumettre un rapport d’avancement détaillé. L’Etat partie a adressé au Centre le 3 février 2005 la documentation suivante établie par le Musée de Robben Island (RIM) et transmise aux Organisations consultativespour étude : Rapport d’avancement, Rapport de la Section des Services pour incorporation au plan de gestion intégrée du Musée de Robben Island, Projet d’extension du suivi environnemental sur le bien du patrimoine mondial de Robben Island, en coopération avec l’EarthWatch Institute, Projet de mémorandum d’accord entre le Musée de Robben Island et la South African Heritage Resources Agency (SAHRA). Le Centre du patrimoine mondial a noté avec satisfaction que le RIM a donné suite à la mission en créant un groupe d’étude pour diriger sa mise en œuvre, et qu’un Directeur du patrimoine a été nommé. Le Centre du patrimoine mondial a également été informé de l’organisation d’activités de conservation et de gestion du patrimoine à la Maison de Robert Sobukwe et à la Carrière de calcaire.
L’ICOMOS et l’ICCROM ont constaté combien il est difficile de gérer un bien qui subit une pression considérable due aux visiteurs, ce qui place le Musée de Robben Island dans une situation très difficile, et met potentiellement le bien de plus en plus en danger.
L’ICOMOS et l’ICCROM ont en outre noté, à partir du Rapport d’avancement présenté, que les progrès sont lents et qu’à partir des recommandations particulièrement mises en exergue par le Comité du patrimoine mondial, on constate ce qui suit :
a) Bien que la planification d’un Plan intégré de gestion de la conservation ait repris, un travail important reste à faire pour terminer cet exercice ;
b) La phase 1 intitulée « Plan d’aménagement touristique » n’a pas été passée en revue ou ses recommandations n’ont pas été appliquées, ce qui entraîne une pression touristique permanente sur le bien ;
c) Le Mémorandum d’accord avec le Département des Travaux publics n’est toujours pas officialisé. La fourniture de ressources annuelles ainsi que le calendrier des travaux d’entretien et de conservation sur le bien demeurent incertains ;
d) Le Mémorandum d’accord de 2003 avec la South African Heritage Resource Agency (SAHRA) a été approuvé mais n’est pas encore signé. Il est actuellement impossible de savoir si la recommandation de la mission à la SAHRA consistant à « détacher du personnel au RIM pour aider à résoudre les problèmes de conservation, d’entretien et de patrimoine » a déjà été étudiée ;
e) La création d’une instance responsable de la gestion du patrimoine mondial sur l’île, pour renforcer le travail du directeur du patrimoine, n’a toujours pas fait l’objet d’un accord ;
f) Les liens environnementaux et institutionnels régionaux ont commencé à être étudiés, avec des résultats potentiellement utiles, dont il reste encore à constater les effets.
Le Centre du patrimoine mondial a pris note d’un article de journal daté du 21 avril 2005 et indiquant que le Directeur adjoint par intérim et ancien prisonnier sur l’île avait été nommé Directeur général. Sa nomination est bienvenue compte tenu de la restructuration du système de gestion sur Robben Island. L’ICOMOS et l’ICCROM recommandent d’établir un cadre définissant des priorités, un calendrier d’action, ainsi qu’une identification des sources de financement.
Le fait que le Rapport d’avancement du RIM ne traite que cinq des 19 questions dont la mission avait recommandé la mise en œuvre doit aussi être considéré comme préoccupant. S’agissant des cinq problèmes abordés dans le rapport, les détails donnés sont insuffisants pour fournir une image claire de l’avancement réalisé jusqu’à présent. A l’exception du Plan intégré de gestion de la conservation, aucun calendrier n’est mentionné pour les autres questions à régler. Le Rapport d’avancement n’indique pas ce qui a été fait pour s’informer sur les questions en suspens ou pour les résoudre.
L’ICOMOS et l’ICCROM concluent que, sur un bien aussi vulnérable que Robben Island, la détérioration matérielle et les impacts touristiques peuvent avoir des effets permanents susceptibles de porter atteinte à ses valeurs de patrimoine mondial.