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Industries culturelles et créatives : de nouvelles stratégies pour les partenaires du développement

L'UNESCO a accueilli le 12 décembre au Siège à Paris le panel « Industries culturelles et créatives: un nouvel agenda pour la communauté du développement?», qui explorait le nouveau rôle et la place des industries culturelles et créatives (iccs) dans les stratégies de développement international.

La discussion rassemblait Rima Le Coguic, Chef du secteur Energie et transitions numériques & industries culturelles et créatives (Agence française de développement); Emanuela Gregorio, économiste, égalité des genres et innovation (Banque africaine de développement); Friederike Kärcher, Chef de la Division de la culture, des industries créatives, des médias et du sport (Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, BMZ); et Helga Flores Trejo, spécialiste principale, Chef d'équipe pour les industries culturelles et créatives (Banque interaméricaine de développement).

Alors que divers programmes nationaux de développement durable sont conçus et mis en œuvre pour inclure la culture et la créativité comme domaine d'intervention important, de nombreux ministères et partenaires de développement élaborent des stratégies spécifiques pour aborder le rôle des industries culturelles et créatives au sein du développement durable, au-delà de leur champ d'intervention habituel (eau, santé, éducation, infrastructures, etc.).

« Les iccs représentent les emplois du futur. Nous avons besoin d'une approche économique systématique de ce secteur pour aider les pays à se diversifier », a souligné Helga Helga Flores. « Les iccs peuvent émerger si elles sont soutenues par des environnements réglementaires et des politiques culturelles publiques intégrées à travers toute la chaîne de valeur. La loi sur le cinéma adopté en Colombie en 2003 est un exemple inspirant. En travaillant avec les gouvernements, nous pouvons envisager des prêts pour la culture qui font la différence », a-t-elle ajouté.

« Une nouvelle vision centrée sur les personnes est nécessaire, axée sur le développement des compétences entrepreneuriales », a souligné Emanuela Gregorio. « En Afrique, nous utilisons l'industrie de la mode comme point d'entrée, ciblant les femmes et les petites et moyennes entreprises. La BAD travaille maintenant en partenariat avec les gouvernements, la société civile ou des entreprises privées comme Google Afrique. Il y a un énorme potentiel inexploité ».

Rima Le Coguic a annoncé que l'Agence française de développement avait reçu un nouveau mandat pour développer une stratégie sur les industries culturelles et créatives, centré sur les questions de renforcement des capacités, de gouvernance, de politique publique. « La communauté du développement a besoin d'élaborer un récit commun autour du rôle des iccs pour la croissance, l'emploi et la cohésion sociale. Ce secteur est transversal et concerne par exemple aussi bien l'éducation que le changement climatique ». « Des nouveaux mécanismes de financements innovateurs seront également nécessaires, pour passer des subventions aux prêts », a-t-elle déclaré.

Friederike Kärcher, Chef de la nouvelle division des industries créatives au sein du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, a annoncé la signature avec l'UNESCO d'un nouvel accord de projet sur « La musique pour le développement durable au Maroc ». L'objectif du projet, qui sera mis en œuvre en 2018-2019 par le Bureau de l'UNESCO à Rabat, sera d’accroitre les systèmes de gouvernance du secteur musical en renforçant les capacités humaines et institutionnelles, les infrastructures culturelles et les cadres réglementaires et politiques au Maroc. « L'innovation, les migrations et la gouvernance culturelle sont les trois piliers de notre nouvelle politique sur les industries culturelles et créatives », a-t-elle souligné. « L'Afrique est un continent d'opportunités. Ce qui est essentiel, c'est d'aider à professionnaliser le secteur des iccs et de faire en sorte que les avantages économiques de l'économie créative contribuent à réduire la pauvreté », a-t-elle ajouté.

Au cours de la discussion publique, qui réunissait des États membres, des organisations régionales telles que l'OCDE et l'Union européenne, ainsi que des organisations de la société civile, un consensus a émergé sur l’importance d’intégrer les iccs dans les stratégies nationales de développement. Les droits sociaux et économiques des artistes, souvent confrontés à des situations précaires en termes de revenus, de conditions d'emploi, de sécurité sociale ou d'assurance maladie, étaient également au centre des préoccupations.

Le développement et la production de contenu local dans les pays du Sud a également été reconnu comme une priorité des politiques futures. Finalement, tous ont convenu que l'amélioration de la collecte de données sur les biens et services culturels, ainsi que sur l'emploi dans le secteur culturel, était une priorité essentielle pour éclairer les politiques d'aide au développement.

Ce débat se tenait à l'occasion de la onzième session du Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 (12-15 décembre 2017), et avant le lancement du Rapport mondial 2018 de l'UNESCO « Re-penser les politiques culturelles », le 14 décembre au Siège de l'UNESCO. Ce rapport mondial présente de nouvelles données sur les récentes politiques et mesures prises autour du monde pour soutenir la créativité à travers la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, ratifiée par 145 États et l'Union européenne.

Lire l’avis aux médias sur le panel.