<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 09:43:09 Oct 09, 2020, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

La Gambie ouvre la voie pour un nouveau suivi des politiques culturelles

Comment mesure-t-on la créativité ? Le suivi des politiques et la collecte de données est une tâche essentielle pour les gouvernements qui souhaitent encourager le développement de leur économie créative. C’est seulement en comprenant l’état actuel des industries culturelles et créatives que nous pouvons remédier aux manquements et faire face aux obstacles auxquels les industries créatives se confrontent. Sur ces constats, de nouvelles politiques peuvent être élaborées. La Gambie, une nation d’Afrique de l’Ouest, est le premier pays à utiliser le nouveau mécanisme de suivi de l’UNESCO pour faire entendre les différentes voix des professionnels de la culture.

2_cabubakar_dem_ncac.jpg

Ojoma Ochai, expert of the UNESCO 2005 Convention, leads the discussion.
Le 8 juillet, des professionnels de la culture se sont rassemblés à Banjul, en Gambie. L’objectif principal était de commencer à travailler sur le rapport périodique quadriennal (RPQ), qui consiste à mettre en lumière les progrès et les défis liés à l’élaboration des politiques culturelles. Le RPQ est une obligation pour les Etats Partis à la Convention de 2005 sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles. Les membres de l’équipe nationale, constituée de 25 professionnels de la culture et comptant des personnes travaillant au sein de ministères, des artistes et des acteurs non-gouvernementaux, ont partagé leurs visions du secteur de la culture en Gambie. Les discussions ont été passionnées et variées : Sheriff Saihou Kanuteh, un membre de l’équipe nationale et représentant du Syndicat des musiciens en Gambie, a souligné le besoin de politiques culturelles pour encourager les musiciens gambiens à voyager et à se produire à l’international. « Il y a tant de talent inexploité au sein de l’industrie musicale en Gambie ». Ojoma Ochai, membre de la banque d’expertise de l’UNESCO, a animé la session. « J’ai apprécié travailler avec l’équipe nationale de Gambie. Cette équipe est impliquée, diverse et possède de solides connaissances ». Hassoum Ceesay, Directeur du Centre National des Arts et de la Culture (NCAC), partage cet avis : « C’est la première fois que la Gambie élabore son RPQ. Ce processus a été consultatif et participatif. Nous avons commencé par consulter les organisations de la société civile, les institutions gouvernementales et l’Assemblé Nationale. Nous avons toujours pris en compte l’égalité des genres. Grâce à ces efforts, nous avons eu 99 pour cent de participation. »

Ce processus collaboratif va bien au-delà d’un exercice administratif. Cela a aussi permis de commencer un dialogue entre le gouvernement et les acteurs de la société civile, avec une attention particulière portée à l’élaboration de politiques culturelles basée sur des preuves. Les participants ont été enthousiasmés par les contenus créatifs divers. « L’association des radiodiffuseurs de la Gambie est prête à travailler avec le secteur créatif pour promouvoir les contenus créatifs locaux », a souligné Ndey Siring Bakurine, représentante de l’association. Demba Ceesay et Fatoumata Bah du syndicat du théâtre partagent cette vision : « Notre objectif est que le théâtre regagne sa juste place grâce au renforcement des capacités et à un travail de sensibilisation. Nous voulons nous assurer que le théâtre gambien et ses professionnels sont reconnus nationalement et internationalement et que leur dû soit payé ». La Gambie a répondu à cette demande notamment par une politique établissant des quotas dans le secteur musical. « La Gambie a mis en place une politique établissant que 70 pour cent de la musique diffusée à la télévision, à la radio ou dans d’autres médias soient des produits domestiques pour assurer l’avancement et la promotion de la musique gambienne », a précisé Fatoumata Camara, inspectrice sur le droit d’auteur.

© Abubakar Dem/NCAC

The Minister of Culture and Tourism receives UNESCO Global Report 2018
La Gambie est le premier pays dans le monde à tester les nouveaux outils et la nouvelle documentation élaborés dans le cadre des nouveaux RPQ. Pour Hamat Bah, l’Honorable Ministre du Tourisme et de la Culture, qui considère la Convention de 2005 de l’UNESCO comme « le cœur de l’économie créative », ceci représente une étape importante. « Le nouveau formulaire et les outils associés facilitent le travail et ont permis à la société civile de s’approprier le processus positivement. Je suis confiante que le rapport produit informera le travail de la NCAC dans les années à venir », a ajouté Ochai. Le rapport périodique de la Gambie, attendu en Novembre 2019, fournira des informations pour la rédaction du Rapport Mondial 2021, une publication phare de l’UNESCO, et mettra en lumière la contribution de la Gambie à la diversité des expressions culturelles.

« Si nos jeunes musiciens talentueux sont soutenus et guidés par les bonnes personnes, l’industrie musicale en Gambie deviendra l’une des plus importantes dans la sous-région et au-delà, malgré la taille du pays », a souligné Kanuteh. Les discussions qui se sont déroulées en juillet ont posé les fondements pour les futurs professionnels de la culture visant la scène internationale.

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO