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Covid-19 : l’UNESCO engage la réflexion sur la réponse des institutions de la mémoire en Afrique

12/05/2020
03 - Good Health & Well Being
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Une soixantaine d’experts des institutions de mémoire et académiques d’Afrique se sont mobilisés ce 29 avril 2020 pour prendre part à une consultation régionale virtuelle organisée par le Bureau régional de l’UNESCO à Dakar, dans le cadre du Programme Mémoire du Monde. Les experts ont, entre autres, échangé sur les possibles réponses des institutions de la mémoire à la pandémie de covid-19 sur le continent.

La Consultation régionale Africaine sur la réponse des Institutions de la Mémoire à la pandémie de covid-19 organisée le 29 Avril 2020 par le Bureau régional de Dakar est en droite ligne avec les différents axes d’intervention de l’UNESCO contre ladite pandémie. Cette consultation, conduite dans le cadre du Programme Mémoire du Monde, en partenariat avec le Comité Régional Africain de la Mémoire du Monde (ARCMoW), a servi d’espace de réflexion sur le rôle des institutions de mémoire des pays d’Afrique pendant et après la pandémie. Les participants ont été invités à « partager leurs expériences et mener une réflexion profonde pour une réponse efficace à court, moyen et long termes susceptible d’accompagner les Etats membres dans la lutte contre la pandémie Covid-19 », a indiqué M. Dimitri Sanga, Directeur du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest-Sahel.

 

En effet, cette rencontre virtuelle, qui fait aussi écho à la récente déclaration publique dans laquelle l’UNESCO et ses partenaires invitent les Etats à faire de la pandémie de la COVID-19 une opportunité pour soutenir les Institutions de la Mémoire, était un moyen pour l’UNESCO, de rappeler le caractère crucial de la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire et le patrimoine numérique relatifs aux pandémies. Intervenant à l’ouverture, M. Dimitri Sanga, Directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest-Sahel, a fait remarquer que « même si dans plusieurs pays africains les réponses nationales contre la pandémie n’ont guère fait mention de la préservation de l’information, celle-ci n’est pas moins critique et ne saurait être faite sans les institutions de la mémoire ». En effet, de son point de vue, « la compréhension que les générations futures auront de cette pandémie sera tributaire du patrimoine documentaire et numérique y relatif dûment préservé ». Une opinion partagée par M. Papa Momar Diop, Vice-Président de l’ARCMoW, qui a quant à lui insisté sur l’importance de la préservation de la mémoire et son accessibilité pour favoriser la recherche.

© UNESCO

Les travaux ont été ponctués par plusieurs interventions des experts d’institutions de la mémoire et académique dont Prof. Alegbeleye (Babcock University), Mme Phyllis Johnson (SARDC), Dr. Esther Olembe (ESSIC), Dr. Oya Rieger (Ithaka S+R) et Dr. Dina Youssef (Bibliotheca Alexandrina). Le Prof Alegbeleye, dans sa présentation inaugurale, a démontré les différentes options dont disposent les institutions de la mémoire pour contribuer, de manière pertinente, à la lutte contre la pandémie. Il a insisté sur leur potentiel à créer les conditions pour favoriser la recherche et la connaissance sur les pandémies. Lui emboîtant le pas, Mme Phyllis Johnson du Centre de recherche et de documentation d’Afrique australe (Zimbabwe), a rappelé quant à elle que la réponse des Institutions de la Mémoire est cruciale non seulement pour cette pandémie mais aussi pour toutes les autres catastrophes qui frappent le continent. Selon elle, « les catastrophes frapperont, mais c'est la préparation et la réponse qui comptent, et donc la documentation et le partage des expériences […] La préservation de la mémoire de ces expériences est essentielle car elle permet d'éclairer les réponses futures et de soutenir les solutions émergentes ».

 

Une part importante de la consultation a porté sur le partage des expériences. Les interventions de Oya Rieger et Dina Youssef ont fait état de quelques initiatives menées tant par les institutions de la mémoire traditionnelles que les nouveaux acteurs (exemple : Internet Archive, Public Source, etc.). Certains participants en ont profité pour partager leurs initiatives. C’est le cas de Mme Cécile Coulibaly de la Bibliothèque Virtuelle de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Côte d'Ivoire qui a expliqué comment son institution a mis l’accent sur la numérisation et la mise en ligne, en accès libre, les thèses soutenues dans les universités nationales.

La consultation a permis d’aborder d’autres questions majeures dont la conservation numérique qui continue d'être un processus coûteux et compliqué, en particulier au niveau institutionnel ; l’intégration des technologies pour améliorer la mise en ligne et l’accès au patrimoine documentaire et numérique ; l’efficacité du monitoring et des principes guidant le choix de ce qui doit être préservé ; l’importance du partage d’expérience entre pays pour construire des collaborations durables ; l’importance d'investir dans le renforcement des capacités et le développement d’initiatives d’infrastructures et d’outils de préservation ; la nécessité d’avoir des politiques institutionnelles, des mesures et des moyens adéquats pour se préparer aux incertitudes futures ; etc.

 

Les travaux de cette consultation ont été aussi l’occasion pour le responsable de l’Unité Patrimoine Documentaire, Dr. Fackson Banda, de revenir sur l’impact de la COVID-19 sur les institutions de la mémoire et les réponses préconisées par l’UNESCO.