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MUSEUM International N° 221-222
 
Visages et Visions de l'Immatériel

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Editorial par Mounir Bouchenaki

Définition du patrimoine culturel immatériel

  • Le patrimoine matériel et immatériel : de la différence à la convergence Dawson Munjeri
  • Recherche et sauvegarde du patrimoine immatériel Georges Condominas
  • À la recherche d’une nouvelle terminologie pour le patrimoine culturel immatériel Wim van Zanten
  • Le patrimoine numérique dans les musées numériques Cary Karp
  • Le patrimoine immatériel et la production métaculturelle du patrimoine Barbara Kirshenblatt-Gimblett
  • La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel selon la Convention de l’UNESCO de 2003 : une évaluation critique Richard Kurin

Pratiques et problèmes de la sauvegarde

  • Migration, transmission et maintien du patrimoine immatériel Rex Nettleford
  • Patrimoine immatériel et art contemporain africain Jean-Loup Amselle
  • La transcription du patrimoine oral Jack Goody
  • Le patrimoine immatériel et la propriété intellectuelle : défis et perspectives d'avenir Wend Wendland
  • Le musée et le patrimoine culturel immatériel Kenji Yoshida
  • Sciences et patrimoine naturel : l’intangible au musée Michel Van Praët
  • La beauté du vivant ou le retour refoulé Philippe Dubé

La politique et les débats internationaux

  • Le patrimoine culturel immatériel : diversité et cohérence Lourdes Arizpe
  • Panorama historique de la préparation de la Convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO Noriko Aikawa
  • La Convention portant sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : un cadre juridique et des principes universellement connus Mohammed Bedjaoui
  • Les langues comme véhicule du patrimoine culturel immatériel Rieks Smeets
  • L’immatriculation du patrimoine immatériel : l’expérience brésilienne Cecilia Londrès
  • Les politique nationales e matière de patrimoine culturel immatériel : le cas de la communauté française de Belgique  Rudy Demotte
  • La Loi de protection des biens culturels coréens au regard du patrimoine immatériel coréen, Yang Jongsung

En débat aujourd’hui : Olabiyi Babalola Joseph Yai (Bénin) et Sydney Littlefield Kasfir (États-Unis)


CD-ROM : Liste et extraits des Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité, 2001 & 2003

Acheter ce numéro à/aux  Editions UNESCO



Éditorial par Mounir Bouchenaki

En adoptant la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la Conférence générale de l’UNESCO, réunissant 190 États membres, signalait un tournant historique dans la compréhension du concept de patrimoine au sein de nos sociétés contemporaines, ainsi que dans sa définition et les actions de sauvegarde et de préservation qui s’y rattachent. Il aura fallu seulement vingt ans pour que soit franchie une nouvelle étape dans l’analyse du patrimoine à l’échelle internationale. Signe, pour les uns, de la mobilité extrême des idées, d’un rééquilibrage culturel ou simplement de l’accélération des temps, cette étape est, pour les acteurs de la communauté internationale du patrimoine, la marque de l’achèvement d’une idée née en 1946 : celle du caractère universel des cultures.

Au cours des trente dernières années, le concept de patrimoine culturel s’est constamment élargi. La Charte de Venise (1964) se référait seulement aux « monuments et sites », se concentrant sur le patrimoine architectural. Le champ d’action s’est rapidement étendu pour inclure des ensembles d’immeubles, l’architecture populaire ou le patrimoine bâti industriel ainsi que celui du XXe siècle. Par ailleurs, à partir de l’étude de jardins historiques, le concept de « paysage culturel » a mis en évidence l’étroite relation entre la culture et la nature.

