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Décision du Comité intergouvernemental : 14.COM 10.c.1

Le Comité,

  1. Prend note que la Colombie a proposé la stratégie de sauvegarde de l’artisanat traditionnel pour la consolidation de la paix (n  01480) pour sélection et promotion par le Comité comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention :

La stratégie de sauvegarde de l’artisanat traditionnel pour la consolidation de la paix lutte contre la fragilisation de l’artisanat traditionnel en s’appuyant sur un système de transmission intergénérationnelle des connaissances entre maîtres et apprentis et sur une méthode non formelle d’apprentissage par la pratique. Cette stratégie de sauvegarde vise à former différentes catégories de population, à favoriser les contacts professionnels et à stimuler l’entrepreneuriat culturel. Elle met en relation les détenteurs de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels, reconnus par leurs communautés pour leurs connaissances empiriques des spécificités de leurs régions, et des apprentis âgés de 14 à 35 ans qui, en acquérant des savoir-faire ou en apprenant un métier artisanal, deviennent des acteurs de la consolidation de la paix désireux de sortir de leur situation de vulnérabilité. La stratégie de sauvegarde est donc axée sur le développement de qualifications relatives à l’artisanat traditionnel, qui favoriserait l’accès à l’emploi ; la mise en place d’une politique en faveur de l’artisanat traditionnel afin d’orienter et de garantir la continuité de la transmission et de la pratique de l’artisanat ; et le renforcement du programme des écoles ateliers. La priorité est donnée aux jeunes exposés aux conséquences des conflits armés, aux manques d’opportunités professionnelles, aux répercussions de l’abandon scolaire et au chômage. La formation permet également aux apprentis de travailler, ce qui garantit leurs perspectives de trouver un emploi. La stratégie a donc pour objectif de contribuer à la sauvegarde de l’artisanat traditionnel en tant qu’outil favorisant l’inclusion sociale, l’emploi et l’entrepreneuriat culturel. La communauté, quant à elle, peut ainsi prendre conscience de la valeur culturelle et sociétale des différents savoir-faire et métiers de l’artisanat traditionnels.

  1. Estime que, d’après les informations contenues dans le dossier, la demande répond aux critères de sélection en tant que bonne pratique de sauvegarde, énoncés au paragraphe 7 des Directives opérationnelles comme suit :

P.1 :  Le programme vise à renforcer les mesures de sauvegarde garantissant la viabilité de l’artisanat traditionnel sur l’ensemble du territoire national. Une stratégie complète a été élaborée, reprenant des mesures de sauvegarde adéquates parmi lesquelles la création de systèmes de soutien reconnaissant le savoir des détenteurs ; la mise en place d’une politique inter-institutionnelle en faveur de l’artisanat traditionnel fondé sur le modèle de l’apprentissage, et le renforcement du programme des écoles ateliers afin de garantir la continuité de la pratique et de la transmission. En outre, afin de consolider l’artisanat traditionnel et d’assurer la durabilité de la pratique des détenteurs, le programme favorise la création d’emplois dans une optique d’inclusion sociale.

P.2 :  La stratégie aide à la coordination des efforts de sauvegarde aux niveaux national et international. Au niveau national, la politique en faveur de l’artisanat traditionnel a permis la création de onze centres de développement de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels, et de nouveaux espaces deviendront progressivement accessibles dans les différentes régions du pays au cours de la période post-conflit. Au niveau international, la coopération avec d’autres pays de la région d’Amérique latine et au-delà est un bon exemple de coopération Sud-Sud.

P.3 :  Les objectifs du programme visent à améliorer la reconnaissance et le respect de la diversité culturelle, à assurer la transmission continue de connaissances et des savoir-faire traditionnels et à promouvoir la contribution du patrimoine culturel immatériel à la consolidation de la paix. Ils répondent donc pleinement aux principes et objectifs de la Convention. Le programme souligne aussi l’importance de l’appropriation sociale du patrimoine culturel immatériel en favorisant les liens sociaux et les opportunités professionnelles pour les populations vulnérables touchées par les conflits armés.

P.4 :  Depuis 2009, la mise en œuvre de la stratégie de sauvegarde a permis à plus de 24 000 jeunes d’acquérir des connaissances et des savoir-faire grâce aux centres de développement de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels créés à cet effet. Elle s’est révélée efficace pour garantir la viabilité de l’artisanat dans le pays et promouvoir la valeur des cultures locales.

P.5 :  Le programme a été mis en œuvre avec la participation des détenteurs et des communautés concernées, et avec leur consentement libre, préalable et éclairé. Outre les lettres de consentement fournies par les communautés, le dossier contient un grand nombre de documents témoignant de l’implication active d’acteurs locaux et d’institutions nationales qui collaborent avec les communautés pour mettre en œuvre une stratégie collective de revitalisation de l’artisanat traditionnel.

P.6 :  La stratégie de sauvegarde pourrait être adaptée aux différents contextes locaux, régionaux et internationaux, en tant que modèle de transmission et d’apprentissage permettant d’assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel. Le modèle d’apprentissage par la pratique pourrait être reproduit afin d’encourager la transmission intergénérationnelle dans le cadre des relations quotidiennes entre les maîtres et les apprentis, d’offrir de meilleures opportunités professionnelles et de favoriser l’inclusion sociale. La stratégie est particulièrement reproductible dans les régions touchées par les conflits armés, la marginalisation et l’exclusion socio-économique.

P.7 :  Le dossier montre bien l’engagement de différentes parties prenantes désireuses de coopérer à la diffusion de la stratégie, parmi lesquelles des institutions publiques dont le ministère de la Culture colombien et le Programme national des métiers de l’artisanat traditionnel pour la consolidation de la paix, mais aussi des détenteurs, des maîtres artisans, d’anciens apprentis et des jeunes en cours de formation. D’autres moyens de partager les connaissances et l’expérience acquise sont envisagés, notamment par le biais d’ateliers publics. Des alliances stratégiques pourraient également être établies afin de diffuser le programme dans d’autres pays.

P.8 :  Le programme comprend des mécanismes de coordination inter-institutionnelle, qui présentent des indicateurs de suivi pour tous les centres de développement de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels. À l’aide de ces indicateurs, chaque centre prépare des rapports trimestriels, pour l’unité générale de coordination, et qui rendent compte de ses activités, des résultats des programmes d’apprentissage et du nombre d’apprentis inscrits. Outre le nombre d’apprentis, des indicateurs plus précis pourraient être envisagés pour faciliter l’évaluation des résultats.

P.9 :  La stratégie de sauvegarde de l’artisanat traditionnel pour la consolidation de la paix, qui favorise la transmission de connaissances et des savoir-faire liés aux métiers de l’artisanat, répond bien aux besoins des pays en développement, en particulier en ce qui concerne les populations vulnérables touchées par l’exclusion socio-économique. En outre, elle pourrait être un modèle efficace pour les populations des pays sortant d’un conflit armé.

  1. Décide de sélectionner la stratégie de sauvegarde de l’artisanat traditionnel pour la consolidation de la paix comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention ;
  2. Félicite l’État partie pour sa première sélection et pour avoir soumis un dossier exemplaire qui présente un programme de sauvegarde fortement axé sur le développement de la communauté et l’inclusion sociale, qui contribue à la pérennité des moyens de subsistance des communautés et qui sert de modèle pour la consolidation de la paix dans d’autres pays, surtout pour ceux sortant d’un conflit.

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