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Table ronde : « Qu’est-ce qui nous rend humain ? »

Quand :

from Jeudi 21 Novembre, 2019
13:30
to Jeudi 21 Novembre, 2019
14:45

Type of event :

Réunion inter-agences

Where :

UNESCO Headquarters, 7, place de Fontenoy, 75007, Paris, France

Contact :

Camille Guinet, c.guinet@unesco.org

A l’initiative de la Commission Française pour l’UNESCO, et conjointement organisée avec le Programme pour la Gestion des transformations sociales (MOST) de l'UNESCO, une table ronde autour des perspectives philosophiques de l’Intelligence artificielle a lieu le jeudi 21 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de la philosophie (Salle XI de 13h30 à 14h45).

Cette table ronde portera sur le thème « Qu’est-ce qui nous rend humain ? », et sera modérée par M. John Crowley, UNESCO et M. Christian Byk, Président du Comité Intergouvernemental de Bioéthique, qui discuteront avec les invités suivants :

- M Eric Chenut, Vice-Président délégué/Executive vice-president, Mutuelle Générale de l'Education Nationale (MGEN)
- Pr Jean-Yves Goffi, Professeur émérite de philosophe des sciences, Université de Grenoble
- Ms Volha Litvinets, Expérience professionnelle en Marketing Digital, actuellement en thèse à l’Université Paris-Sorbonne en philosophie « L’éthique de l’Intelligence artificielle en marketing »
- Mme Nathalie Nevejans, Maitre conférences, Université d'Artois, auteure du Traité de droit et d'éthique de la robotique civile
- Prof. Dr Daniela Piana, membre du Comité de recherche sur la Justice, OCDE, Chaire de Sciences politiques, Université de Bologne, Atelier Numérique et Action Publique GDR NOST, Coordinatrice Etat de droit et citoyenneté numérique, ICEDD, LUISS, Rome, Chercheuse associée, ISP Ecole Normale Supérieure Paris Saclay et Institut des Hautes Etudes sur la Justice Paris.
- Mme Yasmine Bennani, Master de Sciences Cognitives, Master de Science en philosophie et politiques publiques, participante du Forum de la jeunesse, UNESCO
La réflexion que l’UNESCO a mise en place sur la question de « l’intelligence artificielle » est une occasion opportune de s’interroger sur ce qui déconstruit et reconstruit l’identité humaine.
De cette quête faite d’incertitude et de complexité dépend aussi la pérennité des valeurs que l’UNESCO a pour mission de promouvoir.

Il est en effet nécessaire d’entamer ce processus réflectif, d’ailleurs constitutif de notre humanité, pour comprendre et envisager ces transformations fondamentales. La question de l’intelligence artificielle est le reflet de nos projections actuelles sur des futurs de l’humain réels ou fantasmés et offre ainsi l’opportunité de revenir au cœur de notre humanité, dont la vision est déjà en train de changer.

Comment caractériser la nature humaine et départager l’homme des autres animaux vivants ? Quelle distinction fait notre singularité ?

La tradition philosophique a proposé différents critères : la main (Anaxagore), la politique (Aristote), le langage, mais c’est l’usage de la raison (Aristote, Descartes) qui semble avoir, en fin de compte, prévalu…Toutefois, il convient de rappeler que la vertu de mener sa vie « sous la conduite de la raison » (Spinoza), les Grecs et les Romains ne l’étendaient ni aux esclaves ni aux barbares.
C’est au christianisme qu’il revint d’accorder ce caractère constitutif de notre essence à tous les hommes. Mais, la distinction chrétienne entre « humanité déchue » et « humanité régénérée » n’ouvrait l’acquisition de la perfectibilité par la raison qu’à cette dernière. C’est la philosophie des Lumières qui, détachant la nature humaine de l’idée de péché originel, inscrivit pleinement cette nature dans une dimension historique, celle de la perfectibilité.

Que faut-il penser de l’influence des technologies qui, aujourd’hui, donnent à l’homme une plus grande longévité ou une meilleure qualité de vie, voire lui apporte des outils pour élargir ses connaissances ou l’assister dans ses activités ?

Prolonge-t-elle la dynamique de la philosophie des Lumières, comme semblait le croire Julian Huxley, premier Directeur général de l’UNESCO ? Au contraire, ouvre-t-elle la voie à un post-humanisme qui, s’appuyant sur l’IA, dégagerait l’homme de son enveloppe corporelle comme de sa présence terrestre ?

Si nous sommes effectivement à un tournant de l’histoire de l’humanité, il pourrait être judicieux de prendre du recul et de poser ces questions fondamentales sur notre propre nature.