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Décision du Comité intergouvernemental : 12.COM 11.b.5

Le Comité

  1. Prend note que l’État plurinational de Bolivie a proposé la candidature des parcours rituels dans la ville de La Paz pendant l’Alasita (n  01182) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Lors des parcours rituels dans la ville de La Paz pendant l’Alasita, qui commencent le 24 janvier et durent deux à trois semaines, les participants se procurent des miniatures de la Bonne Fortune, associée à Ekeko, dieu bienfaisant de la fertilité de la ville. Les activités débutent par la recherche et l’acquisition des miniatures, qui sont ensuite consacrées par les différents ritualistes andins ou bien bénies par l’Église catholique. Les miniatures acquièrent un sens nouveau, car les individus les investissent de leur foi pour pouvoir concrétiser leurs désirs. Les participants échangent aussi des miniatures pour payer symboliquement leurs dettes. Les détenteurs et les praticiens incluent une vaste communauté de parties prenantes, et les habitants de la ville participent quel que soit leur statut social. Cette pratique promeut la cohésion sociale et la transmission intergénérationnelle tout en améliorant les relations familiales. Par ailleurs, l’importance accordée aux dons et au paiement, bien que symbolique, des dettes permet d’apaiser les tensions entre les individus, voire entre les classes sociales. Les rituels de l’Alasita sont avant tout transmis naturellement au sein des familles, les enfants accompagnant leurs parents dans leur parcours. Les efforts déployés pour sauvegarder l’Alasita ont été constants et reposent principalement sur la société civile. Des conservatoires et des expositions dans des musées ont contribué à mieux faire connaître certains thèmes de l’Alasita. Des concours municipaux, qui attirent un nombre croissant de participants, sont également organisés pour encourager la fabrication artisanale des miniatures et développer la créativité.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Cette célébration inclut des rituels, des activités commerciales et d’autres activités qui revêtent une importance sociale plus importante. Toute la population de La Paz y participe, et notamment les artisans, les exposants de Noël, les communautés autochtones, les célébrants de l’Église catholique, les familles, les médias et les intellectuels qui publient des articles sur les miniatures sous la forme de critiques ou de satires. Cette pratique est l’occasion de renouveler les souhaits de bien-être et de prospérité, d’unité familiale et d’union entre amis et habitants de la ville. L’échange de cadeaux et de miniatures symbolise la réintégration dans la communauté. Le culte rendu à Ekeko, divinité autochtone, coexiste avec des croyances chrétiennes. Chaque famille ou individu définit son propre parcours rituel et effectue des gestes cérémoniels. Toutes les actions, composantes et fonctions de l’élément sont clairement identifiées dans le dossier.

R.2 :  L’élément contribue à la visibilité des traditions qui favorisent de multiples formes de dialogue social. Il révèle la coexistence active de plusieurs religions, à savoir la religion chrétienne et la religion autochtone. Les participants achètent, donnent ou échangent des miniatures porte-bonheur, encourageant ainsi divers types d’interactions. L’élément représente par ailleurs la fusion de croyances magiques et religieuses de différentes sortes. En plus de symboliser les espoirs d’individus issus de classes sociales et de milieux distincts, il constitue une occasion de dialogue et de valorisation de la diversité. Étant donné que chacun est maître de sa recherche et de son parcours rituel, et qu’il n’existe pas une seule et unique pratique rituelle, l’élément encourage fortement la créativité humaine.

R.3 :  Les mesures de sauvegarde ont été élaborées en collaboration avec les communautés concernées et incluent : un travail de documentation sur la mémoire historique de l’Alasita au sein de La Paz à travers le recueil de témoignages auprès des habitants, des ritualistes autochtones, des prêtres et des autorités ; la création d’outils éducatifs ; le renforcement des concours de l’Alasita ; l’amélioration de la recherche et des inventaires sur l’Alasita; leur diffusion à l’aide des nouvelles technologies. Le Ministère de la culture et du tourisme ainsi que le Musée de l’ethnographie et du folklore jouent un rôle important dans le processus de documentation et de présentation de l’élément. L’État partie est doté d’un plan d’action élaboré par les institutions membres du Comité pour la promotion de l’Alasita, qui inclut différents postes budgétaires. La municipalité apporte quant à elle un soutien financier aux créations artisanales liées à l’Alasita afin de promouvoir l’élément et sa transmission intergénérationnelle. Il a été demandé aux parties prenantes membres du Comité pour la promotion de l’Alasita de prendre part à différentes réunions et discussions pour parvenir à un consensus à l’égard du plan de sauvegarde. Les mesures de sauvegarde proposées incluent aussi la création d’un musée dédié à l’Alasita au sein de La Paz.

R.4 : Les acteurs sociaux, les communautés, les institutions, les groupes et les individus concernés ont participé du début à la fin à la préparation du dossier, prenant part à trois phases fondamentales : la première phase correspondait à la création du Comité pour la promotion de l’Alasita, dans l’objectif de réunir tous les acteurs sociaux ; la deuxième phase a démarré avec vingt réunions consacrées à l’organisation de la grande quantité d’informations disponibles et, plus particulièrement la tenue d’ateliers sur l’identification de l’élément ; la troisième phase consistait en un processus de réflexion et de création axé sur l’élaboration du dossier de candidature. Toutes les activités ont été menées en concertation avec le Comité pour la promotion de l’Alasita. Le consentement éclairé des habitants de La Paz a été obtenu grâce à une campagne qui leur demandait de montrer leur soutien. Quatorze livres contenant les signatures de nombreux habitants de La Paz ont été présentés et les témoignages visuels ont également reçu l’attention voulue.

R.5 :  L’inventaire de l’Alasita a été réalisé entre 2013 et 2015 par l’Unité du patrimoine immatériel du Ministère des cultures et du tourisme, le Musée national de l’ethnographie et du folklore et le gouvernement autonome de la municipalité de La Paz. Il a été établi avec la participation des communautés et des groupes concernés, et notamment de la Fédération nationale des artisans et exposants de Noël de l’Alasita. L’inventaire actuel se compose de douze parties descriptives et est mis à jour à chaque apparition d’un nouvel événement dédié à la tradition de l’Alasita.

  1. Inscrit les parcours rituels dans la ville de La Paz pendant l’Alasita sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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