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Au Fespaco, l’UNESCO appelle à des politiques culturelles plus structurantes et favorisant l’égalité des genres

Le 26ème édition du Festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel de Ouagadougou (FESPACO), tenue à Ouagadougou du 22 février au 2 mars 2019. L’UNESCO, avec le soutien financier du gouvernement suédois, a choisi d’accompagner les 50 ans du FESPACO en mettant l’accent sur les questions d’égalité et de diversité dans le cinéma africain, notamment la présence des femmes dans l’industrie cinématographique où les inégalités hommes-femmes demeurent significatives.

50 ans de FESPACO, où sont les femmes ?

Une table-ronde intitulée " 50 ans de FESPACO : 50-50 pour les femmes » s’est tenue le 26 février en présence de la Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, de la Première Dame du Burkina Faso, Sika Kabore, de la Ministre de la Culture du Rwanda, Espérance Nyirasafari, et du Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, Abdoul Karim Sango.

« Je suis heureuse que la question des femmes, notamment des femmes cinéastes dans la création, soit à l’ordre du jour au FESPACO. Il y a des réalisatrices qui ont marqué l’histoire du cinéma africain mais qui restent méconnues », a souligné Audrey Azoulay. « Avec vous, nous voulons réfléchir à une politique plus structurante et structurelle de soutien aux cinémas africains en ayant une vision complète et globale de l’ensemble de l’industrie cinématographique ».

La Ministre de la Culture du Rwanda, pays d’honneur de cette édition, a quant à elle mis l’accent sur la nécessité de cadres législatifs favorisant l’égalité des genres, comme c’est le cas au Rwanda où les femmes représentent 50% du gouvernement et 61% des membres du Parlement. « Le Rwanda reconnaît la participation de la femme dans tous les secteurs de la vie du pays comme étant primordiale. A cet effet, la Constitution reconnaît l’égalité des genres comme un principe fondamental. Il prévoit même un quota d’au moins 30% dans les instances de décision. Pourquoi ne pas appliquer cette représentation dans les industries culturelles et créatives ? », a-t-elle lancé.

Les réalisatrices présentes, Nadia El Fani (Tunisie), Jihan El-Tahri (Egypte), Monique Mbeka Phoba (RDC), Rahma Benahou El Madani (Algérie) et Sylvie Nwet (Cameroun), ont présenté différentes recommandations à l’issue de l’Assemblée des Yennegas, tenu le dimanche 24 février 2019. Parmi celles-ci : organiser des séminaires sur l’histoire des femmes dans le cinéma africain, prévoir des quotas en faveur des femmes dans la sélection des films, établir des critères pour les fonds de financement dans le cinéma africain donnant la priorité aux films où les femmes occupent des postes clés, etc.

Clôturant cette table-ronde, Sika Kabore, a déclaré : « Nous avons des réalisatrices qui maîtrisent leur métier mais qui sont conscientes des barrières socio-culturelles qui les empêchent de s’épanouir, comme le statut de la femme, les préjugés liés à ces métiers réservés aux hommes, la neutralité en défaveur du genre dans les mécanismes de financement, la méconnaissance des textes juridiques et de fiscalité. La plupart des politiques publiques pour la culture en Afrique ne prennent pas en compte véritablement l’égalité des genres. Il est temps d s’engager pour l’égalité et la diversité dans le cinéma africain! »

Dans le cadre de la promotion des femmes au FESPACO, l’UNESCO a aussi remis une distinction à Alimata Salamberé, première présidente du comité d’organisation du FESPACO, en 1969.

« Re|Penser les politiques culturelles »

Le 28 février 2019 a eu lieu une discussion publique autour des recommandations du Rapport mondial 2018 , Re I Penser les politiques culturelles, en présence du Secrétaire Général de la Commission Nationale du Burkina Faso auprès de l’UNESCO, Aristide Dabire, du Secrétaire Général du Ministère de la Culture des arts et du Tourisme du Burkina Faso, Lassina Simpore, du Directeur du Bureau de l’UNESCO à Dakar, Dimitri Sanga, et de la Secrétaire de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, Danielle Cliche.

Le point de contact national de la Convention 2005, Patric Lega, a présenté à cette occasion les différents acquis du Burkina Faso dans la mise en œuvre de la Convention de 2005 au niveau national comme la décentralisation de la politique culturelle, l’établissement du Fonds de Développement Culturel et Touristique et la collaboration avec la Chambre de Commerce du Burkina Faso pour favoriser l’entreprenariat culturel et créatif. Le Burkina Faso est également le 2ème pays contributeur au Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC), pour la région Afrique.

S’en est suivi un débat « Créer 2030 » avec quatre bénéficiaires du FIDC travaillant dans le domaine du cinéma provenant du Cameroun, du Mali, de Madagascar et du Sénégal.

Au cours du débat, les bénéficiaires ont évoqué l’impact des projets financés par le FIDC. Ainsi au Malawi, suite au Plan stratégique de développement de l’industrie cinématographique du cinéma (2015-2020) mené par la Commission nationale du Malawi en collaboration avec le Film Association of Malawi et financé par le FIDC, le Malawi s’est doté d’une politique culturelle en 2016. Actuellement, des mécanismes de financement ont été mis en place afin de faciliter les productions et les projets des opérateurs culturels et des artistes.

Au Sénégal, le projet MobiCiné mené par l’association Culture Waw a permis de former 6 cellules de projection comprenant chacune un projectionniste, un(e) chargé(e) de communication et un(e) coordinateur/coordinatrice. Ce projet actuellement en cours permet aussi d’encoder les films africains diffusés auprès des populations locales.

A Madagascar, l’association T-Movie a mis en place des formations qui s’adressent aux jeunes passionnés de cinéma. Des modules théoriques suivis d’ateliers pratiques en technique de production et réalisation a permis l’accroissement de films de court-métrages à Antananarivo et surtout a permis aux jeunes de comprendre les différents métiers dans le cinéma. Le projet qui prendra fin en juin 2019, a aussi pour objectif de créer une base de données accessible en ligne en collaboration avec l’Office Malgache du Cinéma (OMACI).

Au Cameroun, le projet qui s’est clôturé en 2012, a permis la numérisation de certaines œuvres cinématographiques de l’Afrique centrale. Ainsi au total, 400 films ont été répertoriés dans la Banque d’Images de l’Afrique Centrale (BIMAC).