<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 15:06:25 Dec 13, 2020, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

Décision du Comité intergouvernemental : 14.COM 10.b.9

Le Comité,

  1. Prend note que Chypre et la Grèce ont proposé la candidature du chant byzantin (n  01508) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Art vivant qui perdure depuis plus de 2 000 ans, le chant byzantin constitue à la fois une tradition culturelle significative et un système musical complet faisant partie des traditions musicales communes qui se sont développées dans l’Empire byzantin. Mettant en valeur, sur le plan musical, les textes liturgiques de l’Église orthodoxe grecque, le chant byzantin est étroitement lié à la vie spirituelle et au culte religieux. Cet art vocal se concentre principalement sur l’interprétation du texte ecclésiastique. Le chant byzantin doit sans nul doute son existence à la parole (logos). En effet, chaque aspect de cette tradition sert à la diffusion du message sacré. Transmis oralement de génération en génération, il a préservé ses caractéristiques au fil des siècles : il s’agit d’une musique exclusivement vocale, fondamentalement monophonique ; les chants sont codifiés selon un système en huit modes ou huit tons ; et différents styles de rythme sont employés afin d’accentuer les syllabes souhaitées dans certains mots du texte liturgique. L’art psaltique a toujours été lié à la voix masculine mais les chanteuses sont nombreuses dans les couvents et sont actives, dans une certaine mesure, dans les paroisses. Outre sa transmission à l’église, le chant byzantin prospère grâce au dévouement d’experts et d’amateurs – musiciens, membres des chœurs, compositeurs, musicologues et universitaires – qui contribuent à son étude, à sa représentation et à sa diffusion.

  1. Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Le chant byzantin est une puissante expression socioculturelle, caractéristique de l’identité collective et personnelle des détenteurs. Il contribue au renforcement des liens au sein de la communauté et à sa cohésion, car il occupe une place centrale dans la vie religieuse et sociale des chrétiens orthodoxes. Il est étroitement lié aux événements importants de la vie des fidèles, comme les baptêmes, les mariages et les funérailles, ainsi qu’au respect et à la célébration des fêtes religieuses, notamment Noël, Pâques et le Carême.

R.2 :  Parce que cet élément est lié au patrimoine musical du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient, l’inscription du chant byzantin sensibiliserait à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de cette région multiculturelle, favorisant ainsi la tolérance et la compréhension entre des peuples de religions et de cultures différentes. Elle soulignerait également le rôle des traditions musicales dans les zones rurales et dans les petites paroisses, et leur importance au sein de la société.

R.3 :  Comme les efforts passés et en cours, les mesures proposées par les principales communautés de détenteurs pour sauvegarder l’élément à Chypre et en Grèce portent sur la transmission par le biais de l’éducation formelle et non formelle, l’identification, la documentation, la recherche, la préservation et les initiatives de protection. Ces mesures sont pleinement soutenues par les organismes publics compétents des deux États soumissionnaires, qui s’engagent à fournir les fonds nécessaires à leur mise en œuvre complète.

R.4 :  Le processus de candidature a été piloté par des institutions clés représentant les communautés de praticiens de l’élément, avec le soutien des autorités publiques concernées. La méthode participative employée a permis aux différents segments de la grande communauté de praticiens de s’exprimer, de prendre part au processus de candidature et de donner leur consentement. Plusieurs réunions ont été organisées, et les États parties ont activement soutenu l’inscription en collaborant de manière exemplaire.

R.5 :  L’élément a été inclus dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de Chypre en 2017, et dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la Grèce en 2015. Dans les deux États, les inventaires sont révisés tous les cinq ans, avec la large participation des communautés et des institutions concernées.

  1. Décide d’inscrire le chant byzantin sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite les États parties pour cette candidature conjointe exemplaire, qui prouve l’efficacité de la collaboration des communautés de différents pays lorsqu’il s’agit de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel ;
  3. Félicite en outre les États parties pour ce dossier bien préparé qui montre bien dans quelle mesure l’inscription d’un élément sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité peut contribuer à la visibilité du patrimoine culturel immatériel et sensibiliser à son importance ;
  4. Rappelle aux États parties que la mise à jour est un aspect important du processus d’élaboration des inventaires et les invite à inclure, dans leur prochain rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention au niveau national, des informations détaillées sur la périodicité et les modalités de la mise à jour de leurs inventaires respectifs, conformément à l’article 12.1 de la Convention.

Top