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Transformer les mentalités : Engager les hommes et les garçons à lutter contre les causes profondes des violences à l’égard des femmes

27/11/2020

Prenons conscience qu'il existe, juste à côté de nous, une « pandémie de l’ombre ». Une pandémie de violence qui compromet à long terme l’égalité des genres et la paix.

Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO

Ces 12 derniers mois seulement, 243 millions de femmes et de filles (âgées de 15 à 49 ans) dans le monde ont été victimes de violences sexuelles ou physiques par un partenaire intime : cela représente 462,320 femmes par minute.

Pour marquer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’UNESCO a organisé une table ronde de haut niveau en ligne afin de traiter les racines de la violence à l’égard des femmes en appelant la communauté internationale à travailler ensemble afin de changer le discours sur les hommes et les masculinités, de déconstruire les stéréotypes et de transformer les schémas de mentalités et de comportements violents. En effet, la recherche internationale de Promundo nous apprend que si les sociétés travaillaient à l’élimination d’idées restrictives et néfastes sur ce qu’être un homme signifie, nous pourrions réduire les violences sexuelles d’au moins 69% et le harcèlement et la violence de 40% chaque année.

La Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, et la Première Ministre d’Islande, Katrín Jakobsdóttir, ont ouvert l’événement en ligne.

Malheureusement, nous sommes loin d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles. Le mouvement #metoo et l’escalade alarmante de la violence basée sur le genre contre les femmes que nous avons vue à la suite de la pandémie de COVID-19 en sont un exemple concret.

Katrín Jakobsdóttir, Première Ministre d’Islande

Modérée par Danielle Cliche, Senior Executive Office pour l’égalité des genres à l’UNESCO, la table ronde a été introduite par Gabriela Ramos, Sous-Directrice Générale de l’UNESCO pour les Sciences Sociales et Humaines, et a compris le Dr. Gary Barker – PDG et fondateur de Promundo ; Mme Céline Bonnaire, Directrice Générale de la Fondation Kering ; le Dr. Julio César González Pagés – Directeur du Réseau Ibero-Américain des Masculinités ; M. Robert T. Coulter – Président et Directeur Général du Centre de Ressources sur le droit indien ; M. Chris T. Foley – Avocat au Centre de Ressources sur le droit indien; et le Dr. Edit Schlaffer – Fondatrice de Femmes sans Frontières.

Les panélistes ont insisté sur le fait que ce que nous appelons les violences à l’égard des femmes sont en réalité, en grande majorité, des violences faites à des femmes par des hommes. Ces violences résultent de dynamiques de pouvoir et d’impunité, qui requièrent que les États, le secteur privé et la société civile coopèrent pour prévenir tous types de violence. La recherche montre que les hommes qui sont le plus susceptibles d’être violents contre des femmes sont ceux qui ont eux-mêmes été témoins ou victimes de violences. Le Dr. Schlaffer a fait progresser la discussion en démontrant le lien qui existe entre violence domestique et extrémisme violent, entre les « zones de guerre à la maison » et les « zones de guerre dans les rues ».

Les jeunes garçons sont confrontés quotidiennement à des messages sur ce qu’être un garçon signifie, et ces messages sont reproduits de génération en génération

Céline Bonnaire, Directrice Générale de la Fondation Kering

Le débat s’est également concentré sur le rôle de l’éducation, des médias et de la culture dans la propagation et la prévention de stéréotypes néfastes sur la masculinité. Ensemble, ils forment nos mentalités et comportements, et c’est pourquoi tout changement institutionnel doit être accompagné par un changement culturel afin de dissiper les masculinités toxiques et de cultiver une culture de masculinités saines. Des initiatives et bonnes pratiques ont été soulignées, telles que l’initiative Manhood 2.0 de Promundo qui encourage les jeunes hommes aux Etats-Unis à réfléchir sur l’impact de normes de genre néfastes ; l’initiative Global Boyhood lancée par Promundo et la Fondation Kering qui aide les parents à éduquer les jeunes garçons de façon à promouvoir l’égalité des genres ; et les FatherSchools de Femmes sans Frontières fondées sur la conviction que le rôle des pères dans la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent est souvent négligé.

Si nous consommons de la culture machiste sans la questionner, si nous ne changeons pas la culture et l’éducation, nous ne parviendrons pas à changer les mentalités des hommes

Dr. Julio César Gonzáles Páges, Directeur du Réseau Ibéro-Américain des Masculinités

Dans ses remarques de clôture, la Sous-Directrice Générale de l’UNESCO pour les Sciences Sociales et Humaines, Gabriela Ramos, a lancé un Appel à l’Action pensé pour reconstruire d’une meilleure façon avec des législations et des ressources qui répondent spécifiquement au problème de la violence à l’égard des femmes dans le monde de l’après Covid-19.

C’est un énorme problème, et l’ONU et l’ONU Femmes ne pourront pas le résoudre seuls. Nous dépendons de nos partenariats

Åsa Régner, Directrice Adjointe de l’ONU Femmes