Le Centre du patrimoine mondial a reçu un document de l’État partie, daté de janvier 2006, sous forme de rapport périodique. Ce document donne des informations sur les progrès institutionnels réalisés en ce qui concerne l'adoption de la nouvelle loi sur le patrimoine monumental, comme l'avait demandé le Comité en 2003 (27 COM 7(b)90, 5). Des informations sont également communiquées sur la mise en place d'un plan de revitalisation urbaine intégrée et d'un plan de gestion des risques.
L’État partie indique que la Direction nationale du patrimoine monumental et le Conseil municipal du District national ont créé à l'échelon local une Commission de direction chargée de l'administration du site. Le document indique, cependant, que la Commission de direction manque de ressources humaines et financières qualifiées pour assurer la bonne protection du site. De plus, il relève un manque de coordination inter-institutionnelle entre les différents services gouvernementaux chargés d’approuver et de superviser les travaux de restauration de la ville coloniale de Saint-Domingue et suggère d’établir une coordination institutionnelle plus étroite, comme l’avait recommandé le Comité à sa 27e session. (27 COM 7 (b) 90).
Le Centre du patrimoine mondial a reçu un autre rapport de l’État partie, daté du 12 avril 2006, sur l’état de conservation du site (DPCC-041-06 Informe del estado de conservación de la Ciudad colonial de Santo Domingo) qui identifie, entre autres, les menaces suivantes :
a) Absence de zone tampon assurant la protection de la ville coloniale de Saint-Domingue.
b) Pollution de l’environnement et absence de programme de conservation ajouté à un manque d'incitations en faveur de l'intervention du secteur privé, ce qui entraîne la biodétérioration des façades et des plafonds des édifices protégés.
c) Incompatibilité entre l'utilisation des sols et la structure des bâtiments.
d) Inadaptation des moyens de transport dans le site protégé et absence d’aires de stationnement.
e) Marginalisation du quartier historique de Santa Barbara.
f) Absence de services publics, notamment en ce qui concerne le traitement des déchets.
g) Menaces annuelles de cyclones et de tempêtes tropicales.
De plus, les rapports présentés comprennent un plan de revitalisation intégrée (financé par la Banque interaméricaine de développement) en deux parties. La première partie est un plan stratégique qui expose les objectifs généraux et les actions prioritaires à entreprendre. Les mesures proposées portent sur la validation de la diversité urbaine par des interventions dans le quartier résidentiel au sud de la ville et la zone portuaire, la construction et la restauration de logements, la rénovation des infrastructures routières et de la voirie, et les nouvelles activités propres à stimuler l'industrie touristique. La seconde partie, à savoir le plan de revitalisation, consiste en un ensemble de réglementations identifiant différents types de zone tampon. Y figurent des lois sur la conservation, des réglementations relatives à l'utilisation de l’espace public et des bâtiments protégés, des normes de construction et des lois sur l'utilisation des sols et la protection des espaces verts. Enfin, le rapport contient un plan d'action d'urgence conçu comme un projet pilote pour la protection des quartiers historiques. Toutefois, le plan de revitalisation intégrée et les nouvelles lois de protection du quartier historique n'ont pas encore été adoptés par l'État partie.
Le rapport mentionne la nécessité de réviser le document de proposition d'inscription en vue d'étendre la zone protégée du site du patrimoine mondial en proposant la mise en place d’une zone tampon (Sección 2 II.9 1b Límites y zona de amortiguamiento, Model)
Jusqu'à maintenant, ces mesures proposées demeurent en phase de planification.
L’ICOMOS reconnaît l'importance du plan de gestion des risques proposé. En décembre 1998, suite à un cyclone qui a endommagé la ville historique en octobre 1998, le Comité a demandé aux organisations consultatives de proposer des mesures pour améliorer la prévention des risques dans la région. L'ICCROM a organisé deux ateliers régionaux de formation pour 20 pays, en 1999 et en 2001, au cours desquels les autorités locales se sont efforcées de mettre en place un plan de prévention des risques pour la ville historique. L'ICOMOS félicite la municipalité de ces efforts et va encourager l'État partie à faire en sorte que les mesures locales ainsi mises en place s'inscrivent dans des politiques nationales de prévention des risques et bénéficient de moyens suffisants.
L'ICOMOS apprécierait les efforts consentis pour relier les mécanismes de planification à la mission du Centre du PM effectuée en 2002, qui mettent en question le degré de contrôle des projets de rénovation du centre-ville historique, en particulier la restauration de l'Hostal Nicolas de Ovando, et l’amélioration des mesures de planification permettant à la ville de mieux traiter et contrôler les propositions des investisseurs.