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Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Gabon (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2016 et examiné par le Comité en 2017

Résumé

Le Gabon, ayant signé la Convention de 2003 en 2004, ce rapport est le deuxième soumis par le Gabon sur sa mise en œuvre au niveau national. À la suite d’un atelier national qui s’est tenu en 2011, une nouvelle politique culturelle a été adoptée en 2012, un des six objectifs stratégiques qui concerne les actions visant à sauvegarder, promouvoir et gérer le patrimoine, y compris le patrimoine culturel immatériel. Concernant l’organisme de mise en œuvre, un décret de 2015 qui crée et organise la Direction générale pour le patrimoine culturel (DGPC) a mis à jour le cadre législatif. La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, pour laquelle il dispose d’une ligne budgétaire spécifique, figure parmi ses missions. Dans ce rapport, les groupes et associations qui représentent les communautés pygmées sont également mentionnés, en particulier le Mouvement des minorités et des pygmées du Gabon (MINAPYGA) et l’Association pour l’action médicale et environnementale (ABAME), qui a pris part à toutes les étapes des activités de formation, à l’identification des pratiques concernant le patrimoine et à la rédaction du rapport périodique.
Concernant la formation en gestion, le Département d’anthropologie de l’université Omar Bongo propose un diplôme de master professionnel en patrimoine et dynamiques sociales, qui traite du patrimoine culturel immatériel, notamment des questions concernant la gestion appropriée de ce patrimoine.
Le Centre international de civilisation bantoue (CICBA) joue un rôle essentiel dans la création d’une base de données et d’un centre de documentation sur les cultures et les civilisations des locuteurs d’une langue bantoue. Il a ouvert un nouveau siège en 2017, ce qui permettra d’accroître sa visibilité.
L’inventaire du patrimoine culturel immatériel est une action qui figure dans la politique culturelle de 2012 mentionnée ci-dessus. Le processus d’inventaire du pays a été lancé en 2012 par les Ministères de la culture et de l’intérieur avec le Bureau de l’UNESCO de Libreville et les autorités locales qui ont organisé en 2012 une série d’ateliers sur l’élaboration d’inventaires avec la participation des communautés afin de former les communautés locales aux méthodes d’inventaire. Les participants, venus des neuf provinces du pays ont été divisés en groupes en fonction de leurs affinités culturelles comme suit : Estuaire, Ogooué moyen et Ogooué maritime (groupe 1), haut Ogooué et Ogooué-Lolo (groupe 2), Ngounié et Nyanga (groupe 3), et Woleu-Ntem et Ogooué-Ivindo (groupe 4). Ainsi, il a été possible de mettre en place un travail avec les représentants des conseils municipaux et départementaux qui interagissent avec les membres des communautés, dont ils font eux-mêmes partie. En introduisant les principaux termes, domaines et concepts de la Convention, cette approche a permis l’ancrage de celle-ci, de telle sorte que les communautés locales ont pu définir et identifier leur patrimoine culturel immatériel tout en se familiarisant avec les méthodes d’élaboration d’inventaires. Les communautés locales ont donc pu identifier vingt-et-un éléments en s’appuyant sur les domaines définis par la Convention. L’inventaire lui-même constitue une mesure de sauvegarde et rendra nécessaire une réglementation en vue de la création et de l’administration d’un fonds de documentation sous l’égide de la DGPC. Dans le cadre du mécanisme d’assistance internationale de la Convention, le travail pour dresser l’inventaire du patrimoine culturel immatériel des populations pygmées babongo, baka et bakoya a conduit, depuis 2015, à l’identification d’éléments nécessitant une sauvegarde urgente, un inventaire adapté au contexte culturel des pygmées et un plan d’action national de sauvegarde. À cette fin, un Comité de pilotage a été créé en 2015, comprenant à la fois une section administrative et une section technique. Cette dernière incluait un membre du Réseau mondial de facilitateurs de l’UNESCO, des représentants des associations MINAPYGA et AVAME, le chef du service de conservation, un anthropologue, ainsi que d’autres personnes. Deux missions ont été menées sur le terrain, en 2016 dans le Haut Ogooué avec le peuple babongo à Akieni et dans la région Ogooué-Ivindo avec le peuple bakoya à Mékambo. Plus de vingt-cinq éléments ont été identifiés, en plus des savoir-faire artisanaux traditionnels. L’Akouyi Ditchinda, une cérémonie et un rite de circoncision ainsi que la danse de célébration dissiembo sont donnés comme exemples.
La documentation, en tant que mesure de sauvegarde, donnera non seulement accès à ce patrimoine mais rendra également possible la définition d’une politique culturelle systématique en faveur du patrimoine culturel immatériel, tout en respectant les restrictions coutumières concernant l’accès et le caractère vivant du patrimoine culturel immatériel. Un atelier était prévu pour avril 2017 à la municipalité centrale d’Oyem, afin de rédiger le dossier de candidature du mvett à la Liste représentative ; les mesures de sauvegarde proposées par l’Association des conteurs de mvett du Gabon seront décrites plus en détail dans le prochain rapport périodique. Le Ministère de l’économie, de la communication, de la culture et des arts réévaluera ses dispositions concernant les instituts de recherche dans le cadre plus vaste de la nouvelle politique sur le patrimoine culturel immatériel, afin de déterminer s’il faut ou non les rétablir et avec quel objectif. Sur le plan législatif, il n’y a jusqu’à présent eu que le décret adopté en 2015, relatif à la demande d’assistance internationale du Gabon.
Le Gabon a bénéficié d’un grand nombre d’ateliers de renforcement des capacités, qui vont d’un atelier de formation des formateurs à une session de formation aux méthodes d’inventaires destinée au comité de pilotage. Plus récemment, le Bureau de l’UNESCO à Libreville en a organisé un sur la préparation des candidatures à la Liste représentative, la Liste de sauvegarde urgente et le Registre des bonnes pratiques de sauvegarde.
Concernant la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale, le Gabon a soumis avec succès une demande d’assistance internationale (approuvée par le Bureau en 2015) pour dresser l’inventaire mentionné ci-dessus du patrimoine culturel immatériel des peuples pygmées babongo, baka et bakoya du Gabon.
Jusqu’à présent, le Gabon n’a aucun élément inscrit sur la Liste représentative.

