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Nîmes, l'Antiquité au présent

Date de soumission : 04/04/2012
Critères: (ii)(iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Délégation permanente de la France auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Languedoc-Roussillon, Gard
Coordonnées N43.8345900 / E4.3608637
Ref.: 5723
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.

Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Nîmes, ville antique et colonie romaine fondée par Auguste, a conservé un ensemble exceptionnel de monuments et de structures de l'époque romaine : l'amphithéâtre, le temple appelé Maison Carrée, le sanctuaire de la Fontaine, l'enceinte, offerte par Auguste lui-même, avec ses portes et la Tour Magne. Elle conserve aussi le castellum aquae, point d'aboutissement de l'aqueduc de Nîmes dont le Pont du Gard (inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial) est le vestige le plus connu.

Nîmes est cependant plus qu'un témoignage sur la civilisation romaine du 1er siècle ap. J.-C. Ses monuments et structures antiques ont eu une grande influence sur l'organisation de l'espace urbain et sur l'architecture de la ville, dès le Moyen Âge, mais surtout à l'époque des Lumières, au 18ème puis au 19ème siècle. Architectures inspirées de l'art antique ou de son décor (cathédrale du 12ème siècle, hôtels particuliers des 16ème et 17ème siècles, édifices publics du 19ème siècle), structuration de l'espace urbain autour des monuments (création du Jardin de la Fontaine et du Cours Neuf, dégagement des Arènes, rues et places autour de la Maison Carrée), la ville a un caractère exceptionnel par la reformulation constante de sa propre modernité en fonction de son passé antique. Encore aujourd'hui l'urbanisme et l'architecture contemporaine dialoguent avec cet héritage fascinant du monde romain.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Critère (iv) : Nîmes conserve un patrimoine bâti antique composant un ensemble exceptionnel par sa densité, sa cohérence et son état de conservation : l'enceinte avec ses portes et la Tour Magne, la Maison Carrée, sanctuaire du culte impérial considéré comme le temple le mieux conservé du monde romain, l'amphithéâtre, le sanctuaire de la Fontaine, l'Augusteum, seul exemple conservé dans tout l'Occident de ce type de sanctuaire, sans compter d'innombrables vestiges de demeures, d'œuvres d'art (mosaïques) et d'ouvrages de génie civil, comme le castellum aquae : château d'eau où aboutit l'aqueduc dont fait partie le Pont du Gard. Nîmes est un des témoignages les plus complets en Occident de la civilisation urbaine antique.

Critère (ii) : Nîmes témoigne de façon exceptionnelle de l'influence persistante de l'architecture antique sur l'urbanisme et l'architecture postérieurs, par la permanence, du 12ème au 19ème siècle au moins, de l'utilisation d'éléments stylistiques et ornementaux empruntés à l'Antiquité dans ses constructions.

L'évolution de Nîmes est en outre articulée depuis le 18ème siècle sur ses monuments antiques, dont la mise en valeur fonde l'identité de l'espace urbain. Nîmes constitue à ce titre l'un des exemples les plus représentatifs de l'influence durable exercée par l'architecture et l'urbanisme romains sur l'art de l'Europe et du monde en général.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

L'intégrité et l'authenticité des monuments romains de Nîmes est exceptionnelle. Le temple dit la Maison Carrée est l'édifice cultuel sans doute le mieux conservé du monde romain. Restauré dès le 17ème, puis aux 18ème, 19ème et 21ème siècles, il a conservé, par-delà ces interventions qui ont complété ou réparé ce qui devait l'être, une proportion exceptionnelle de sa substance d'origine.

L'amphithéâtre dit les Arènes, transformé en forteresse et envahi dès le haut Moyen Âge par de nombreuses constructions, a été dégagé de 1786 à 1809, et a révélé une structure très largement conservée. Les restaurations importantes des 19ème et 20ème siècles ont travaillé de façon très importante à sa conservation.

Le sanctuaire de la Fontaine, avec l'édifice dit autrefois « Temple de Diane », ruiné en partie durant les guerres de Religion, a été l'objet d'un dégagement dans la première moitié du 18ème siècle, qui a révélé les vestiges antiques de l'Augusteum et les a pris pour base de la constitution d'un des plus beaux jardins français du 18ème siècle, conservant le tracé et en partie la forme de l'ensemble antique.

Nîmes conserve en outre de façon dense et évidente les traces de la prise en considération constante, au cours de son histoire, de son passé antique comme source d'inspiration pour son architecture et son urbanisme. Si les Guerres de Religion ont endommagé de façon importante la façade de la cathédrale, construite au 12ème siècle dans un style antiquisant surprenant, la restauration opérée dès le 17ème siècle lui a redonné son caractère, dans un souci remarquable de rétablissement de l'état ancien.