L’approche anthropologique de la culture tout comme le recentrement des sciences sociales sur les processus au détriment des objets se sont révélés de puissants facteurs de requalification du patrimoine en un ensemble constitué d’expressions différentes, complexes et interdépendantes, et révélé par ses usages sociaux. C’est, aujourd’hui, bien plus la diversité des expressions qui fonde la qualification patrimoniale que l’adhésion à une norme descriptive. Cette démarche, étroitement liée à l’idée de la complexité du patrimoine, n’était pas évidente, tant les habitudes de représentation visuelle simplifiée de la diversité des cultures à travers leurs expressions patrimoniales étaient solidement ancrées dans les esprits. L’habitat de terre et la sculpture d’Afrique, la monumentalité décorative européenne, les pyramides perdues d’Amérique latine et les parcs naturels d’Amérique du Nord… ne sont plus simplement perçus comme des images par excellence du patrimoine de l’humanité ; elles ont acquis, par l’intermédiaire du concept de valeurs immatérielles, une nouvelle dimension.

C’est la quête de la signification des expressions culturelles qui a conduit à une nouvelle approche du patrimoine. Cette quête, qui a acquis une importance croissante au cours des vingt dernières années, nous a amenés à identifier les coutumes sociales et les systèmes de croyance – y compris les mythes –, dont le patrimoine immatériel est le signe et l’expression. La définition du patrimoine culturel immatériel et sa meilleure appréciation en tant que source d’identité, de créativité et de diversité ont largement contribué à construire une approche globale du patrimoine, qui s’applique désormais aux deux catégories du patrimoine, le matériel et l’immatériel.

Pendant trois décennies, les activités normatives de l’UNESCO se sont concentrées sur la protection du patrimoine matériel. En conséquence, la sauvegarde du patrimoine immatériel a été longtemps négligée, bien qu’un premier pas dans cette direction ait été accompli en 1973 lorsque la Bolivie proposa qu’un protocole soit rajouté à la Convention universelle sur le droit d’auteur afin de protéger le folklore. Cette proposition n’aboutit pas, mais elle fit prendre conscience du besoin qu’il y avait à reconnaître et inclure les aspects immatériels dans la compréhension du patrimoine culturel. Ce n’est pas avant 1982, cependant, que l’UNESCO instaura un Comité d’experts gouvernementaux sur la sauvegarde du folklore et créa une Section spéciale pour le patrimoine non-matériel qui aboutit à la Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire, adoptée en juin 1989. Cette Recommandation créait un important précédent en reconnaissant la « culture traditionnelle et populaire ». Elle encourageait également la collaboration internationale et exposait les mesures à prendre pour son identification, sa préservation, sa dissémination et sa protection.

Après 1989, plusieurs évaluations régionales sur l’impact de la Recommandation furent effectuées. Elles furent couronnées en juin 1999 par la Conférence internationale de Washington, organisée conjointement par l’UNESCO et la Smithsonian Institution. La conclusion des experts présents à cette conférence fut qu’un instrument juridique nouveau ou révisé était requis afin d’aborder les questions de terminologie et l’ensemble du sujet de façon plus approfondie. La Conférence signala qu’il était essentiel de mettre l’accent sur les détenteurs de la culture et non sur les chercheurs. Elle souligna aussi la nécessité d’avoir une vision plus globale du patrimoine, qui engloberait non seulement les produits artistiques tels que les contes, les chants, etc., mais également les connaissances et les valeurs qui permettent leur production, les procédés créatifs qui donnent naissance aux produits et les modes d’interaction grâce auxquels ces produits sont reçus et reconnus.

Au cours de la même période, deux nouveaux programmes de l’UNESCO témoignèrent de l’importance croissante du patrimoine culturel immatériel, à savoir le système des « Trésors humains vivants », instauré en 1993, et la « Proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité », instaurée en 1998. Dans le cadre du deuxième programme, 19 formes d’expressions ou d’espaces culturels furent proclamées comme étant des « Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel » par le Directeur général de l’UNESCO en mai 2001, et 28 autres Chefs-d’œuvre obtinrent une reconnaissance internationale en novembre 2003. Cette proclamation a fourni des indications utiles sur la nature du patrimoine immatériel que les différents États-membres souhaitent sauvegarder.

