a) État d’abandon quasi total du bien ;
b) Érosion ravinante ;
c) Éboulements rocheux dus à l’érosion ;
d) Multiplication des infractions dans le vieux ksar et dégradation ;
e) Retards dans la création d’une structure technique et administrative responsable du site ;
f) Absence de plan de gestion du bien ;
g) Pression touristique et accueil non contrôlés.
Comme demandé par le Comité, l’État partie a soumis en janvier 2007 un rapport dans lequel il donne des informations sur les progrès accomplis en matière de conservation et de gestion du bien. Le travail sur le site a été guidé par un comité multisectoriel présidé par le gouverneur de Ouarzazate et composé du CERKAS (Centre de Conservation et de Réhabilitation du Patrimoine Architectural des Zones Atlasiques et Subatlasiques), d’une délégation du ministère de la Culture, du ministère du Logement, de la division de l’Urbanisme, et des autorités locales.
Le ministère de la Culture et le CERKAS, assistés de CRATerre (Centre International de la Construction en Terre) ont commencé à rédiger un plan de gestion du site grâce à l’assistance internationale du Fonds du patrimoine mondial. Il comprend une vision du devenir du site à l’horizon 2012, une analyse SWOT complète et un plan d’action pour 2007-2012. Plusieurs sections cruciales restent à compléter concernant les ressources, la gestion des visiteurs et la surveillance. Le Plan contient des informations sur une demande de ressources humaines et financières adressée au Premier ministre. Ces ressources sont destinées au CERKAS dans le but de renforcer la gestion locale.
En février 2007, une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial /ICOMOS s’est rendue sur le site à l’invitation des autorités marocaines. La mission a fait le point sur la mise en œuvre de la décision 30 COM 7B.45 du Comité du patrimoine mondial. Elle a évalué l’état de conservation général du bien.
La mission a constaté que les activités et les normes de conservation continuent de s’améliorer, mais que cette progression est freinée par le manque de ressources financières. Elle a jugé préoccupant que le CERKAS manque d’équipements et n’a par exemple pas, de véhicules pour accéder aux nombreux sites sous sa responsabilité. Aucun programme global de conservation n’a encore été préparé. Par contre, la mission a jugé encourageante l’annonce de l’élaboration de codes de construction des structures en terre dans le cadre d’une collaboration entre l’État partie et le Getty Conservation Institute et d’autres partenaires. De plus la possibilité d’un partenariat entre le Getty et le CERKAS pour la mise en place d’un projet sur le site du Ksar Aït-Ben-Haddou est en cours de négociation.
La mission a noté que les plans pour la construction d’un pont reliant le ksar à la rive opposée du wadi avaient atteint un stade avancé et que les travaux de construction devraient démarrer courant 2007. Elle incite à la prudence lors de l’achèvement des phases d’étude et de construction du pont et recommande de maintenir l’impact visuel le plus faible possible. Elle recommande également qu’aucun aménagement ne soit réalisé du côté du pont qui donne sur le ksar et que des contrôles adaptés soient mis en place pour limiter rigoureusement et uniquement l’accès aux personnes et aux animaux, ainsi qu’aux véhicules de pompiers et aux ambulances.
Malgré les améliorations, le bien du patrimoine mondial n’est pas encore géré par un organisme unique, doté des pouvoirs juridiques et de l’autonomie financière nécessaires. Deux commissions ont été créées au niveau local ; l’une, qui est déjà en fonction, est composée de représentants du CERKAS, de la municipalité, du président de la communauté rurale, de la délégation à la Culture de Ouarzazate, des Travaux publics, du Tourisme, de l’Urbanisme, du Logement, du Contrôle environnemental, de la Santé, de l’Éducation nationale, de la Direction de l’eau potable, de Maroc Telecom, de la Délégation de l’artisanat. Une seconde commission agit au niveau interministériel et s’efforce principalement d’améliorer la coopération au niveau le plus élevé. Ces deux commissions sont actuellement actives et totalement opérationnelles. Une structure de gestion est en train d’émerger des réunions tenues par ces commissions au niveau local et ministériel, mais il reste encore du travail à faire et il manque toujours des ressources.
La mission a identifié plusieurs mesures à mettre en œuvre d’ici le 1er février 2009 :
a) Etablissement sur place d’une structure de gestion efficace et transparente, dotée de pouvoirs juridiques, d’un mode de financement décentralisé et du personnel technique adéquats. La mission a fait observer que ce rôle devrait être confié au CERKAS, lequel devrait être renforcé ;
b) Instauration d’une affectation régulière de fonds décentralisés par le gouvernement marocain pour renforcer le CERKAS et ses activités de conservation ;
c) Adoption d’un décret ou d’un arrêté spécial permettant d’intervenir en cas de problèmes de propriété dans le cadre des activités d’urbanisme, en particulier pour les structures qui sont dans un état critique ;
d) Finalisation de la rédaction et adoption officielle du plan de gestion ;
e) Poursuite des mesures de conservation préventives, avec renforcement de la programmation pour les bâtiments exigeant une intervention rapide pour stopper le délabrement et la détérioration, à élaborer parallèlement à la mise en place du plan de gestion.