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News

Réflexion des experts en sciences sociales pour endiguer l’impact de la COVID-19 sur la pauvreté en Afrique centrale

14/09/2020
Libreville, Gabon
01 - No Poverty

En prélude au forum en ligne des ministres en charge du développement social des pays d’Afrique centrale, une troisième réunion technique des chercheurs en sciences sociales, des représentants des ministres, des experts des Nations Unies et des leaders associatifs, s’est tenue les 14 et 15 septembre 2020. Elle a porté sur les recommandations d’actions urgentes à proposer aux autorités gouvernementales afin de relever le défi de la pauvreté dans la sous-région aggravée par la pandémie de la COVID-19.

Cérémonie protocolaire

Les travaux de la première journée ont démarré avec un mot de Monsieur Samuel Gahigi, Directeur des Aaffaires politiques au Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). Ce dernier a, au nom du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, réitéré le soutien de l’UNOCA à cette initiative dont l’ambition est de trouver des solutions à l’impact socioéconomique de la pandémie de la COVID-19.  

Par la suite, Madame Ậngela Melo, Directrice des Politiques et programmes, Secteur des sciences sociales et humaines, de l’UNESCO a rappelé l’objectif principale de la réunion. Il s’agit, en effet, d’une réunion du Programme de Gestion des transformations sociales de l’UNESCO (MOST) qui consiste à proposer des recommandations orientées vers l’action adressées aux ministres chargés de développement social en vue d’enrichir la déclaration ministérielle qui sera adoptée le 30 septembre, au cours du forum ministériel.

Partage d’expériences en matière de lutte contre la pauvreté et de réponses à la pandémie

La journée, du 14 septembre, s’est achevée avec le partage d’expérience des délégations des pays de la sous-région dans la lutte contre la pauvreté et la gestion de la crise de la COVID-19. Le constat est que malgré l’abondance de ressources naturelles dans ces pays, les gouvernements font face à des difficultés pour éradiquer la pauvreté. Très peu ont mis en place des programmes d’inclusion sociale à partir d’études réalisées pour réduire progressivement le niveau de pauvreté sur le long terme.  De manière unanime, il a été reconnu que la crise sanitaire a effrité les efforts des pays dans leur lutte contre la pauvreté. De plus, elle a amplifié la vulnérabilité des populations et a favorisé le recours à l’endettement.

L’expérience du Gabon

Lors de ce partage d’expérience, le Gabon a révélé qu’il dispose, entre autres, d’un Plan stratégique dit Gabon émergent (PSGE) mis en place en 2009, axé sur la lutte contre la pauvreté, notamment dans son Axe III « Prospérité partagée » et le Programme de l’Egalité des chances, lancé en 2016. En 2013, une étude McKinsey a été commanditée pour avoir une meilleure visibilité du niveau de pauvreté dans le pays et proposer des actions résilientes. Cette étude a révélé une grande pauvreté en milieu rural et en milieu urbain. Elle a donné lieu à des assises sociales qui ont abouti à la stratégie d’investissement humain. Cette dernière a permis le déploiement de deux outils chargés de financer les actions de lutte contre la pauvreté et aider les populations les plus vulnérables. Il s’agit du Fonds national d’aide sociale (FNAS) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, sur le plan économique, le Gabon a créé un guichet de financement d’urgence des entreprises, un moratoire sur les échéances et d’aide envers les banques sans pénalité, mis en place une allocation chômage technique de 60-70% du salaire brut ou hors brut. Sur le plan social, il a créé un fonds de solidarité COVID-19 25 afin d’assurer la prise en charge des mesures à caractère social : la banque d’aide alimentaire, la prise en charge des factures d’électricité et d’eau pour les populations vulnérables, l’aide aux petits propriétaires et le maintien du paiement du salaire des employés payés en dessous du SMIG.

Lutte contre les inégalités et exclusion sociale favorisées par la crise COVID-19

La réunion a repris, le 15 septembre, avec l’échange d’expériences et de bonne pratiques de la société civile dans la lutte contre la pandémie de la COVID-19, entre les acteurs de la société civile. Ces derniers ont décrié l’accentuation des violences sur les femmes et les enfants et ont déplorés le manque de mesures fortes visant à maitriser le fléau.

Les recommandations des experts en sciences sociales

Au terme de la réunion, le groupe de travail constitué de chercheurs en sciences sociales, acteurs de la société civile, experts nationaux des pays de l’Afrique centrale ainsi que des experts de l’UNESCO et de la CEEAC, ont adopté un projet de Déclaration relative à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un Programme sous-régional, en six (6) axes, de lutte contre la pauvreté, dans la perspective des Agendas 2030 et 2063 ; projet de Déclaration qui sera soumis aux Ministres et qu’ils examineront le 30 septembre.

Ce Programme devrait démarrer dès 2021 par la réalisation, sous la conduite de l’UNESCO, d’une étude diagnostique et prospective pour la compréhension multidimensionnelle de la pauvreté et la cartographie des différentes formes de vulnérabilité.