L’expérience acquise lors de ces programmes a confirmé qu’un nouvel instrument normatif pour la protection du patrimoine immatériel était nécessaire. Après plusieurs études menées par l’UNESCO sur l’opportunité et la faisabilité d’un tel instrument, la Conférence générale a conclu qu’une nouvelle Convention garantirait le niveau de protection le plus approprié. En 1999, l’élaboration de ce nouvel instrument a débuté, dans une tentative de trouver la protection la plus adéquate aux besoins spécifiques du patrimoine immatériel. Le projet de cette nouvelle Convention a été soumis en octobre 2003 à la 32e session de la Conférence Générale et a été adopté par une très large majorité.

Ce succès considérable démontre que le besoin de protéger le patrimoine à travers des actions d’envergure parallèlement à l’adoption d’instruments normatifs est de plus en plus reconnu par les États membres. La dimension extrêmement positive du travail accompli au niveau international a ainsi été mise en évidence. Dans la mesure où le débat sur les instruments normatifs concernant le patrimoine requiert la présence de tous les États membres de l’UNESCO et offre à chacun la possibilité d’exprimer son point de vue, les nouveaux concepts et notions apparus à travers l’action normative internationale sont réellement l’expression d’une approche universelle. En comparaison avec la composition géoculturelle de l’assemblée d’experts qui a élaboré la Charte de Venise, les débats concernant la définition du patrimoine culturel immatériel se sont distingués par une exceptionnelle représentation des cultures.

Le succès de la Convention s’explique également par le fait que, dans toutes les cultures, le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel sont les deux facettes d’une même réalité et sont toujours étroitement imbriqués. Le patrimoine culturel procède d’une relation synchronisée qui implique la société (c’est-à-dire les systèmes d’interactions qui relient les gens entre eux), les normes et les valeurs (c’est-à-dire les idées et les systèmes de croyance). Les objets du patrimoine sont la preuve matérielle des normes et des valeurs. Ils établissent ainsi une relation symbiotique entre le matériel et l’immatériel. Le patrimoine immatériel doit être vu comme le cadre à l’intérieur duquel le patrimoine matériel prend sa forme et sa signification.

La Déclaration d’Istanbul , adoptée en septembre 2002 lors de la Table ronde des ministres de la Culture organisée à Istanbul par Koïchiro Matsuura, le Directeur général de l’UNESCO, souligne la nécessité de « faire prévaloir une approche globale du patrimoine culturel, qui rende compte du lien dynamique entre patrimoine matériel et immatériel et de leur profonde interdépendance ». Cette Déclaration affirme que le patrimoine matériel ne trouve sa signification véritable que lorsqu’il jette la lumière sur ses valeurs sous-jacentes. Inversement, le patrimoine immatériel doit s’incarner dans des manifestations matérielles, des signes visibles, afin d’être conservé – la conservation n’étant toutefois qu’une forme de sauvegarde possible. Cette dialectique s’avère particulièrement féconde car elle permet une plus grande représentation des cultures du monde qui privilégient la tradition orale. Les régions qui sont susceptibles de bénéficier le plus de cette conception du patrimoine sont l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, dont le patrimoine consiste en une richesse inégalée de traditions et de pratiques culturelles orales, un patrimoine que l’approche « monumentaliste » a trop longtemps négligé. Cependant, l’idée qui sous-tend cette nouvelle approche, forgée il y a 52 ans par Claude Lévi Strauss, « n’est pas de démontrer que les grands groupes qui composent l’humanité ont apporté leur contribution spécifique à notre patrimoine commun  » et, par conséquent, que l’addition de ces contributions spécifiques constituera petit à petit le patrimoine mondial. À travers l’évolution de notre approche du patrimoine, en garantissant une représentation égale de toutes les cultures, nous nous approchons de l’idée selon laquelle il est essentiel de sauvegarder le « fait même de la diversité ».

