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Décision du Comité intergouvernemental : 14.COM 10.b.10

Le Comité,

  1. Prend note que la République dominicaine a proposé la candidature de la musique et la danse de la bachata dominicaine (n  01514) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La musique et la danse de la bachata dominicaine est une expression musicale dansante, issue de la fusion entre le rythme du boléro et d’autres genres afro-antillais tels que le son cubain, le cha cha cha et le merengue. Pour le peuple dominicain, la musique et la danse de la bachata sont une manifestation culturelle typique, omniprésente dans les célébrations de la communauté ou lors des rassemblements sociaux. En général, les paroles de la bachata expriment des sentiments profonds et viscéraux d’amour, de passion et de nostalgie. Étymologiquement, le terme « bachata », que l’on suppose d’origine africaine, était initialement utilisé pour désigner un rassemblement ou une fête animés, plutôt qu’un genre musical spécifique. Traditionnellement, pour être interprétée, la bachata nécessite un petit groupe de musiciens qui utilisent principalement une ou deux guitares (de nos jours, les guitares électriques sont très répandues), et un ensemble de percussions composé de bongos, de maracas et d’un güiro, accompagnés d’une basse. La musique a un rythme à quatre temps. Habituellement, l’un des musiciens est le chanteur principal. La danse de la bachata est tout aussi passionnée. C’est une danse de couple qui se caractérise par un mouvement de hanche sensuel et une structure simple formée de huit pas. L’élément faisant partie intégrante de toutes les célébrations traditionnelles de la République dominicaine, la danse est spontanément apprise dès le plus jeune âge, mais il existe aussi dans le pays plus d’une centaine d’académies, écoles et studios dédiés à sa transmission.

  1. Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  La musique et la danse de la bachata dominicaine sont des facteurs puissants de cohésion qui jouent un rôle vital dans le processus de socialisation en République dominicaine. C’est une composante majeure de l’identité du peuple dominicain, une grande source de joie et de bonheur pour tous les participants. La pratique de l’élément favorise le dialogue interculturel et les interactions transversales entre les différentes couches et générations qui composent la société.

R.2 :  La bachata étant omniprésente sur le territoire de la République dominicaine, l’inscription de l’élément aurait un impact positif majeur pour assurer la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général. Elle conduirait également les partenaires stratégiques de la société civile et des organismes gouvernementaux à renforcer leur engagement en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, tout en ouvrant de nouveaux espaces de discussion et de sensibilisation. Enfin, l’inscription contribuerait à renforcer le rôle de la musique et d’autres expressions culturelles à travers le monde en tant qu’instruments de promotion du dialogue interculturel et de la tolérance.

R.5 :  La bachata dominicaine a été incluse dans l’Inventaire du Registre national des atouts culturels immatériels du patrimoine culturel dominicain en 2015. Géré par le Ministère de la culture, cet inventaire est préparé avec la participation active de la communauté et des organisations non gouvernementales concernées et la collaboration d’anthropologues et de chercheurs.

  1. Estime en outre que, sur la base des informations fournies par l’État partie au Comité au cours de sa présente session, les critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivants sont satisfaits :

R.3 :  Le dossier montre comment différentes mesures de sauvegarde ont été prises par l’État, avec l’appui des communautés, notamment le renforcement des moyens de transmission, la recherche, la documentation, les fonds pour la formation, les célébrations et les festivals. La viabilité de l’élément a été soutenue par les groupes et les communautés locales par leur pratique et par les organisations non gouvernementales, avec l’appui de l’État soumissionnaire. L’élément a également été enseigné dans les écoles publiques, dans les nouvelles écoles de musique locales et dans les mairies.

R.4 :  Les praticiens et détenteurs, représentants d’institutions étatiques, experts, artisans et membres de groupes associés à la pratique ont participé dans différentes régions du pays à des réunions, ateliers, etc. menant à l’élaboration du dossier de candidature. Ces intervenants ont exprimé leur consentement préalable, libre et éclairé. Une large mobilisation de la société civile a eu lieu autour de l’élaboration du dossier de candidature.

  1. Décide d’inscrire la musique et la danse de la bachata dominicaine sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage l’État soumissionnaire à continuer d’œuvrer à la sauvegarde de l’élément selon ses méthodes traditionnelles et afin d’assurer la pleine participation des communautés concernées à la transmission formelle et informelle de l’élément ;
  3. Rappelle à l’État partie de veiller tout particulièrement à assurer la continuité des fonctions sociales et des significations culturelles de l’élément pour ses détenteurs et pour la communauté dans son ensemble ;
  4. Encourage en outre l’État partie à prêter attention à la folklorisation et à la décontextualisation potentielles de l’élément qui pourraient découler de sa commercialisation excessive et l’invite à privilégier les aspects du patrimoine culturel immatériel basés sur la communauté et la transmission, tels que définis par la Convention, plutôt que la dimension économique des industries culturelles, qui pourrait être mieux traités par d’autres programmes de l’UNESCO dans le domaine de la culture ;
  5. Rappelle qu’il est important d’utiliser un vocabulaire conforme à l’esprit de la Convention et d’éviter des termes comme « authenticité » ou « intégrité ».

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