Rapport soumis le 15/12/2011 et examiné par le Comité en 2012 (dû originellement au 15/12/2010)

Résumé

Actuellement, la structure organisationnelle du Ministère en charge de la culture (Décret No 001718/ PR MCAEP du 23 décembre 1982 portant sur l’organisation et les fonctions du Ministère de la culture, des arts et de l’éducation populaire) prévoit que l’organe responsable de la mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est la Direction de la conservation du patrimoine culturel (DCPC) qui dépend de la Direction générale de la culture. Le texte est en cours de révision afin de créer une Direction du patrimoine culturel immatériel.
S’agissant de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel, le département d’anthropologie de l’Université Omar Bongo a créé un diplôme de master intitulé « Patrimoine culturel immatériel et production culturelle » qui vise à développer les capacités professionnelles dans ce domaine. Des ateliers de renforcement des capacités ont été organisés à Libreville à destination des professionnels de la culture, des chercheurs et des organisations non gouvernementales. Un de ces ateliers, organisé au niveau national en 2010, a été consacré à la mise en œuvre des mécanismes de la Convention, il était destiné au personnel du Ministère de la culture ainsi qu’aux organisations non gouvernementales et aux instituts culturels et de recherche. La création d’un Comité national pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et le renforcement des capacités des organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine du patrimoine culturel immatériel sont quelques unes des recommandations formulées par cet atelier. En 2011, deux ateliers régionaux de renforcement des capacités ont été organisés, ils étaient consacrés à la formation des formateurs et au renforcement des capacités des organisations non gouvernementales pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel.
Il n’existe à ce jour aucun inventaire du patrimoine culturel immatériel au Gabon. Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique culturelle nationale, dont les principaux axes ont été récemment définis (cf. Atelier d’élaboration et de validation des instruments normatifs de la politique culturelle en République du Gabon, Libreville, 26-28 septembre 2011), une campagne nationale d’inventaire est prévue. À cette fin, un texte de loi définissant précisément cette activité est en cours d’élaboration pour l’année 2012.
La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le premier des trois axes de la politique culturelle du Gabon. Sa mise en œuvre requiert un certain nombre d’actions : inventorier, sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel immatériel, entreprendre des études d’impact, établir au niveau national une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente du patrimoine culturel immatériel et promouvoir les langues nationales.
Dans le domaine de la coopération internationale, un réseau de professionnels, de communautés et de centres spécialisés est actuellement en cours de création, principalement autour du mvet, une cithare sur bâton de la communauté fang, entre quatre États de la sous-région d’Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Congo et Guinée équatoriale). Cette initiative est mise en œuvre sous l’égide du Centre international des civilisations bantu (CICIBA).

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