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Décision du Comité intergouvernemental : 7.COM 10.6

Le Comité

  1. Prend note que le Nigéria a demandé une assistance internationale d’un montant de 95 000 dollars des États-Unis pour la sauvegarde des traditions immatérielles du kwagh-hir (théâtre de marionnettes des Tiv) au Nigéria à travers une documentation exhaustive:

Le kwagh-hir est une forme de théâtre de marionnettes traditionnellement interprétée dans les communautés Tiv dans l’État de Benue, au Nigéria. Il procure un divertissement laïc et constitue une forme d’éducation et de socialisation à travers la représentation d’événements passés et contemporains par des interprètes qui utilisent des marionnettes et des mascarades. Aujourd’hui, toutefois, seuls quelques anciens orateurs connaissent les principaux récits et légendes historiques. Le but du projet serait donc de sauvegarder et revitaliser le kwagh-hir, et ce faisant, aider à revivifier la transmission intergénérationnelle des arts populaires du peuple tiv, sans oublier son artisanat et ses traditions intellectuelles ; de préserver et promouvoir le lexique et la grammaire de la langue tiv ; et de renforcer l’identité culturelle du peuple tiv. Le projet organiserait à cette fin des réunions avec les chefs de clan qui font office de propriétaires des divers groupes de théâtre communautaires, en vue de produire de nouveaux spectacles de kwagh-hir. Cela nécessiterait d’organiser des répétitions pour l’orchestre et les interprètes, et d’assurer la production d’accessoires, de costumes et autres objets culturels. Le projet produirait aussi du matériel audiovisuel pour documenter les matériels historiques et anthropologiques, y compris les récits historiques et anthropologiques. Le projet entend revitaliser l’activisme culturel dans les diverses communautés et promouvoir et inspirer davantage de travaux de présentation théâtrale des traditions du kwagh-hir chez les Tiv.

  1. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier n  00684, la demande répond aux critères d’octroi d’assistance internationale définis dans les paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :

A.1 :  Les communautés tiv n’ont pas participé à la préparation de la demande ni ont été impliquées dans la planification des activités proposées ; la demande n’est en outre pas claire concernant les mécanismes devant les impliquer pleinement dans la mise en œuvre et le suivi du projet ;

A.2 :  La demande comprend un grand nombre de contradictions entre la ventilation du budget, les activités proposées et le calendrier ; des activités telles que l’achat d’équipement, les honoraires pour des personnes-ressources et des réunions avec les communautés nécessitent d’être davantage justifiées ; de plus, les calculs budgétaires et les totaux ne concordent pas ;

A.3 :  La demande ne fournit pas une description claire du kwagh-hir ni assez d’informations concernant son contexte, sa raison d’être, sa viabilité et la nécessité de le sauvegarder ; les objectifs sont louables mais vont bien au-delà de la portée du projet ; les activités ne correspondent pas étroitement ni aux objectifs ni au budget ni au calendrier ; la séquence des activités et les méthodologies de documentation devraient être mieux expliquées ainsi que la stratégie de coordination des différents organismes et communautés concernées ;

A.4 :  La demande ne démontre pas comment le projet proposé contribuera à assurer la viabilité du kwagh-hir, et la durée du projet est trop courte pour assurer un suivi efficace et une durabilité des résultats ; l’absence d’implication des communautés dans la préparation de la demande engendre des doutes additionnels sur la durabilité du projet ;

A.5 :  Bien que l’État demandeur s’engage à assumer une part substantielle du coût global du projet, les coûts spécifiques qui devraient être pris en charge respectivement par ce dernier et par le Fonds du patrimoine culturel immatériel ne sont pas distingués ; étant donné que les totaux des budgets sont incorrects, il n’est pas non plus possible de déterminer quelle sera finalement la part de l’État partie ;

A.6 :  L’État partie n’a pas abordé la manière dont les capacités des communautés concernées, insuffisamment identifiées, seront renforcées par le projet ; la documentation et la préparation de publications et autres documents audiovisuels, l’acquisition de matériel et la rémunération des participants, tout en étant bienvenues, ne débouchent pas nécessairement sur des capacités renforcées pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;

A.7 :  L’État partie a reçu une aide financière du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel pour deux projets de coopération, en 2008 pour le « Plan d’action pour la sauvegarde et la promotion de la tradition orale du Gèlèdé au Bénin, Nigéria et Togo » et en 2011 pour la « Sauvegarde du système de divination Ifa » ; les travaux prévus par les contrats liés à ces projets ont été effectués avec succès et les contrats ont été dûment honorés conformément au règlement de l’UNESCO ;

10(a) :   Le projet est de portée nationale et impliquerait des partenaires d’exécution nationaux ;

10(b) :   La demande n’aborde pas la question de savoir si l’assistance pourrait avoir un effet multiplicateur ou stimuler des contributions financières et techniques provenant d’autres sources ;

  1. Décide de ne pas approuver la demande et invite l’État partie à soumettre une demande révisée qui réponde de manière plus complète aux critères de sélection et aux considérations qui figurent dans la présente décision ;
  2. Rappelle que, conformément à la Convention, l’objectif de la documentation devrait être d’assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel concerné et devrait être complémentée par des mesures de sauvegarde associées tel qu’un renforcement des capacités des ressources humaines, un soutien aux praticiens et une sensibilisation générale ;
  3. Recommande que l’État partie associe complètement les communautés, les praticiens ainsi que les spectateurs à la préparation de la demande et s’assure que les mesures de sauvegarde tiennent pleinement compte de leurs aspirations et souhaits et qu’elles participent activement à leur mise en œuvre, et recommande en outre qu’il identifie des partenaires additionnels dans le domaine de la documentation du patrimoine vivant ;
  4. Invite l’État partie à assurer une correspondance rigoureuse et claire entre les objectifs généraux et les activités proposées, le budget et le calendrier du projet, et à fournir des détails clairs et transparents dans la présentation du budget ainsi qu’une attention particulière à son exactitude et à sa cohérence.

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