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Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.b.32

Le Comité

  1. Prend note que le Tadjikistan a proposé la candidature du falak (n  01193) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le falak est un genre de musique traditionnelle des montagnes tadjikes. Il existe deux formes d’interprétation du falak : la forme vocale et la forme instrumentale. Le type vocal est interprété en solo avec ou sans accompagnement musical, tandis que la forme instrumentale peut être jouée en solo ou en ensemble. Les détenteurs de la pratique sont des chanteurs et instrumentistes. Ils peuvent être des hommes ou des femmes, jeunes ou âgés, mais la pratique nécessite une certaine préparation. Le falak est interprété lors des cérémonies et des rites familiaux, notamment les mariages et les processions funéraires. Dans la région de Kulob, les pièces musicales sont populaires dans la population locale. Le falak est une forme centrale de musique traditionnelle qui a survécu jusqu’à présent grâce à la méthode ustod-shogird de transmission des expériences et des connaissances aux générations suivantes. C’est cette méthode traditionnelle qui confère depuis plusieurs siècles sa vitalité et sa viabilité au genre falak. Le falak se développe par l’éducation formelle et non formelle. Les résidents locaux organisent des compétitions et l’élément est collecté, enregistré et inventorié par ses détenteurs. Des programmes nationaux, des colloques, des conférences et des ateliers autour de l’histoire, de la théorie et de la méthode du falak sont également organisés deux fois par an.

  1. Décide que l’information contenue dans le dossier de candidature n’est pas suffisante pour permettre au Comité de déterminer si les critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivants sont satisfaits :

R.1 :  Le dossier présente le falak comme un phénomène central et dominant de la musique traditionnelle des monts tadjiks. De plus, le falak remplit également une fonction économique car il constitue une source de revenus pour les artistes. La liste des écoles familiales traditionnelles figure dans le dossier et, en plus des méthodes de transmission informelles, le falak fait également partie des programmes universitaires et des établissements d’enseignement supérieur du Tadjikistan. Cependant, bien qu’il y soit indiqué que la transmission de la pratique est partiellement obtenue grâce à la méthode ustod-shogird ainsi que dans le cercle familial, le dossier n’explique pas clairement ces méthodes de transmission. Par ailleurs, il accorde une attention excessive aux interprétations professionnelles et aux occasions formelles de pratique du falak. De ce fait, il ne décrit peut-être pas l’élément dans sa complexité.

R.2 :  L’inscription du falak représenterait un signe de fierté vis-à-vis de l’élément et sa reconnaissance comme exemple de créativité traditionnelle au niveau international. Elle conduirait également à une plus vaste implication de la population de tous âges dans le réseau des écoles artistiques traditionnelles, elle accélérerait le développement des méthodes d’enseignement traditionnelles et intégrerait l’élément aux écoles de musique. Au lieu de cela, le dossier insiste sur l’impact de l’inscription sur la compréhension de la « culture tadjike » au niveau international, et l’État partie n’a pas expliqué en quoi elle contribuerait à la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général ou sensibiliserait à son importance aux niveaux local, national et international. Le dossier n’a pas montré non plus comment l’inscription favoriserait le dialogue entre les communautés, groupes et individus et contribuerait dans le même temps à promouvoir le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine.

R.3 :  Les efforts passés et en cours pour sauvegarder le falak incluent des compétitions et événements festifs annuels à l’occasion de la Journée du falak, ainsi que des activités de documentation, d’inventaire, de recherche et de publication. Cependant, la manière dont les communautés et les individus concernés sont concrètement impliqués dans ces mesures de sauvegarde n’est pas clairement expliquée, alors que les efforts déployés par les institutions semblent clairs. De plus, la candidature n’est accompagnée d’aucun plan de sauvegarde pour l’avenir. La possibilité que les mesures de sauvegarde puissent mener à une décontextualisation de l’élément, hors de ses fonctions sociales, et que son institutionnalisation apparente puisse conduire à sa folklorisation, est également une préoccupation.

R.4 :  Le dossier ne démontre pas de quelle manière les communautés, groupes et individus concernés ont participé activement à toutes les étapes de la préparation de la candidature. En outre, le dossier ne fait pas état des étapes franchies lors du processus de préparation et n’indique pas non plus le nom des diverses personnes et institutions impliquées. En outre, il n’est pas décrit comment les communautés concernées ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé à la candidature.

R.5 :  L’élément a été inclus dans l’Inventaire national en 2014. Le Ministère de la culture et de la recherche et l’institut de la culture et de l’informatique sont responsables de la tenue de cet inventaire. Cependant, la candidature n’indique pas clairement comment l’inventaire a été rédigé avec la participation des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales concernés, ni comment il est régulièrement mis à jour. Par ailleurs, l’extrait présenté dans le formulaire de candidature se présente simplement sous la forme d’une liste et ne comporte aucun détail important concernant la description et l’explication de l’élément.

  1. Décide de renvoyer la candidature du falak à l’État partie soumissionnaire et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un cycle ultérieur ;
  2. Rappelle à l’État partie qu’il est nécessaire d’assurer la participation des communautés concernées à toutes les étapes de l’élaboration du dossier de candidature ;
  3. Encourage l’État partie, dans le cas où il souhaiterait resoumettre la candidature au cours d’un cycle ultérieur, à s’assurer que des informations détaillées sur les aspects sociologiques et géographiques de l’élément sont fournies et qu’elles sont cohérentes tout au long du dossier.

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