Repenser les politiques culturelles pour la promotion des libertés fondamentales et la diversité des expressions culturelles en Éthiopie
L'Éthiopie s'est associée à l'UNESCO pour la mise en œuvre du projet " Renforcer les libertés fondamentales à travers la diversité des expressions culturelles " (2014-2018), qui a permis l'organisation de réunions de consultation avec des représentants des gouvernements et de la société civile, d'ateliers sur le suivi des politiques, la rédaction d'un deuxième rapport périodique quadriennal (RPQ) en 2016 et l’identification de domaines d’action politique prioritaires. Dans ce contexte, deux stratégies importantes inspirées des principes de la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ont été adoptées : la Politique culturelle nationale (2015) et la Politique du film (2017). Dans le cadre de la deuxième phase du projet, l'Éthiopie s'associe à nouveau pour tirer parti des résultats obtenus jusqu'à présent, maintenir les mécanismes et les plates-formes de dialogue politique mis en place et faire le suivi des priorités politiques en vue du troisième rapport périodique qui doit être présenté d'ici avril 2020. Les activités de suivi établiront également des liens entre le suivi des politiques et leur mise en œuvre, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la politique du film pour améliorer l'accès à la vie culturelle, l'égalité des genres et la liberté artistique.
Plus de 250 professionnels de la culture se sont réunis à Addis-Abeba le 30 avril 2019 pour assister à une réunion de consultation publique organisée conjointement par l’UNESCO et le ministère de la Culture et du Tourisme éthiopien afin de discuter de l’avenir de la politique culturelle du pays et des mesures à prendre pour mettre en œuvre sa politique cinématographique récemment adoptée.
Des professionnels de divers secteurs créatifs – cinéma, danse, musique, livres, arts visuels et arts de la scène – étaient présents à la consultation. Dans le cadre d’une journée de consultation, les participants ont conclu que certains besoins urgents étaient communs à toutes les disciplines artistiques : besoins en conseils et fonds pour l’art, soutien aux organisations de la société civile, institutions de formation et d’enseignement professionnels ainsi qu’en réglementations transparentes pour la gestion des droits d’auteur. Les associations professionnelles de producteurs de films et de cinéastes ont appelé à la mise en œuvre transparente d’un cadre juridique destiné à soutenir la chaîne de valeur du secteur, de la production à la diffusion et à l’accès.
Un atelier national de formation a été organisé à Adama, en Ethiopie, du 24 au 26 février 2020 par le Bureau de l’UNESCO à Addis-Abeba, en coopération avec le ministère de la culture, du tourisme et des sports. L’équipe nationale composée de divers intervenants de plusieurs ministères, institutions gouvernementales et organisations de la société civile a participé à l’atelier. En se concentrant sur la méthodologie d’élaboration du rapport périodique quadriennal de l’Ethiopie suivant le cadre de suivi de la Convention de 2005, l’atelier a permis aux participants d’identifier une première série de politiques et mesures à inclure dans le rapport. Au cours de cette réunion de trois jours, les participants se sont formés à la collecte de données et au partage des politiques, mesures et bonnes pratiques qui protègent et promeuvent la diversité des expressions culturelles. L’atelier a créé une opportunité de réseautage et de dialogue entre la société civile et le gouvernement sur la nécessité de formuler des politiques culturelles innovantes, prospectives et fondées sur des preuves dans divers secteurs.
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Le Ministère de la culture et du tourisme s'est associé au bureau de l'UNESCO à Addis-Abeba pour organiser un débat ResiliArt le 6 Mai 2020 réunissant des professionnels de la culture, des universitaires et des artistes. Parmi les intervenants figuraient M. Henok Ayele, directeur du cinéma et du théâtre radiophonique, Dr Bedilu Wagjira, écrivain et professeur adjoint de sciences humaines, d'études linguistiques et de communication à l'Université d'Addis-Abeba, Dr Elizabeth Giorgis, professeure associée d'histoire, de critique et de théorie de l'art au collège des arts du spectacle et visuels à l'Université d'Addis-Abeba, M. Bekele Mekonnen, professeur des beaux-arts à l'école des beaux-arts et du design et M. Manyazewal Endeshaw, directeur général du théâtre national.
La création d'un fonds d'urgence national pour les arts et la culture afin de répondre à l'impact du Covid-19 sur les artistes et les professionnels de la culture a été au centre du débat. Les intervenants ont rappelé que ce fonds devrait être établi sur la base des bonnes pratiques internationales. Le débat a également souligné le rôle des autorités locales et de la jeunesse dans la gouvernance et l'élaboration de politiques culturelles, ainsi que le fait que la fracture numérique et le manque d'accès aux données internet constituent l'un des principaux défis à relever dans les prochaines années.