L'architecture civile des 16ème, 17ème et 18ème siècles, bien conservée et protégée par un Secteur Sauvegardé, témoigne abondamment de la persistance de références au style et au répertoire ornemental de l'Antiquité. Enfin, si les grands aménagements du début du 19ème siècle, qui ont reformulé l'espace urbain en le centrant autour des monuments antiques ont quelquefois été bouleversés, l'ensemble en subsiste encore aujourd'hui de façon significative, avec les principaux édifices publics qui les accompagnent (Palais de Justice, gare, Carré d'Art, etc.) dont l'architecture se veut, là encore, héritière des valeurs artistiques attachées au prestige du passé romain.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Jalon important dans le réseau des villes romaines de l'Europe occidentale, Nîmes se singularise avant tout par l'ambition et l'harmonie qui a présidé à l'intégration permanente de ses monuments antiques dans le développement de son urbanisme depuis la fin de l'Antiquité jusqu'à l'époque actuelle.

Les monuments gallo-romains ont été valorisés et utilisés à la fois, pour assurer harmonieusement les liaisons entre les quartiers anciens et les extensions de la ville depuis le XVIIIe siècle et servir un projet urbain qui continue de se développer dans la permanence d'un dialogue entre patrimoine antique et réalisations contemporaines. Nîmes constitue à ce titre l'un des exemples les plus représentatifs d'une agglomération romaine de l'époque impériale dont le caractère s'est conservé à travers le regard des siècles.

Peu de villes à travers le monde offrent l'image d'ensembles monumentaux antiques aussi complets structurant le paysage contemporain.

Des villes aux monuments romains prestigieux, mais qui n'ont pas, ou peu, été conservés :

En dépit de l'incontestable richesse de ses collections archéologiques, Narbonne n'a malheureusement pas conservé la parure monumentale prestigieuse qui devait la désigner comme la capitale de la première province fondée par Rome en Gaule. Quant à Béziers, sa ville romaine s'est directement superposée à l'oppidum celtibère installé sur une colline facile à protéger mais par la suite le maintien de l'occupation humaine sur le même site, durant des siècles, n'a pas permis la préservation des monuments antiques.

Des villes au patrimoine antique importants, mais dont l'impact sur le développement urbain est limité :

D'autres villes du sud de la France sont connues par la présence d'un ou deux monuments romains « isolés ». S'ils sont parfois très spectaculaires comme le théâtre et l'arc de triomphe d'Orange, le trétrapyle de Cavaillon, l'arc de triomphe de Carpentras, le théâtre de Vienne..., ils apparaissent néanmoins comme des témoins d'un passé antique isolés dans les agglomérations modernes, dont le visiteur perçoit en conséquence moins nettement la « romanité ».

Dans d'autres lieux, des vestiges importants du patrimoine antique subsistent mais les développements urbains se sont produits à côté d'eux, sans les intégrer : le site de Glanum (arc de triomphe et mausolée), à côté de Saint-Rémy-de-Provence en est un bon exemple. Comme Nîmes, il a été doté de monuments luxueux sous le règne d'Auguste, mais son déclin s'est amorcé dès le 1er siècle de notre ère et le lieu a été abandonné vers 270.

La cité voisine d'Arles offre assurément l'élément de comparaison le plus proche. Son patrimoine bâti antique (amphithéâtre, théâtre, cryptoportiques, cirque...), inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, s'intègre dans la ville à l'instar de celui de la cité nîmoise.

Cependant ceux-ci n'ont pas joué un rôle structurant lors des extensions successives de la ville : l'Amphithéâtre et le Théâtre Antique sont enclavés dans la vieille ville, le rempart urbain médiéval encore présent n'a pas permis la même ouverture urbaine qu'à Nîmes. Le Cirque romain est lui séparé de la ville par le tracé de l'autoroute.

Au-delà de nos frontières, Nîmes peut tout à fait légitimement être comparée à des villes en Espagne ou en Italie qui possèdent un héritage antique encore très présent et inscrites à ce titre au Patrimoine Mondial de l'Unesco, comme Vérone, avec laquelle elle est jumelée, mais aussi Florence, Trèves, Tarragone, Mérida ou encore ailleurs à Split et à Istanbul.

Concernant Tarragone, le parallèle avec Nîmes s'impose dans la mesure où les deux villes ont vu leur développement favorisé sous le règne d'Auguste : il a fait de Tarragone la première capitale provinciale qui ait été créée dans la péninsule ibérique. L'amphithéâtre de cette ville est encore visible : daté du IIème siècle de notre ère, comme son homologue nîmois, il représente une formule constructive différente du fait de sa topographie particulière. Il domine la mer car il est placé sur un terrain pentu, il est de ce fait taillé en partie dans la roche tandis que des voûtes en opus caementicium soutiennent le reste de ses gradins. Les éléments préservés de l'enceinte antique de Tarragone témoignent également de sa position éminente : bâtie sous le règne de Scipion, elle est élevée en opus siliceum comme les remparts urbains des villes de l'Etrurie et du Latium, elle a par ailleurs conservé, tout comme Nîmes, quelques-unes de ses portes monumentales ornées et de ses tours. Cependant, les édifices qui témoignent de la prospérité de Tarragone sous l'Empire romain ne sont que partiellement conservés et souvent sous des bâtiments plus récents.

