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Doter les femmes africaines d’un outil de prévention contre le VIH

30/03/2016

« Tant que nous n’avons pas éliminé l’épidémie du SIDA en trouvant un vaccin ou un traitement efficace, mon travail ne sera pas terminé » exclamait la professeur Quarraisha Abdool Karim en acceptant un prix l’Oréal UNESCO pour les Femmes et la Science la semaine dernière. Le prix récompense ses découvertes fondamentales sur les mécanismes d’infection et de propagation du VIH ainsi que ses efforts incessants visant à doter les femmes d’un outil de prévention contre le virus en Afrique.

Près de 37 millions de personnes vivent actuellement avec le virus à travers le monde, et l’épidémie continue de s’étendre : en 2014, deux millions d’individus ont été infectés par le VIH. La professeur Abdool Karim a consacré ces 25 dernières années consacrées à la recherche sur le VIH ; ses travaux ont apporté de nouveaux éclairages sur les mécanismes de propagation de l’épidémie et ses répercussions sur les jeunes femmes en Afrique. Sa connaissance approfondie de la science et des populations infectées par le VIH/SIDA dans son pays natal, l’Afrique du Sud, qui affiche le plus fort taux de contamination au monde, a renforcé sa détermination à doter les femmes d’outils de prévention, notamment les adolescentes et les jeunes femmes. À l’apogée du déni du SIDA en Afrique du Sud, en 2002, elle fonde le Centre pour le Programme de Recherche sur le SIDA en Afrique du Sud (CAPRISA) avec son mari, également chercheur.

 © L'Oréal Foundation Jusqu’alors, les méthodes de prévention de cette maladie sexuellement transmissible, comme l’usage du préservatif, étaient exclusivement du ressort des hommes. Force a été d’admettre la nécessité de doter les femmes de leurs propres outils de prévention, idéalement d’un gel antirétroviral, microbicide. Mais les efforts déployés par de nombreuses équipes de chercheurs pendant vingt ans n’ont abouti qu’à des échecs.

Malgré le scepticisme ambiant, la chercheuse a persévéré dans sa quête d’un gel vaginal microbicide à utiliser avant, pendant et après la relation sexuelle. C’est finalement sous sa direction qu’une équipe a démontré la capacité des antirétroviraux à prévenir la transmission du VIH par voie sexuelle en constatant une réduction de 39% du risque d’infection chez les femmes ayant utilisé un gel à base de ténofovir, dans le cadre de l’étude CAPRISA 004.

« J’aimerais encourager toutes les jeunes femmes qui souhaitent changer le monde de poursuivre une carrière dans les sciences » dit Quarraisha Abdool Karim à l’Académie des sciences à Paris, où les 5 lauréates ont présenté leurs recherches. Le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science a été créé en 1998 avec cette ambition simple : faire en sorte que les femmes soient représentées à parité dans toutes les disciplines scientifiques. Chaque année, les prix L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science sont attribués a 5 femmes scientifiques d’exception en reconnaissance de leur excellence scientifique et de leur capacité à guider la communauté mondiale sur la voie du progrès.

 © UNESCO / Pilar Chiang-Joo La professeur Abdool Karim considère qu’une telle reconnaissance entraine également des responsabilités : « j’espère inspirer plus de jeunes ! ». Les inégalités entre les hommes et les femmes en sciences sont encore considérables. Un manifeste pour les femmes et la science a été lancé à l’issue de la cérémonie L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science afin d’attirer l’attention sur la nécessité d’assurer l’égalité des genres dans la science. Soutenez le mouvement pour les femmes et la science en signant le manifeste.