La Charte de Shanghai, adoptée en octobre 2002 lors de la 7e Assemblée régionale de l’Organisation Asie-Pacifique du Conseil international des musées (ICOM), recommande de « mettre en œuvre des approches interdisciplinaires et intersectorielles qui permettent une appréhension globale des diverses dimensions du patrimoine : mobilier et immobilier, matériel et immatériel, naturel et culturel » et de « développer des outils et des normes de documentation pour la mise en œuvre de pratiques coordonnées en matière de muséologie et de patrimoine ». Mais qu’entend-on par « pratiques coordonnées », ou approche globale, à propos du patrimoine matériel et immatériel, et comment peuvent-elles être appliquées ?
Le patrimoine culturel matériel, qu’il s’agisse d’un monument, d’une ville historique ou d’un paysage, est facile à cataloguer, et sa protection consiste principalement en des mesures de conservation et de restauration. Le patrimoine immatériel, lui, relève de divers processus et pratiques et nécessite par conséquent une autre approche et une autre méthodologie. Il est fragile par nature, et donc beaucoup plus vulnérable que les autres formes de patrimoine, parce qu’il dépend des acteurs et des conditions sociales et environnementales qui ne changent pas très rapidement.

La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel passe autant par la collection, la documentation et l’archivage que par la protection et le soutien des détenteurs de la culture. Si le patrimoine culturel matériel est destiné à survivre longtemps après la mort des personnes qui l’ont produit ou commandé, le sort du patrimoine culturel immatériel, lui, est beaucoup plus lié à ses créateurs, car dans la plupart des cas il dépend de la transmission orale. Ainsi, les mesures juridiques et administratives traditionnellement adoptées pour protéger les éléments matériels du patrimoine culturel sont souvent inappropriées pour la sauvegarde d’un patrimoine dont les éléments les plus importants se rapportent à des systèmes particuliers de savoirs, à des valeurs, ainsi qu’au contexte social et culturel dans lequel ils ont été créés. En prenant en compte les différents besoins qu’impliquent, d’une part, la conservation des monuments, des villes ou des paysages, et, d’autre part, la sauvegarde et la transmission des pratiques culturelles et des savoirs traditionnels, il est donc devenu nécessaire de développer une triple approche qui s’attachera à la fois à : a) replacer le patrimoine matériel dans son contexte global ; b) donner au patrimoine immatériel une forme de « matérialité » ; et c) soutenir les praticiens et la transmission des savoirs et des compétences.

Une approche globale du patrimoine suppose effectivement que l’on considère le patrimoine matériel dans son contexte plus large, en particulier en ce qui concerne les monuments et les sites religieux, et qu’on le relie davantage aux communautés concernées afin de prendre mieux en compte ses valeurs spirituelles, politiques ou sociales. Par ailleurs, si l’on souhaite sauvegarder le patrimoine immatériel, il est nécessaire de prêter à son oralité une forme de matérialité, que ce soit à travers des archives, des inventaires, des musées ou encore des enregistrements audio ou vidéo. Certes, cette entreprise peut être considérée comme une façon de « geler » le patrimoine immatériel sous la forme de documents ; mais il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit là que d’un aspect du travail de sauvegarde, qui, de fait, nécessite la plus grande considération et le plus grand soin afin que soient employés les méthodes et les matériaux les plus appropriés. Enfin, concernant le soutien apporté aux praticiens et la transmission des savoirs et des compétences, il existe un modèle particulièrement fructueux : il s’agit de la politique japonaise de protection des « Trésors nationaux vivants », c’est-à-dire des maîtres qui possèdent un certain savoir traditionnel. L’UNESCO a commencé à travailler sur un concept similaire en 1993, le système des « Trésors humains vivants », conçu pour permettre aux détenteurs de traditions de transmettre leur savoir-faire aux générations futures. Dès lors que les artistes, les artisans et les autres « bibliothèques vivantes » acquièrent une reconnaissance et un soutien officiels, le transfert de leurs compétences et de leurs techniques peut s’effectuer beaucoup plus aisément.
Telle est la nature de ma réflexion concernant le travail récemment effectué autour de la notion de patrimoine culturel immatériel dans le but d’adopter une approche du patrimoine plus globale dans les programmes de l’UNESCO. Le fait que la prochaine Assemblée générale de l’ICOM, qui depuis plus de cinquante ans est étroitement associé au travail de l’UNESCO sur la question du patrimoine, ait pour thème « Les musées et le patrimoine immatériel » est en soi une preuve formelle de la reconnaissance internationale croissante des liens profonds qu’entretiennent le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel. Tout en étant fort différentes, ces deux formes de patrimoine représentent, comme je l’ai dit, les deux versants d’une même réalité : elles sont également significatives et portent toutes deux en elles la mémoire de l’humanité. Le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel sont indissociables quand il s’agit de saisir la signification et l’importance de chacun. Des mesures spécifiques sont désormais essentielles pour permettre l’identification et la promotion de ces formes de « patrimoine mixte » qui sont souvent parmi les expressions et espaces culturels les plus nobles produits par l’humanité.

