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Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.a.2

Le Comité

  1. Prend note que la Colombie et la République bolivarienne du Venezuela ont proposé la candidature des chants de travail de llano colombo-vénézuéliens (n  01285) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :

Les chants de travail de llano colombo-vénézuéliens sont une pratique de communication vocale fondée sur des mélodies chantées individuellement, a capella, autour des thèmes de la conduite des troupeaux et de la traite. La pratique est née des relations étroites qu’entretiennent les communautés avec le bétail et les chevaux. Elle se développe en harmonie avec les conditions environnementales et la dynamique de la nature, faisant ainsi partie du système d’élevage traditionnel des Llanos. Transmis oralement dès l’enfance, les chants sont les recueils des histoires individuelles et collectives des llaneros. Peu à peu les chants de travail de llano ont subi l’influence des processus économiques, politiques et sociaux qui, en modifiant l’univers culturel des llaneros, ont considérablement affaibli la pratique. Par exemple, les ambitieux plans gouvernementaux conçus dans une perspective développementale ont conduit à de profonds changements dans l’utilisation de la terre et dans les systèmes de propriété, et la transformation des sites sociaux, culturels et naturels où ces chants étaient interprétés a entraîné une perte d’intérêt pour les valeurs et les techniques du travail de llano. La viabilité des chants de travail llaneros est donc exposée à diverses menaces. Néanmoins, les efforts de sauvegarde de l’élément sont nombreux, parmi lesquels une stratégie pédagogique fondée sur une vingtaine de rencontres destinées aux détenteurs et aux jeunes de la région, des projets de formation pour les enseignants et la multiplication des festivals.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comme suit :

U.1 :  L’élément est clairement identifié et ses caractéristiques sont présentées. Il constitue une pratique du patrimoine culturel immatériel importante pour l’identité des communautés concernées. L’élément réunit la volonté des communautés locales de perpétuer les connaissances et la mémoire qui donnent du sens à leur mode de vie. Grâce à leur grande expressivité, les chants contribuent à habituer le bétail à la présence humaine et à les domestiquer. Cela constitue ainsi un moyen de garantir une relation étroite et productive entre les humains et les animaux pendant la traite.

U.2 :  Une analyse complète des différents facteurs interdépendants qui affectent la pratique de l’élément a été fournie. Il s’agit notamment de l’évolution des milieux agricoles traditionnels ou encore de la législation née du nouveau plan gouvernemental de développement, qui ont entraîné des faits de destruction de l’environnement ainsi que l’exode rural des détenteurs de l’élément. Les menaces auxquelles l’élément est exposé incluent notamment la délimitation des propriétés à travers l’utilisation généralisée de fils barbelés ; la construction d’un vaste réseau routier ; le lancement de grands projets publics d’irrigation et d’extraction de pétrole et de gaz ; l’exploitation des biocarburants et l’introduction massive d’activités économiques autres que l’élevage traditionnel. Le recours aux nouveaux médias et aux nouvelles technologies pour remplacer la voix humaine est également perçu comme une menace à l’élément.

U.3 :  Les efforts visant à garantir la transmission de l’élément, ainsi que les activités de recherche, de documentation (par exemple la cartographie culturelle) et de promotion (par exemple les festivals et compétitions) sont dûment expliqués et démontrent l’implication des communautés et des institutions. Ils passent également par des actions conjointes entre les deux pays, dans lesquels les praticiens peuvent bénéficier d’un échange d’expériences. Ces efforts sont structurés autour d’un plan quinquennal reposant sur trois axes stratégiques : connaissances, revitalisation et transmission. Les efforts spécifiques engagés comprennent le soutien apporté par les institutions à la production de documentaires et d’émissions de télévision sur l’élevage traditionnel des Llanos, montrant la situation d’urgence dans laquelle se trouve l’élément ; la création du Musée-Institut des cultures de llano au Venezuela, dans le but de sauvegarder les chants de travail de llano ; l’élaboration de programmes pédagogiques, d’activités d’édition et la diffusion à grande échelle d’informations sur l’élément dans les deux pays.

U.4 :  Il est évident que les synergies entre les efforts déployés par les communautés, les associations et les diverses institutions portent leurs fruits. Les consentements ont été donnés sous des formes nombreuses et variées, notamment des témoignages écrits créatifs, mais aussi des empreintes digitales, des empreintes de main et des photographies.

  1. Décide également que, sur la base de l’information fournie par les États soumissionnaires au Comité au cours de sa présente session concernant la participation de la communauté au processus d’inventaire et la fréquence de mise à jour de l’inventaire en Colombie, le critère d’inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente suivant est satisfait :

U.5 : L’élément est inscrit dans un inventaire du patrimoine culturel immatériel dans chacun des deux pays. La fréquence de mise à jour des inventaires est clairement indiquée et les communautés ont participé au processus de rédaction des entrées dans les inventaires concernés.

  1. Félicite les États parties pour le dossier bien conçu et préparé avec soin, notamment concernant la description des menaces auxquelles l’élément est exposé ;
  2. Inscrit les chants de travail de llano colombo-vénézuéliens sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
  3. Rappelle aux deux pays l’importance d’une mise à jour régulière des inventaires, avec la participation des communautés concernées.

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