Trèves, qui fut capitale de l'Empire après sa partition, et qui constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation romaine, a maintenu dans son plan urbain les lignes directrices du réseau viaire du IIe siècle mais le patrimoine antique n'a pas, pour ces villes, servi de « pivot » structurant dans le cadre de leurs évolutions modernes et contemporaines comme c'est le cas à Nîmes.

En Afrique du Nord, les villes de Tipaza et Timgad en Algérie, celle d'El Jem en Tunisie, ou Leptis Magna en Lybie, conservent également de beaux ensembles antiques mais qui sont restés à l'écart des évolutions urbaines ultérieures :

- Timgad (inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1982) constitue l'un des plus spectaculaires exemples du plan orthogonal en damier dont la régularité exprime une création ex-nihilo, générée par Trajan en l'an 100. Le site conserve par ailleurs des vestiges de toute la gamme des constructions et répertoires décoratifs témoignant de trois siècles l'histoire romaine.

- Tipasa d'origine punique a quant à elle bénéficié du statut de municipe latin sous le règne de Claude, en 39, qui l'a dotée d'un rempart de deux kilomètres de longueur ; son site n'est cependant pas encore totalement dégagé, il se distingue surtout actuellement par les vestiges de sa basilique et de son théâtre.

- El Jem est quant à elle établie sur les ruines de Thysdrus, ville d'origine phénicienne, qui a prospéré sous le règne d'Hadrien, notamment du fait de sa position de carrefour routier assez similaire à celle de Nîmes. Cependant, c'est actuellement son remarquable amphithéâtre (premier tiers du IIIe siècle) qui se prête le mieux aux comparaisons avec Nîmes. El Jem se caractérise par la possession de trois édifices appartenant chacun à l'une des trois grandes catégories connus d'amphithéâtres.

- Leptis Magna (inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1982) est réaménagée sous les règnes d'Auguste et Tibère et atteint sous Septime Sévère, qui en était natif, une dimension urbaine exceptionnelle : ses monuments publics, ses quartiers d'habitation, son marché, ses ateliers et ses entrepôts, et les équipements de son port artificiel lui ont fait mériter le surnom de « Rome africaine ».

Ces villes présentent des similarités avec Nîmes, principalement par leurs riches monuments antiques, mais ces ensembles antiques sont restés à l'écart des villes contemporaines. L'influence de ce riche passé antique sur l'urbanisme et l'architecture des siècles postérieurs n'y est donc pas perceptible.

Des villes dont l'urbanisme est marqué par l'urbanisation romaine :

Le cas de Florence est une intéressante variante du développement d'une ville à partir de son tracé urbain antique : aujourd'hui encore, le quadrilatère du camp romain installé en 59 av. J-C reste lisible, organisé bien régulièrement à partir de son cardo et de son décumanus, et respectant la formule usitée des arpenteurs romains, il était divisé par 7 routes axées Nord-Sud, recoupées par 5 autres de direction Est-Ouest. Le développement urbain a ensuite respecté cette organisation initiale en y inscrivant de nouveaux monuments sans bouleverser cependant les axes anciens, et en édifiant aussi à la périphérie de ce qui avait été la ville romaine des monuments qui servirent de pivots à la réorganisation urbaine : la Piazza della Signoria, centre politique, et carrefour essentiel, en est un bel exemple, tout autant que la cathédrale du Duomo.

Split, en Croatie, doit aussi être évoquée du fait de l'originalité de son urbanisation qui est basée sur la réutilisation du gigantesque Palais de Dioclétien. Sur le site de l'ancien palais, à travers les siècles, malgré les constructions de maisons et d'églises, le réseau des rues a continué de respecter les axes de circulation d'origine antique, tandis que le péristyle du palais devenait une place et que le mausolée de Dioclétien était transformé en cathédrale. Au XIIIe siècle, un autre noyau d'urbanisation médiévale s'est formé auprès de celui de l'ancien palais, mais de façon spontanée, ce dont témoigne son réseau viaire plus « tortueux ».