Ce double numéro s’organise selon une démarche historique et analytique qui va de la compréhension de la notion à la question de la sauvegarde, et, pour finir, à l’analyse des différentes politiques et recommandations. MUSEUM International a bénéficié de la contribution de nombreux chercheurs internationaux distingués et des plus importants acteurs de la communauté du patrimoine en matière de politique et de pratique. Je voudrais ici les remercier tout en souhaitant à nos lecteurs une lecture riche et féconde.

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Tangible and Intangible Heritage: from difference to convergence Dawson Munjeri
At the beginning of UNESCO’s normative actions, a discrepancy between protection of the tangible cultural heritage and that of the intangible, heavily weighted in favour of the former. Dawson Munjeri retraces the arduous route followed before the adoption of the Convention for the Safeguarding of Intangible Cultural Heritage at UNESCO’s 32nd session of the General Conference passing through the Burra Charter, the Nara Conference and other international conventions. His article explains how the fundamental change in our perception of cultural heritage occurred whereby we came to accept the notion that objects, collections, buildings, etc. become recognized as heritage when they express the value of society. He also questions previously accepted terms such as “authenticity”, which had been narrowly defined on the basis of a western notion, giving examples world wide and demonstrating how it represents a reductionist approach.  Through these means and others, this text is an analytical study of how the intangible heritage has been recognized as the larger framework within which tangible heritage could take its shape and significance. TOP

Researching and Safeguarding the Intangible Heritage George Condominas
Until recently, safeguarding heritage has been understood as safeguarding monuments. Likewise, written monuments, works of learning, great ancient texts have also been safeguarded and assistance by UNESCO was provided to reconstitute them. But there is no tangible supporting medium in safeguarding oral works as they are the heritage of communities some of which do not have writing. The article explores the various facets of what we mean by “oral culture”, describes the reason of its vulnerability and analyses the challenges its safeguarding implies as well as its effectiveness.
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Constructing new Terminology for Intangible Cultural Heritage Wim van Zanten
In the process of constructing the UNESCO Convention for the safeguarding of the intangible cultural heritage, it proved essential to draw up a list of definitions of the most important terms to be used in the future convention. Such a glossary was produced and published in August 2002. This contribution wishes to highlight the discussion which took place among the experts involved in constructing the glossary in 2002 by asking central questions to this on-going debate such as: Which authority has to define intangible cultural heritage, should it be the bearers of the culture, or rather professional experts or state agencies? Should the definition of intangible cultural heritage be a purely scientific definition, or should it be a scientific definition applied to a universal and political situation?
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Digital Heritage in digital Museums Cary Karp
Internet provides a significant platform for cultural activity and has become a factor in the shaping of cultural interests. Museums have long recognized the potential that it provides for reaching new audiences and are currently considering the extent to which born-digital activity may require accommodation in the basic definition of museums (special focus on ICOM’s definition) and the museum profession. The inclusion of intangible material as a central component of the museum repertoire requires a change in the focus on tangible property as the touchstone of the museum profession. The articles explores the concerns that arose together with the availability of digital communication technologies but nonetheless does not hesitate to underline the expanding didactic role played by the professional community to forge the shape of Museum as it expands ever further into the all but boundless digital realm. TOP

