Le Comité du patrimoine mondial, actuellement réuni à Bakou, a inscrit au cours de sa session de l’après-midi cinq nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial : deux sites naturels en France et en Islande, un site mixte (naturel et culturel) au Brésil et deux sites culturels au Burkina Faso et en Iraq. Il a également approuvé l’extension du site mixte Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (Albanie/Macédoine du Nord). Les inscriptions se poursuivent jusqu’au 7 juillet.

Les nouveaux sites naturels sont (par ordre d’inscription) :

Terres et mers australes françaises (France) – Les Terres et mers australes englobent les plus grandes des rares terres émergées du sud de l’océan Indien : l’archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam ainsi que 60 petits îlots situés dans la zone subantarctique. Cette « oasis » au cœur de l’océan Austral, qui couvre une superficie de plus de 67 millions d’hectares, abrite l’une des plus fortes concentrations d’oiseaux et de mammifères marins au monde. On y trouve notamment la plus grande population de manchots royaux et d’albatros à bec jaune au monde. Du fait de leur éloignement des centres d’activités humaines, ces îles sont des vitrines de l’évolution biologique extrêmement préservées et constituent un territoire unique pour la recherche scientifique.

Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace (Islande) – Le site, qui couvre plus de 1 400 000 ha, est une région volcanique emblématique. Il compte dix volcans centraux dont huit sous-glaciaires. Deux de ces derniers sont parmi les plus actifs d’Islande. L’interaction entre les volcans et les fissures qui sous-tendent la calotte glaciaire du Vatnajökull prend différentes formes dont la plus spectaculaire est le jökulhlaup : une inondation soudaine causée par la rupture de la marge d’un glacier durant une éruption. Ce phénomène récurrent fait apparaître des plaines de sable uniques au monde, des réseaux fluviaux ainsi que des canyons en évolution rapide. Les zones volcaniques abritent une faune endémique des eaux souterraines qui a survécu à la période glaciaire.

Le nouveau site mixte est :

Paraty et Ilha Grande – culture et biodiversité (Brésil) – Situé entre les montagnes de la Serra da Bocaina et l’océan Atlantique, ce paysage culturel comprend le centre historique de Paraty, l’une des villes côtières les mieux préservées du Brésil, ainsi que quatre zones naturelles protégées de la forêt atlantique brésilienne, l’un des cinq principaux points chauds mondiaux pour la diversité biologique. Paraty accueille une diversité impressionnante d’espèces, dont certaines sont menacées, comme le jaguar (Panthera onca), le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari) et plusieurs espèces de primates, notamment le singe araignée laineux (Brachyteles arachnoides), emblématique du site. À la fin du XVIIe siècle, Paraty était le point d’arrivée du Caminho do Ouro (Route de l’Or), le long duquel on acheminait le minéral pour l’expédier en Europe. Son port servit aussi de point d’entrée pour l’acheminement des outils et des esclaves africains affectés au travail dans les mines. Un système de défense fut construit afin de protéger les richesses du port et de la ville.  Le centre historique de Paraty a conservé son plan urbain du XVIIIe siècle et une grande partie de son architecture coloniale du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Les sites culturels sont :

Sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso (Burkina Faso) – Ce bien, composé de cinq éléments situés dans différentes provinces du pays, comprend une quinzaine de fourneaux debout, plusieurs structures de fours, des mines et quelques traces d’habitations. Remontant au VIIIe siècle avant notre ère, Douroula est le témoin le plus ancien du développement de la production de fer recensé au Burkina Faso. Les autres composantes du bien -Tiwêga, Yamané, Kindibo et Békuy- illustrent l’intensification de la production de fer au cours du second millénaire après notre ère. Même si la réduction de fer –obtention de fer à partir du minerai- n’est plus pratiquée aujourd’hui, les forgerons des villages jouent encore un grand rôle en fournissant des outils et en prenant part à de nombreux rituels. 

Babylone (Iraq) – Situé à 85 km au sud de Bagdad, le site réunit les ruines de la cité qui fut le centre de l’empire néobabylonien entre 626 et 539 avant notre ère ainsi que des villages et des zones agricoles entourant l’ancienne cité. Ces vestiges -tours d’enceinte extérieur et intérieur de la cité, portes, palais, temples- sont un témoignage unique de l’un des empires les plus influents du monde antique. Siège d’empires successifs, dirigés par des souverains tels que Hammurabi ou Nabuchodonosor, Babylone représente l’expression de la créativité de l’empire néobabylonien à son apogée. Le lien de la cité avec l’une des Sept Merveilles du monde antique –les Jardins suspendus de Babylone- a par ailleurs inspiré la culture artistique, populaire et religieuse au plan mondial.

Extension :

Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (Albanie/Macédoine du Nord) – La partie du lac d’Ohrid située en Macédoine du Nord ainsi que son arrière-pays, ville d’Ohrid comprise, est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1979. Avec cette extension, le site inclut désormais le reste du lac d’Ohrid situé en Albanie et, au nord-ouest du lac, la petite péninsule de Lin ainsi que la bande de terre le long de la rive qui relie la péninsule à la frontière macédonienne. Sur cette péninsule se trouvent les vestiges d’une chapelle chrétienne fondée au milieu du VIe siècle. Dans les eaux peu profondes près des rives du lac, trois sites témoignent de la présence d’habitations sur pilotis préhistoriques. Phénomène naturel exceptionnel, le lac sert de refuge à de nombreuses espèces endémiques de faune et de flore d’eau douce datant du Tertiaire.

La 43e session du Comité du patrimoine mondial se poursuit jusqu’au 10 juillet.


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