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Pour un dialogue mondial renforcé : l’UNESCO organisera une conférence internationale en 2021 pour réunir les acteurs clés pour la lutte contre le trafic illicite des biens culturels

25/11/2020

Dans le cadre de la célébration du 50ème anniversaire de la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, l’UNESCO, le Ministère fédéral des affaires étrangères de l’Allemagne, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe, ont organisé du 16 au 18 novembre, une Conférence en ligne sur le multilatéralisme, la protection du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

    Vendre ou acheter délibérément une œuvre d’art volée, c’est porter atteinte à notre patrimoine universel. C’est priver l’humanité et les peuples de la mémoire sur laquelle peut se fonder leur avenir 

    Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay

    A la suite de l’ouverture de la conférence, le 16 novembre, par le Ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, et la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, ainsi que des représentantes de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, la première journée de la conférence a été dédiée aux défis actuels de la protection du patrimoine culturel en temps de crise ou face au changement climatique, à la prévention des risques, et à l’importance de la coopération multilatérale. Le Ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, a noté que « partout où la culture est détruite, l'humanité meurt - et une partie de chacun d'entre nous meurt aussi (...) Nous avons besoin que toute la communauté internationale agisse ». Le patrimoine culturel ne peut être préservé sans une action commune et solidaire. 

    La journée du 17 novembre, a notamment été marquée par le lancement des célébrations du 50ème anniversaire de la Convention de 1970 par la Directrice générale, Audrey Azoulay, et la Ministre adjointe allemande aux Affaires étrangères chargée de la politique culturelle internationale, Michelle Müntefering. « Vendre ou acheter délibérément une œuvre d’art volée, c’est porter atteinte à notre patrimoine universel. C’est priver l’humanité et les peuples de la mémoire sur laquelle peut se fonder leur avenir », a rappelé Mme Azoulay. « L’UNESCO continuera avec détermination, et ensemble avec ses partenaires, de lutter contre le trafic illicite de biens culturels. C’est une question de justice et d’équité pour des peuples entiers ».

    Un panel de haut-niveau durant lequel les partenaires techniques de l’UNESCO et le représentant du Pérou ont pu partager leurs points de vue sur les défis à relever dans la lutte contre le trafic illicite s’est également tenu lors de cette deuxième journée. Le débat a démontré que cet enjeu relève d’une importance cruciale pour la communauté internationale. L’importance d’inclure davantage la société civile, le secteur privé et les ONG internationales dans le travail des partenaires, ainsi que le développement d’une coopération particulière avec les musées, les collectionneurs et les maisons de ventes a été soulignée par tous les intervenants lors des débats. Mme Ilana de Wild, Directrice pour la criminalité organisée et émergente, INTERPOL, a insisté sur la promotion de l’importance des unités spécialisées dans les forces de police. La volonté de mettre en place un système d’alerte virtuelle pour suivre les ventes en ligne a été souligné par S.Ex. Ambassadeur Romulo, du Ministère des Affaires étrangères péruvien, et General Riccardi, représentant des Carabinieris Italiens.

    L'UNESCO a toujours mobilisé ses États membres, ses partenaires techniques, les universités, le secteur privé et la société civile à se joindre à cette action collective. C'est la raison pour laquelle l’UNESCO organisera en 2021, une Conférence internationale qui réunira le marché de l'art, les partenaires institutionnels, des experts de la lutte contre le trafic illicite, et des représentants des gouvernements, afin de renforcer la coopération. Ensemble avec l’UNESCO, les représentants du Conseil International des Musées (ICOM), de l’Institut International pour l’Unification du droit privé (UNIDROIT), de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) ont souligné l’importance de trouver des solutions avec les partenaires et de contribuer ensemble à leur mise en œuvre, par exemple à travers le renforcement de formations organisées conjointement. Ce dialogue inclusif mobilisera l’ensemble des acteurs concernés.

    Les débats qui ont suivi le panel de haut niveau ont montré comment le mode opératoire des trafiquants de biens culturels évolue. Grâce à la vente en ligne et aux groupes opérant sur des réseaux sociaux, par exemple, des objets qui n'ont même pas encore été fouillés sont proposés à la vente. De plus, les réseaux sociaux peuvent brouiller la traçabilité des itinéraires des objets illégaux fouillés et volés. Des mesures plus strictes concernant la recherche de la provenance des objets sont donc nécessaires.

    La conférence a également été consacrée à la compréhension des spécificités régionales au cours de laquelle des experts de 17 pays ont eu l’occasion de présenter les priorités de leurs régions respectives en termes de lutte contre le trafic illicite des biens culturels. Samuel Sidibé, Directeur du Parc national du Mali, a souligné qu’en Afrique et en particulier dans la zone du Sahel, les forces de maintien de la paix des Nations Unies seraient plus que jamais essentielles pour contribuer à la lutte contre le trafic illicite. Les experts, et en particulier Vincent Michel, archéologue et professeur l'Université de Poitiers (France), ont soulignés l'importance d’un travail en commun entre le secteur juridique, la police, et plus globalement d’une approche multidisciplinaire. Plusieurs pays ont rappelé l’importance de la coopération régionale, tout en notant l’utilité des accords bilatéraux.

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