Intangible Heritage and the Metacultural Production of Heritage Barbara Kirshenblatt-Gimblett 
This essay works towards a notion of global public sphere through an analysis of UNESCO’s efforts to define and protect world heritage. It will argue that world heritage is a vehicle for envisioning and constituting a global polity within the conceptual space of a global cultural commons. The author examines UNESCO’s project of the list of Masterpieces of Oral and Intangible Heritage of Humanity in order to demonstrate how valorization, regulation, and instrumentalization alter the relationship of cultural assets to those who are identified with them, as well as to others. More specifically, such instrumentalizations produce an asymmetry between the diversity of those who produce cultural assets in the first place and the humanity to which those assets come to belong as world heritage.
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Safeguarding Intangible Cultural Heritage in the 2003 UNESCO Convention: A Critical Appraisal Richard Kurin
Can UNESCO, the United Nations Education, Scientific, and Cultural Organization, help local cultural traditions around the world survive and even flourish in the face of globalization? No one really knows, but with a new International Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage it may be better equipped to do so.  At the biennial meeting of its General Conference in Paris on 17 October 2003 some 120 member nations voted for the multilateral treaty. No one voted against it; only a handful of nations abstained—Australia, Canada, Great Britain, Switzerland, and the United States among them. For the convention to now become international law it needs to be ratified by 30 states parties. This article considers the nature of intangible cultural heritage, the approach, consequences, problems and possibilities suggested by the new Convention.
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Migration, Transmission and Maintenance of the Intangible Heritage Rex Nettleford
The history of the Caribbean and of all the Americas over the past 500 years is the history of migrations of diverse arrivants into lands inhabited time out of mind by Native Americans. The result is a range of narratives by descendants from such diverse places of origin as Europe, West Africa, Asia (India and China) and the Levantine. The narratives turn in large measure for millions on the intangible heritages only parts of which are in the public domain. Much else reside in the myths, folk philosophies, oral traditions, religious rituals, traditional medicine, festival arts and such other products of the collective creative imagination as music, dance and literature. The text gives an insight on these oral expressions in a purely Caribbean setting. TOP


Intangible Heritage and Contemporary African Art Jean-Loup Amselle
This article attempts to question  the concept of intangible heritage through contemporary African art.  For those who consider the former a pure Western creation, it seeks to emphasize not only the connection between traditional and contemporary African art but also the re-appropriations of the pre-colonial repertoire by contemporary African artists.  This approach has the advantage of eliminating the polarization between traditional art which supposedly would result from the past and a contemporary art which would be specific to global modernity. TOP

The Transcription of Oral Heritage Jack Goody
According to Jack Goody, the process of safeguarding the intangible involves making a tangible record of it. However, oral heritage presents quite a different problem since first of all the evanescent has to be turned into the permanently visual by means of writing. The shift of a spoken recitation into a written text changes the nature of the work by altering its relation to the society that produced it. These challenges are explored through his publication of the Bagre Myth. TOP

Intangible Heritage and Intellectual Property: Challenges and Future Prospects Wend Wendland
What is the relevance of intellectual property to the subject matter of the UNESCO Convention for the safeguarding of the intangible cultural heritage? What is the nature of the relationship between intellectual property “protection” and the “safeguarding” of intangible cultural heritage? This article briefly examines these questions further, with reference to work taking place at the World Intellectual Property Organization (WIPO) concerning the protection of traditional knowledge and expressions of traditional cultures/folklore. It will touch upon the following issues: (i) The meaning of “intellectual property protection”; (ii) The intellectual property-related needs and expectations of Indigenous and other cultural communities; (iii) The relationship between intellectual property “protection” and the “safeguarding” of cultural heritage; (iv) Cultural and legal policy challenges and (v) The results of WIPO’s work so far.
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The Museum and the Intangible Cultural Heritage Kenji Yoshida 
The museum has long been considered as a place of representation, preservation and conservation of the tangible cultural property of the past.  From this point of view, there seems little room for museums to contribute to the safeguarding of intangible cultural heritage. However, the museum is not only a depot for tangible cultural heritage, Kenji Yoshida shows how it is also a space to create and transmit  the “intangible cultural heritage”. Through specific examples in Japan, he provides an accurate analysis of the new trends in the museum field such as travelling exhibitions and safeguarding tangible heritage with the know-how handed down from past generations.
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Heritage and Scientific Culture: the Intangible in Science Museums in France Michel Van Praët
The question of the relationship between museums and intangible heritage has been debated ever since natural heritage was introduced into the field of interest of museums and natural parks in the 19th century. Rather than address the various accepted meanings of the concept of natural heritage – it encompasses here, both the restricted definitions focused on the protection of living species, as well as definitions that extend to human societies and their practices in various environments – emphasis will be placed on the extent to which museums of natural history and more largely science museums have been affected and transformed by the concept of intangible heritage. TOP

