Les musées et galeries d'art libanais appellent à un sursaut pour reprendre leurs activités
Dans le cadre de son initiative #LiBeirut, l’UNESCO a organisé, le 17 septembre 2020, le débat en ligne ResiliArt Liban placé sous le thème : Les musées et galeries d’art pour le retour à la vie culturelle à Beyrouth. Ce second débat d’une série de trois ResiliArt Liban, avait pour but de rendre compte des dommages matériels, économiques et sociaux que ces institutions et leurs collections ont subis suite aux explosions dans la capitale libanaise le 4 août dernier, et de définir les actions prioritaires du secteur qui leur permettront d’être de nouveau fonctionnels. Ce débat a été organisé en collaboration avec la Délégation permanente du Liban à l’UNESCO.
Modéré par Lazare Eloundou, Directeur de l’Entité Culture et situations d’urgence à UNESCO, le débat en ligne a réuni des professionnels du secteur muséal et des galeries d’art libanais.
En introduction du débat, Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général de l'UNESCO pour la Culture, a souligné « l’intérêt d’avoir réuni pour la première fois des représentants libanais des musées et les galeries d’art et de recueillir leur témoignage pour mieux reconstruire ensemble ». S. Exc. Mme Sahar BAASSIRI, Ambassadeur, Déléguée permanente du Liban auprès de l’UNESCO, a remercié l’UNESCO ainsi que les professionnels de la culture pour leur engagement et leur soutien indéfectibles, notant que la pandémie de COVID-19 a accentué la crise à Beyrouth.
A l’unanimité, les intervenants ont souligné le rôle central qu’occupent les musées et galeries d’art beyrouthins en tant que lieux de rencontre, de pont culturel au service de la société libanaise, de sa diaspora, ainsi que leur rôle dans la cohésion sociale, l’éducation et le développement. Ils ont mis en lumière l’impact et les défis de cette catastrophe sur le secteur culturel libanais déjà lourdement affecté par la crise économique et la pandémie de COVID-19. Suzy Hakimian, Présidente du Comité National de l’ICOM Liban et Conservatrice du Musée des minéraux estime que « le danger est la vulnérabilité des musées ». En effet sur les 8 musées affectés par les explosions, 6 sont privés et fonctionnent donc avec leurs fonds propres. Les difficultés financières des galeries et des artistes ont été rappelées par Joumana Asseily, et Andrée Sfeir Semler, respectivement propriétaires de la Galerie Marfa’ et de la Galerie Sfeir Semler.
Malgré toutes ces difficultés, les panélistes ont tenu à porter un message d’espoir pour tous les professionnels du secteur muséal et des galeries d’art de Beyrouth : « nous sommes dans l’action, nous n’avons pas d’autre choix que de reconstruire », a déclaré Zeina Arida, Directrice du Musée Sursock. Après avoir rappelé que c’est tout un écosystème qui doit être soutenu, Saleh Barakat de la Saleh Barakat Gallery a poursuivi : « Nous comptons sur l’UNESCO pour préserver cette plateforme plurielle, multiconfessionnelle et multi-ethnique qui s’appelle Beyrouth».
Ce second débat ResiliArt Liban, a aussi plaidé pour la mise en œuvre de politiques culturelles nationales fortes, permettant la promotion d’artistes libanais aux niveaux national et ’international. Les intervenants ont aussi appelé l’UNESCO à jouer un rôle de facilitateur entre les musées, les galeries d’art et leurs communautés respectives. Pour Anne-Marie Afeiche, Directrice générale du Conseil des Musées du Liban, « Il y a une politique, un dialogue à mettre en place, pas juste pour les musées mais aussi pour les galeries et le secteur en général, pour arriver à une politique commune de promotion de l’art au Liban».
Répondant aux questions du public sur le rôle que peuvent jouer les jeunes dans la reconstruction des galeries d’art, Naila Kettaneh Kunigk, propriétaire de la Galerie Tanit, a souligné la nécessité d’inclure les jeunes dans ce travail de reconstruction : « Sans jeunesse, il n’y a pas de culture ».
Le débat ResiliArt Liban « Musées et galeries d'art pour le retour de la vie culturelle à Beyrouth », peut être visionné ici.