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Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

L'autonomisation des filles par le codage : La coopération de l'UNESCO dans le cadre de l’Africa Code Week

16 Décembre 2019

L’Initiative YouthMobile de l’UNESCO a permis aux organisations locales en Afrique de participer à l’édition 2019 de l’Africa Code Week et de dispenser aux filles et aux garçons de tout le continent africain une formation novatrice en matière de codage et de TIC. 70 % des participants étant des filles, le projet visait à accroître la représentation des femmes dans l’Africa Code Week en offrant des possibilités de formations spécifiques. Deux membres des organisations bénéficiaires des subventions UNESCO YouthMobile temoignent de l'accent mis par le projet sur l'égalité entre les sexes.

"L'un des problèmes est le manque de sensibilisation. Les filles ne savent pas ce qu'est le codage. Elles savent à quoi ressemblera l'avenir si elles étudient, disons, la médecine, mais elles ne savent pas à quoi ressemblerait la voie des TIC. L'autre problème que j'ai vu est le manque de confiance, le fait qu'elles voient la technologie comme un domaine pour les garçons. Nous essayons de créer un espace sûr où les filles peuvent expérimenter et être créatives sans être jugées. Ce qui s'est passé pendant l’Africa Code Week est remarquable, des filles heureuses d'enseigner aux garçons ce qu'elles ont appris. Normalement, c'est l'inverse ", dit Masresha Beniamin. L'organisation qu'elle a fondée, OmniTech, est l'une des treize organisations qui ont reçu la subvention de démarrage organisée par l'Initiative YouthMobile de l'UNESCO dans le cadre de l’Africa Code Week.

L'Africa Code Week est le plus grand événement de codage au monde. Initié par SAP en 2015, l'événement vise à initier au codage des garçons et des filles à travers le continent africain pour leur permettre d'acquérir les compétences du 21ème siècle dont ils et elles ont besoin pour naviguer et prospérer dans l'ère numérique. Comme le dit aussi Masresha Beniamin : "Le codage ne consiste pas seulement à apprendre un nouveau langage de programmation. Il enseigne aux enfants les compétences en résolution de problèmes qui sont nécessaires dans la 4ème révolution industrielle". L'exercice, qui a lieu chaque année en octobre, touche des millions de jeunes étudiants. L'UNESCO est un partenaire de longue date de cette activité, qui s'aligne sur ses programmes visant à créer des sociétés du savoir inclusives et à promouvoir la culture numérique.

Pour la première fois, l’Initiative YouthMobile de l’UNESCO a soutenu directement des organisations locales dans la mise en œuvre d'activités qui allaient toucher des milliers de filles. Deux activités possibles ont été soutenues : la formation des filles et la formation des formateurs. Dans l'ensemble, l'exercice a permis à près de 10 000 personnes d'acquérir de précieuses compétences en TIC, dont plus de 6 200 filles, près de 3 000 garçons et 674 formateurs et formatrices supplémentaires formé(e)s. L'efficacité de cette activité spécifique dépendait de la capacité de mise en œuvre d'organisations locales engagées, qui ont pu optimiser l'enveloppe budgétaire de la subvention : l'investissement global par étudiant était de 2,5 USD. Ces résultats n'ont été possibles que grâce au réseau des bureaux hors Siège de l'UNESCO, mobilisés pour assurer la qualité des formations, avec la participation de huit bureaux hors Siège en total.

En autonomisant directement les filles, l'UNESCO vise à remédier à l'absence des femmes dans le domaine de l'informatique sur le continent africain. Plusieurs études, dont le rapport EQUALS dirigé par l'ONU, ont identifié le déséquilibre de la participation des femmes dans le domaine numérique et approfondi les causes et les effets de la fracture numérique entre les sexes. Le rapport EQUALS souligne également que le continent africain est celui qui compte le plus faible pourcentage de femmes salariées dans ce domaine : 18% seulement. Cela fait écho aux préoccupations de Masresha Beniamin sur le manque d'information des filles en ce qui concerne le pouvoir habilitant des outils numériques.

De même, Chenai Tsorayi souligne également un manque flagrant de sensibilisation et des normes de genre négatives qui pénalisent les femmes sur le marché du travail actuel et les empêchent d'accéder à des emplois intéressants :

"Le Zimbabwe a un taux de chômage très élevé et le secteur des technologies de l'information est l'un des rares à créer des emplois sur le marché. Cependant, les filles en sont maintenant exclues. Lorsque nous avons demandé aux 60 filles, au début de notre formation, ce qu'était le codage, seulement cinq en avaient vaguement entendu parler. Il y a un problème d'accès : l'accès aux appareils, comme les ordinateurs et les téléphones, mais aussi l'accès à Internet. Le Zimbabwe est le pays ou la connexion à internet est la deuxième la plus chère au monde. Il y a aussi des barrières culturelles qui prescrivent que les femmes doivent se lancer dans des carrières spécifiques, les filles ne sont pas encouragées à se lancer dans l'informatique là où se trouvent les nouveaux emplois."

Chenai Tsorayi est chargée de programme chez Nduna Girls, une autre organisation bénéficiaire de subventions d'amorçage, basée au Zimbabwe. Nduna Girls a organisé les formations dans un ancien conteneur que l'organisation a transformé en centre technique, en partenariat avec Renewal Fellowship. Nduna Girls a formé un total de 60 filles. Vingt d'entre elles étaient sourdes, ce qui souligne le rôle que les TIC peuvent jouer pour autonomiser les personnes handicapées, comme le préconisent d'autres programmes de l'UNESCO.

Masresha et Chenai rapportent que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas difficile d'initier les jeunes étudiant(e)s au codage, à condition que la formation soit adaptée à leur âge. Les filles de Nduna, par exemple, utilisaient des ordinateurs micro:bit pour enseigner le codage et la robotique d'une manière amusante. Masresha, d'autre part, a employé Scratch, un outil open source développé chez M.I.T. et adapté aux jeunes publics.

Des initiatives telles que l’Africa Code Week ouvrent la voie à la promotion du codage et des compétences numériques pour les jeunes garçons et les jeunes filles, en vue de déclencher des impacts durables et systémiques. Cela ne peut être obtenu que par une inclusion complète du codage dans les programmes nationaux et par des enseignant(e)s doté(e)s des compétences adéquates en TIC. Par le biais de projets tels que le projet de subventions d’amorçage, l'UNESCO souhaite encourager les institutions nationales à s'engager avec les organisations locales et à souligner l'urgence d'assurer l'égalité des chances aux femmes et aux filles.

L’Africa Code Week est une initiative du SAP soutenue par l'UNESCO. Elle envisage un changement systémique et durable permettant à des millions de jeunes apprenant(e)s et à des milliers d'enseignant(e)s de découvrir le domaine des TIC.

UNESCO YouthMobile est une initiative phare de l'UNESCO, qui promeut le développement durable et l'autonomisation au niveau locale par le codage.

Nduna Girls (Zimbabwe) est un programme visant à autonomiser les filles et les jeunes femmes grâce à des bourses d'études, du mentorat et des compétences numériques.

OmniTech (Éthiopie) vise à inspirer les filles par la technologie et à lutter contre les normes de genre négatives en élargissant l'offre éducative dans les écoles. Son programme phare est OmniCoders.