The Beauty of the Living Philippe Dubé
What role will museums play in this new orientation emerging from this serious reinterpretation of the very concept of the cultural heritage of humanity? The museum cannot relinquish its duty of memory and must find original avenues that allow encompassing the cultural totality that heritage inspires today. The article browses through different museological practices and exhibitions, passing through the digital realm to provide information on this  present debate.
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Intangible Cultural Heritage, Diversity and Coherence Lourdes Arizpe
The article highlights the important relationship between intangible cultural heritage and cultural diversity. It considers the concept of intangible cultural heritage in a rapidly changing context as a result of globalization and the rise of social and cultural movements that cut across borders. It delves into the challenges that this global context entails for the protection of cultural coherence such as falling into a cultural conservatism, cultural  trivialization or cultural overload etc. It searches the conditions, as awareness and policy models, that will enable groups to negotiate their new and ever shifting cultural positions.
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An Historical Overview of the Preparation of the UNESCO International Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage Noriko Aikawa
This article reviews the different factors which generated international standard-setting for the safeguarding of intangible cultural heritage, examines the conceptual evolution of the notion of the safeguarding of intangible cultural heritage and traces the various steps of negotiations leading to the memorable adoption of the Convention in 2003.
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The Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage: The Legal Framework and Universally Recognized Principles Mohammed Bedjaoui
Mohammed Bedjaoui presided over the meeting of government experts in charge of developing the Convention for the Safeguarding of Intangible Cultural Heritage. He gives his opinion on the value and fragility of intangible cultural heritage as well as the objectives and stakes of the Convention.
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Language as a Vehicle of the Intangible Cultural Heritage Rieks Smeets
The laborious discussions on the question of the inclusion of language under the definition of Intangible Cultural Heritage that is to be safeguarded is here retraced. The 2003 UNESCO Convention does not include “language” as such but refers to oral traditions and expressions, and language as a vehicle of the intangible cultural heritage. Through an analysis of national and international regulations in the field of language policies, the article explains how this decision came to be adopted and why. TOP

The Registry of Intangible Heritage: The Brazilian Experience Cécilia Londrès
The article examines how the concept of intangible cultural heritage has evolved in Brazil, ranging from public opinion to state level leading to the outcome, in the year 2000, of a legal instrument, decree No.3.551. This law, developed within the framework of IPHAN (Instituto do Patrimônio Histôrico et Artístico) and the Brazilian Ministry of Culture, focuses specifically on the safeguarding of intangible heritage. The article analyses the path which led to this complex task and what it encompasses with a special focus on the kusiwa art of the Wajapi Indians.
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National Policies Concerning Intangible Cultural Heritage: The Example of Belgium’s French Community Rudy Demotte
In  2002, a decree was issued in Belgium, whose objective is to protect the cultural heritage of the French Community, but before all else to recognize it as such. Rudy Demotte lists the threats this heritage is faced with, the measures provided by this decree and the circumstances that led to its adoption. TOP

Taking Steps towards the Adoption of Adequate National Policies in Korea Yang Jongsung
Korea is a nation with an ancient heritage of diverse indigenous folk traditions. In 1962, the South Korean government established the Cultural Property Protection Law(CPPL) as a part of the conservation policy, under which folklore genres are authorized as important intangible cultural properties and folklore performers are designated as living national treasures. The Cultural Protection System is a policy and a set of laws, and as such its breadth of control is deeply reflected in the performers and performances of folklore throughout Korea. This study is concerned with the effect on folklore genres and folklore performers of national legislation for the protection of cultural properties and its related policies as the process had developed through 1994. TOP




Périodicité Semestrielle
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