Enfin, le centre historique d'Istanbul (quartiers d'Eminönü et de Fatih) mérite aussi d'être évoqué parmi les villes dont les monuments, les remparts et l'organisation ancienne qui en découlait restent fortement inscrits dans la ville moderne, quoique d'une manière différente de celle visible à Nîmes. Le quartier de l'hippodrome en est un exemple particulièrement révélateur : l'édifice était un cirque romain dans la lignée du Circus Maximus de Rome, dont il reprenait l'ampleur et les spécificités constructives. Agrandi par Septime Sévère en 203, il le fut à nouveau par Constantin en 324 atteignant alors une longueur de 450 m et une capacité d'accueil de 100000 spectateurs. Il fut pendant des siècles un pôle essentiel de la vie sociale de cette ville. Son axe disposé obliquement a aussi commandé la disposition des rues avoisinantes. Incendié et désaffecté après le rattachement de Byzance à l'empire ottoman, le site ne fut pourtant pas construit, son ampleur explique probablement sa préservation : il se prêtait aux grandes manifestations officielles. De nos jours, il connaît une nouvelle destinée en tant que lieu de promenade qui prolonge le « poumon vert » de Sarayburnu.

Une des originalités de Nîmes par rapport à ces villes réside dans l'exploitation originale du répertoire décoratif hérité de l'Antiquité : certes, les Nîmois n'ont pas hésité comme dans bien d'autres villes d'origine antique, à placer en réemploi sur les façades de leurs maisons des éléments sculptés ou des stèles exhumés lors de travaux divers. Mais par ailleurs, depuis le Moyen-Age, les sculpteurs se sont inspirés, des modèles antiques pour orner maisons, églises, édifices publics, mais en réinterprétant ces modèles avec fantaisie, comme en témoigne encore le fronton d'époque romane de la cathédrale ou encore le gracieux portique du Château Fadaise, influencé par celui de la Maison Carrée, mais adapté aux proportions et à la typologie d'une « folie » du XVIIe siècle. Ici et là à travers la ville, les exemples abondent de ces savoureuses réinterprétations des éléments antiques : masques de lions grimaçants à la porte du 9 rue de la Madeleine, héritiers un peu naïfs de ceux de la corniche de la Maison Carrée ; curieuses colonnes à l'intérieur de la chapelle des Jésuites, car leur chapiteaux copient ceux de l'intérieur du Temple de Diane, tels qu'ils ont été conservés depuis le XVIe siècle ; réemploi courant par les architectes aux rez-de-chaussée des successions d'arcades « feintes » qui semblent inspirées par le rythme de celles de l'amphithéâtre.

Nîmes, la « Rome Française » :

Toutes proportions gardées, Nîmes s'identifie assez bien avec Rome pour la mise en valeur de ses édifices antiques et leur intégration à un urbanisme à grande échelle comme en témoignent à Rome la perspective sur le Colisée de la Via dei Fori Imperiali, l'organisation des îlots d'immeubles autour de la Piazza Navona, qui a gardé la forme du cirque de Domitien, les larges avenues qui ceinturent ou traversent l'ancien Forum et l'articulent avec les quartiers plus récents.

Pour les deux villes, les préoccupations urbanistiques se sont doublées d'une symbolique forte : valoriser leurs monuments antiques et les intégrer harmonieusement aux espaces publics modernes, c'est aussi affirmer par-delà les siècles le renouveau du statut prestigieux qu'elles avaient durant l'Antiquité.

Nîmes se distingue par le fait qu'elle a conservé plusieurs types de monuments dont il n'existe plus que de rares exemplaires dans le monde : l'augusteum de la Fontaine, le castellum et bien sûr la Maison Carrée, véritable bijou de l'antiquité, dans un état de conservation remarquable.

Le Jardin de la Fontaine (1740-1754) est l'un des premiers jardins publics qui aient été réalisés, dans le but de servir d'écrin aux vestiges du sanctuaire antique exhumés lors du dégagement de la source mais aussi d'en ouvrir l'accès à tous.

Si nous pouvons déplorer que les vestiges antiques aient été alors remaniés, il n'en est pas moins à la mesure de l'urbanisme de prestige déployé dans l'Antiquité : le groupe sculpté du Nymphée détermine un axe prolongé par un large Cours Neuf (actuelle avenue Jean Jaurès) créant une perspective vers le sud et posant les bases des futurs développements urbains. Ce désir de renouer avec la beauté et la dimension de la ville antique est une des constantes de l'urbanisme nîmois à partir du XVIIIe siècle, par-delà la Révolution, la mise en valeur des monuments romains sera poursuivie avec constance au XIXe siècle et l'urbanisme contemporain se développe également dans ce même esprit.

Nîmes a su mettre en œuvre sa propre démarche de valorisation et de partage de son patrimoine gallo-romain, d'une manière qui, grâce à ses notables et érudits, épris d'archéologie, attentifs à une réorganisation urbaine intégrant les monuments antiques au devenir de leur ville, rend hommage à la richesse de son passé et permet à celui-ci d'être porteur de sens au présent.