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Dynamiser le secteur culturel en Afrique par l’apprentissage entre pairs et des processus participatifs d’évaluation des politiques

 

« Vous êtes désormais les experts locaux », a conclu Avril Joffe, membre de la Banque d’expertise de l’UNESCO, à la fin des trois jours de l’atelier pour les professionnels de la culture, qui s’est déroulé à Pretoria, en Afrique du Sud. La Formation de Formateurs a présenté la Convention de l’UNESCO sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles aux participants ainsi que les bases de l’élaboration et du suivi des politiques culturelles, avec pour objectif de soutenir les défenseurs régionaux de la culture et de la créativité contemporaines. La formation a accueilli des participants venant de 16 pays de l’Afrique Australe et de l’Est, comptant des représentants des gouvernements, des organisations de la société civile et du secteur privé ainsi que des membres de la Banque d’expertise de l’UNESCO et des bureaux hors-siège de l’UNESCO. Chacun des sept experts a apporté une expertise unique, permettant un large éventail de discussions et de partage d’informations pertinentes pour les gouvernements et les acteurs non gouvernementaux.

 

Promouvoir l’apprentissage entre pairs et la coopération régionale

Au cœur de cet atelier se trouvait la volonté d’établir une communauté de soutien entre professionnels de la culture notamment en vue de partager des défis régionaux et d’encourager l’apprentissage entre pairs. « Cet atelier m’a aidé à comprendre le contexte général du secteur de la culture et comment nous allons pouvoir nous soutenir pour améliorer les processus dans nos pays respectifs », a déclaré Juliana Akoryo Naumo, Commissaire à la culture et aux affaires familiales au Ministère pour le Genre, le Travail et le Développement Social de l’Ouganda.

Une visite à Constitution Hill, à Johannesburg a permis une application concrète de l’apprentissage entre pairs. Les participants ont pu apprécié comment l’Afrique du Sud associe des centres pour la création avec des lieux historiques et de mémoires, alliant le passé, le présent et le futur du pays. « Nous avons eu l’opportunité de rencontrer des professionnels venant d’autres pays et de trouver un terrain d’entente plutôt que de mettre en lumière les défauts de chacun », a souligné Ezaius Mkandawire, cinéaste, activiste culturel et éditeur au Malawi.

De plus, des représentants de la Zambie, du Botswana et de l’Erythrée étaient présents. Ces trois pays qui n’ont pas ratifié la Convention ont eu l’occasion d’apprendre les principes directeurs et les avantages qu’apportent la Convention et ont pu assister à la coopération régionale en action.

 

Booster le secteur culturel grâce au suivi des politiques

L’importance d’un suivi constant et approprié des politiques culturelles a été souligné lors des sessions. Un suivi efficace des politiques peut mettre en exergue les défis rencontrés par les acteurs culturels sur le terrain ainsi que les avantages dont ils bénéficient grâce à des politiques innovantes. Les données collectées lors de ce processus permet aux gouvernements d’affiner leurs efforts et de créer des politiques informées et efficaces pour booster leurs industries culturelles et créatives. « Je retourne à Maurice avec une nouvelle énergie et un nouveau dynamisme. Je suis convaincu que la Convention de 2005 représente une opportunité et un outil approprié pour des contextes nationaux comme celui de Maurice. Plus la Convention sera connue, plus les populations pourront s’approprier ses valeurs fondamentales et ses principes, et plus elle pourra contribuer à l’épanouissement des sociétés », a déclaré le Dr. Hans Ramduth, professeur d’université à Maurice.

Plus la Convention sera connue, plus les populations pourront s’approprier ses valeurs fondamentales et ses principes, et plus elle pourra contribuer à l’épanouissement des sociétés.

Dr Hans Ramduth

 

Les participants se sont familiarisés avec les rapports périodiques quadriennaux (RPQ), un rapport obligatoire à soumettre tous les quatre ans par les Parties à la Convention. Plus qu’un simple formulaire, les RPQ imposent aux pays d’établir le suivi et l’évaluation des politiques culturelles. Des informations de différentes parties prenantes sont demandées dans le rapport, ce qui permet d’établir un dialogue entre gouvernements et acteurs de la société civile. « Cet atelier a été révélateur car je sais maintenant exactement les informations que je vais inclure dans le rapport », a commenté Mkandawire. « Je sais ce que je peux attendre de la Convention. Cela permettra d’améliorer la responsabilité et la transparence dans mon pays. »

 

Tendances des industries culturelles et créatives en Afrique

L’atelier a reconnu l’effervescence des industries culturelles et créatives en Afrique, avec des événements culturels à grande échelle à travers le continent, tel que le Festival des Arts et Culture de la Communauté d’Afrique de l’Est, connu sous le nom de Jamafest, dont la 4ème édition vient de se terminer. L’atelier a de plus souligné l’importance d’un environnement légal et institutionnel fort, en particulier concernant la mobilité des artistes et le droit d’auteur, pour soutenir les artistes et initiatives culturelles émergents. Le nouvel accord de zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et son impact sur la mise en œuvre de la Convention de 2005 ont aussi été examinés. Les participants ont de plus abordé la question des productions culturelles, ainsi que le thème des arts et de la culture à l’ère du numérique, en particulier les opportunités et les défis que présente Internet dans la chaîne de valeur culturelle.

Lors du débat Créer|2030 organisé au Constitution Hill, Yarri Kamara, membre de la Banque d’expertise de l’UNESCO, a mené un panel sur le genre et la justice sociale dans le secteur de la culture. « Les expressions culturelles véritablement diverses représentent une gamme complète de voix et d’expériences humaines. Les expressions culturelles ont le pouvoir unique de refléter les sociétés, mais aussi de les façonner. » Kamara a expliqué que la représentation des femmes dans les clips vidéos de musique peut par exemple nourrir certains stéréotypes négatifs, alors que celle de modèles féminins forts dans les films peut défier ces stéréotypes. « Les expressions culturelles peuvent être un miroir et un outil », a-t-elle conclu.

 


La première édition de la série de formation de formateurs régionale s’est tenu à Jakarta, en Indonésie pour la région asiatique. La troisième édition se tiendra à Quito, en Equateur pour la région d’Amérique latine.