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L’UNESCO organise une consultation internationale sur les manuscrits anciens du Sahel

30/01/2020
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La protection, l'accessibilité et la promotion des manuscrits anciens peuvent servir de base à l'édification de sociétés justes, inclusives et pacifiques au Sahel.

C'était le message clé prononcé lors d'une consultation internationale sur la sauvegarde, l'accessibilité et la promotion des manuscrits anciens au Sahel qui s'est tenue du 22 au 24 janvier dans la capitale malienne, Bamako.

Organisée dans le cadre du Programme Mémoire du Monde, en partenariat avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Mali, et de la Culture, cette consultation a réuni une soixantaine d’experts d'Afrique, d'Amérique, d'Asie, du Moyen-Orient et d'Europe.

L’un des principaux résultats de la consultation fut la formulation de recommandations en faveur d’une meilleure exploitation des manuscrits sahéliens et la promotion de l’accès du public aux informations et aux connaissances contenues dans ces manuscrits grâce à la recherche scientifique.

Ces recommandations seront précisées dans un Plan d'Action par un groupe de travail créé à cet effet.

Les principaux représentants présents étaient les suivants:

  • M. Moez Chakchouk, Sous-Directeur Général pour la communication et l’information de l’UNESCO.
  • Prof. Mahamoudou Famanta, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. 
  • Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire général de l’ONU pour la MINUSMA, Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Mali et Coordonnatrice humanitaire.
  • M. Dimitri Sanga, Directeur du Bureau régional multisectoriel de l'UNESCO pour l'Afrique de l'Ouest, à Dakar.
  • Dr Oumar Keita, Ambassadeur et Délégué permanent du Mali auprès de l’UNESCO.

Parmi les autres représentants présents figuraient Mme Diallo Kadia Maiga, Secrétaire générale de la Commission nationale, Présidente du Comité scientifique, M. Edmond Moukala, Représentant de l’UNESCO au Mali, M. Fackson Banda, Chef de l’Unité du patrimoine documentaire en charge du Programme Mémoire du Monde (MdM) de l’UNESCO, M. Monsieur Adama Samassékou, Conseiller culturel, Présidence de la République du Mali, et M. Ichaka Sangaré, Président de la Commission pour l’éducation, la culture et les nouvelles technologies de l’information et de la communication de l’Assemblée Nationale du Mali.

Des partenaires techniques et financiers, des représentants des familles détentrices et gestionnaires des manuscrits, des experts nationaux, régionaux et internationaux étaient également présents.

Dans son discours d’ouverture, M. Chakchouk a souligné que l’UNESCO prévoit d’initier un projet spécifique global dédié à l’identification, la numérisation et l’accessibilité au patrimoine documentaire qui est particulièrement en danger. « C’est un objectif ambitieux qui pourrait être atteint grâce à un partenariat international dans le cadre de la Recommandation de l’UNESCO concernant la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire à l’ère du numérique ». Il a ajouté que l’UNESCO avait un rôle fédérateur important à jouer à cet égard et que « nous devons inscrire nos efforts au Sahel dans le cadre plus large de l’Agenda 2063, en particulier en ce qui concerne l’aspiration de l’Afrique à une forte identité culturelle, un patrimoine, des valeurs et une éthique commune ».

Prof. Mahamoudou Famanta quant à lui, a rappelé que les manuscrits sont restés longtemps méconnus du grand public, « Force est de constater que malgré tout ce qu’ils représentent pour nous et malgré leur potentiel scientifique, les manuscrits restent insuffisamment exploités à cause de plusieurs facteurs comme celui notamment de l’accessibilité.  Cet éparpillement pose de sérieux problèmes aux chercheurs comme aux instances de gestion, d’où l’importance de trouver des voies et moyens pour leur numérisation et leur mise en ligne selon des normes partagées par tous ».

Mme Gasarabwe a pour sa part, indiqué que « des mathématiques aux sciences en passant par la philosophie, la grammaire et la théologie, les manuscrits anciens du Mali couvrent un large éventail de sujets qui en font des œuvres d’une valeur inestimable, transmis d’une génération à l’autre, au sein de familles détentrices. Le plus grand défi concerne la cohérence de la vision des acteurs et les biens culturels en général. Toutefois, le système des Nations Unies compte appuyer le Mali dans la recherche scientifique et la vulgarisation de ces manuscrits pour un renforcement de la cohésion nationale, de la tolérance et du dialogue dans un Mali pacifique, uni et prospère ».

Parmi les autres points forts de la consultation, citons le partage d'expériences entre les parties prenantes de différents pays en termes de conservation, d'évaluation et de diffusion des manuscrits anciens. À ce partage se sont ajoutées des discussions de groupe nuancées.

D’importantes recommandations ont été formulées, parmi lesquelles :

  • Mettre à jour les textes législatifs, réglementaires et politiques pour répondre aux besoins émergents des différents acteurs du domaine du patrimoine documentaire au Sahel ;
  • Promouvoir les normes et standards nationaux et internationaux dans le cadre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine;
  • Favoriser le renforcement des capacités des détenteurs et gestionnaires de manuscrits anciens, y compris la numérisation de ces manuscrits pour une plus grande accessibilité et promotion, si nécessaire ;
  • Prendre des mesures adéquates pour introduire l’enseignement du patrimoine documentaire, notamment les manuscrits anciens du Sahel, dans les curricula des établissements scolaires et universitaires. Un exemple à cet égard est la coopération en cours entre le Bureau de l’UNESCO à Bamako, la MINUSMA et l’Institut des hautes études et des recherches islamiques Ahmed-Baba, qui piloteront ensemble un programme de formation en codicologie / catalogage, conservation et numérisation ;
  • Soutenir la mobilisation de ressources financières au sein même du Sahel pour la protection et l'utilisation des manuscrits anciens, afin de sensibiliser davantage les populations locales à l'importance de ces manuscrits ;
  • Définir et mettre en œuvre un modèle d’économie du manuscrit ancien au profit des détenteurs et gestionnaires des manuscrits anciens ;
  • Mettre en place un plan de réduction des disparités dans la conservation et la gestion des manuscrits anciens entre les différents pays du Sahel et au sein d’un même pays;
  • Favoriser la création d’unité de recherche sur les manuscrits anciens dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche scientifique ;
  • Solliciter l’UNESCO, à travers le Programme Mémoire du Monde, et en consultation avec les Gouvernements et les différentes parties prenantes, pour prendre des mesures mettant en place un dispositif de coordination multi-parties prenantes sur les manuscrits anciens au Sahel.

M. Sanga, dans son mot de clôture a encouragé le Gouvernement du Mali à soutenir l’UNESCO à travers le Programme Mémoire du Monde dans la finalisation du Plan d’Action. Il a assuré aux participants que l’UNESCO ne ménagera aucun effort pour le suivi des recommandations élaborées à l’issue de la consultation.

Le Programme Mémoire du Monde (MdM) de l’UNESCO, géré par l’Unité du patrimoine documentaire, a été mis en place en 1992 pour identifier le patrimoine documentaire d'importance culturelle, assurer sa préservation et améliorer l'accès du public à ce patrimoine.
 

Reportage Enegie TV :