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Projection mondiale du documentaire « Qui écrira notre histoire ? » à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste

21/02/2019

À l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste 2019, l’UNESCO a organisé, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah à Paris, Abramorama et Katahdin Productions, une cérémonie de commémoration et une projection mondiale du long métrage documentaire « Qui écrira notre histoire ? », suivies d’une table ronde.

Événement à l’occasion de la Journée internationale

L’événement de commémoration s’est tenu au Siège de l’UNESCO à Paris, le dimanche 27 janvier 2019, en présence de la Directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, du Président du Mémorial de la Shoah Éric de Rothschild, de la réalisatrice Roberta Grossman, de la productrice Nancy Spielberg et de l’historien et auteur du livre « Qui écrira notre histoire ? » Samuel Kassow. Stephen Smith, Directeur exécutif de la Fondation pour la mémoire de la Shoah de l’Université de Californie du Sud et titulaire de la Chaire UNESCO sur l’enseignement des génocides, a animé la cérémonie ainsi que la table ronde.

L’événement s’est ouvert par une cérémonie de commémoration qui a donné lieu à des discours de Mme Azoulay et de M. de Rothschild, ainsi qu’à des prières dirigées par le grand rabbin Olivier Kaufmann.

Dans son discours d’ouverture, Mme Azoulay a réaffirmé la mission historique de l’UNESCO de préserver et de construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes suite aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale, et rappelé le devoir de la société civile internationale de préserver et de transmettre la mémoire de l’Holocauste. Mme Azoulay a insisté sur la nécessité de ce devoir de mémoire à la lumière de la montée actuelle de l’antisémitisme à travers l’Europe, et réaffirmé l’importance de l’enseignement de l’Holocauste et des génocides.

« Préserver et transmettre l’histoire de la Shoah, contre les discours qui exploitent l’ignorance, c’est, encore et encore, trois générations après les faits, respecter notre devoir envers les victimes, empêcher le pire de se reproduire en étudiant les mécanismes qui l’ont rendu possible, et poursuivre la lutte contre cet antisémitisme contemporain qui continue de salir la mémoire des morts », a dit Mme Audrey Azoulay.

Le film a été projeté simultanément dans plus de 50 pays et 330 endroits à travers le monde, y compris dans des bureaux hors Siège de l’UNESCO et des centres d’information des Nations Unies. La cérémonie et la table ronde se sont tenues en direct avec le Musée mémorial de l’Holocauste des États-Unis à Washington D. C., le Musée de la tolérance à Los Angeles et l’Institut historique juif Emanuel Ringelblum à Varsovie. Un mini Facebook LIVE avec Mme Grossman, Mme Spielberg et le Dr Kassow a été diffusé en simultané tout au long de l’événement.

Le public, à la fois au Siège de l’UNESCO et dans le monde entier, a également pu visionner des messages vidéo de Steven Spielberg, réalisateur, de Piotr Cywinski, Directeur du Musée d’Auschwitz-Birkenau et de Marian Turski, Président du Conseil du Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne POLIN.

Projection du film

Le long métrage documentaire est le premier film à raconter l’histoire des femmes et des hommes courageux du groupe clandestin Oyneg Shabes, qui ont travaillé sans relâche – et en prenant de grands risques – pour rassembler 25 000 pages d’archives dans le ghetto de Varsovie établi par l’Allemagne nazie. Dirigé par l’historien Emanuel Ringelblum, le groupe, composé d’intellectuels, de leaders communautaires et de travailleurs sociaux, a réuni des centaines de témoignages, d’essais, de dessins et d’œuvres d’art entre 1940 et 1943, créant ainsi un recueil documentaire sur le destin des Juifs polonais pendant la guerre.

Les « Archives Emanuel Ringelblum », qui comptent parmi les archives les plus précieuses de l’Europe, ont été inscrites au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO en 1999.

Cette entreprise dangereuse mais pourtant puissante était d’autant plus nécessaire que le groupe Oyneg Shabes avait pris conscience que l’histoire de l’Holocauste – et donc leur histoire personnelle – devait être racontée selon leurs propres points de vue, et non par la machine de propagande nazie.

Pour reprendre les mots de David Graber, un adolescent membre du groupe Oyneg Shabes : « Ce que nous n’avons pas pu crier au monde, nous l’avons enfoui dans le sol. Puisse ce trésor tomber dans de bonnes mains, puisse-t-il se conserver jusqu’à des jours meilleurs, pour alerter le monde. Puisse l’histoire être notre témoin. »


© UNESCO

L’événement s’est achevé par la photographie des 1 100 spectateurs avec le panneau #WeRemember dans le cadre de la campagne médiatique menée par le Congrès juif mondial, partenaire de l’UNESCO dans l’enseignement de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, en vue de perpétuer la mémoire de l’Holocauste.

Zoom sur les bureaux de l’UNESCO

Plusieurs bureaux hors Siège de l’UNESCO ont participé à l’événement de projection mondiale, qui a connu un vif succès.

UNESCO-IIRCA à Addis-Abeba (Éthiopie)

En coopération avec l’ambassade d’Allemagne en Éthiopie et l’ambassade de Pologne en Éthiopie, l’UNESCO-IIRCA à Addis-Abeba a organisé une projection du film en présence des ambassadeurs israélien, allemand, polonais et portugais en Éthiopie.

La réponse immédiate a été très positive et enthousiaste. Pour Khaled, un participant originaire du Soudan, le principal enseignement du film était « l’importance de documenter les atrocités lorsqu’elles se produisent, car cela détermine vraiment la façon dont vous serez perçu dans l’histoire. Il vaut mieux prendre le contrôle du récit de l’histoire qui arrive à votre peuple, plutôt que de le laisser aux potentiels vainqueurs des conflits. »

Sara, une étudiante d’Éthiopie, a dit qu’elle avait appris que « lorsque les histoires sont écrites, elles le sont sous de nombreux angles différents, et nous ne devrions pas voir ces histoires selon le point de vue d’une seule personne, mais de plusieurs ». Elle a continué en expliquant que « le passé est tellement important…et les gens ont peur que le passé revienne. »

          
© UNESCO-IICBA

Bureau de l’UNESCO à Yaoundé (Cameroun)

Le Bureau de l’UNESCO à Yaoundé a organisé, en partenariat avec la Fondation MUNA et le Centre d’information des Nations Unies à Yaoundé, une projection du film ainsi que l’ouverture d’une exposition photographique intitulée « Les enfants de l’Holocauste ». La cérémonie a également donné lieu à un récital de poésie et à une pièce de théâtre présentés par des étudiants membres des clubs UNESCO.

L’événement s’est tenu en présence de l’ambassadeur israélien au Cameroun et a réuni un public d’étudiants, d’enseignants et de chefs traditionnels de la région Nord-Ouest du Cameroun.


© UNESCO Office in Yaoundé

Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel)

À Dakar, au Sénégal, un événement de projection publique s’est tenu au Musée des civilisations noires, et a été organisé par le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, la Commission nationale du Sénégal pour l’UNESCO, le Centre d’information des Nations Unies, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Dakar et Rosa Luxemburg Stiftung.

Le public a eu le privilège d’entendre un récit puissant de l’ambassadeur israélien au Sénégal. Son Excellence Roi Rosenbilt a raconté comment sa grand-mère, une survivante, a été enfermée dans le ghetto de Varsovie puis déportée au camp de concentration de Chelmno, et enfin au camp de la mort de Majdanek. Il a conclu en rappelant l’importance cruciale d’empêcher que ces idées haineuses ne ressurgissent.