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Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

Haïti : Restaurer les écosystèmes en vue du développement durable

 

L'objectif de ce projet est de contribuer au développement humain et économique durable de la Réserve de Biosphère de La Selle (Haïti). Ce développement durable résulte de la récupération des ressources forestières, de la réhabilitation des services écosystémiques et de la promotion d’actions qui implicitement constituent un profit socio-économique. L'objectif est d'améliorer la qualité de vie des populations locales et de leurs générations futures.

 

 

Sur le Projet

Haïti occupe le tiers ouest de l'île d'Hispaniola qu'elle partage avec la République dominicaine. Cette île se trouve entre l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes.. Le pays affiche l'un des taux de déforestation les plus élevés au monde.

En 1960, la forêt couvrait environ 60% de l'ensemble du territoire haïtien. Mais elle a grandement chuté, passant à 13,6% en l’an 2000 puis à 3,5% en 2011. Plusieurs facteurs expliquent cette déforestation, notamment des problèmes de gouvernance, et une pression sur le bois mise par une population aux ressources limitées. Cette situation a entraîné de graves problèmes d'érosion, amplifiée par l’état du relief. En effet, environ 50% du paysage haïtien accuse d’une pente supérieure à 40%.

Pour faire face à la déforestation et à la perte de sol, le Programme de l'UNESCO sur l'Homme et la biosphère (MAB) met en œuvre le projet "Soutien à la restauration des écosystèmes forestiers dans la réserve de biosphère de La Selle". Cette action bénéficie du  soutien financier et technique de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de l'Organisme autonome de parcs nationaux  (OAPN) de l’Espagne. La Commission nationale haïtienne pour la coopération avec l'UNESCO (CNHCU) et le Comité national haïtien du MAB exécutent les activités de terrain.

 

 

 

 

 

 

Zone de mise en œuvre

Le projet a démarré en juillet 2018  dans la réserve de biosphère de La Selle. Celle-ci, déclarée en 2012, est la première réserve de biosphère en Haïti. Elle se situe dans le massif de la Selle, qui abrite le plus haut sommet d’Haïti, le pic la Selle (2684 m). Ce massif a le plus haut niveau d'endémisme de toute l'île d’Hispaniola, en particulier chez les plantes à fleurs. Au centre et au sud-est de son territoire, la réserve regroupe divers écosystèmes, tels que des forêts tropicales, des pins de montagne, des arbres à feuilles caduques et des forêts sèches de haute altitude. Des aires protégées occupent également l’espace. On peut citer le  parc national La Visite et la réserve forestière de Forêt-des-pins. Riches en biodiversité, ils constituent la plus grande réserve de pins en Haïti, dominée par l'espèce endémique  Pinus occidentalis.

En plus de la beauté naturelle de La Selle, la zone regorge de sites et d’événements d'intérêt culturel, historique, politique et social. Les cascades de Pichon, le lagon des huitres, le rocher Colombier et les plages du sud de la réserve lui confèrent un potentiel touristique important.

Les communautés à l’œuvre

Les communautés elles-mêmes opérationnalisent le projet. Elles plantent des arbres dans trois zones prioritaires de la réserve de biosphère: le Parc National La Visite; la localité de Gros Cheval et les environs du centre urbain de Fonds-Verrettes; la section communale de Cap-Rouge, dans la commune de Cayes-Jacmel.

La mise en œuvre comprend plusieurs activités : i) identification de partenaires locaux (mairies, organisations communautaires) ; ii) études sur l'état de conservation des forêts et des espèces ;  iii) éducation et sensibilisation ; iv) choix participatif des types d’arbres à utiliser dans le reboisement ; v) création et entretien de pépinières communautaires ;  vi) distribution et mise en terre de plantules, etc. . Le projet a constitué une réserve de 290 000 plantules dans quatre sites. Elles sont mises en terre au fur et à mesure des périodes de pluie.

Jean-Robert Sultan

Protéger les ‘’rak bwa’’ au parc national de La Visite

L'une des organisations impliquées dans l’exécution du projet est la Fondation Seguin. Cette dernière conduit depuis une dizaine d’années un programme de conservation et de restauration des forêts indigènes au parc national La Visite. Ce programme comprend plusieurs composantes, dont celle appelée« Kore Rak Bwa ». Elle consiste à sensibiliser les agriculteurs à la valeur de la forêt et des oiseaux et à leur conservation. En contrepartie, la Fondation fournit aux participants une assistance technique et un appui financier direct (paiement pour services éco systémiques). A travers la composante ’'égalité de genres’’, la Fondation octroie une assistance technique aux femmes pour la création de jardins familiaux. Ce qui accroît la sécurité alimentaire et réduit le besoin de terres pour l'agriculture, entre autres.

Réduction de risques sur Fonds-Verrettes

Dans la commune de Fonds-Verrettes, le projet opère sur deux sites : Gros-Cheval et la banlieue de Fonds-Verrettes. A Gros-cheval (zone tampon, entre 1600 et 2000 m d’altitude) naissent plusieurs ravines responsables des crues et inondations qui ont ravagé Fonds-Verrettes  en 1998 et 2004. Le centre urbain en entier et des centaines d’habitants ont disparu sous les eaux. En vue de réduire ces risques,  M. Jean-Robert Sultan (photo) conduit le projet "Reboisement par l'éducation". Il adopte une stratégie payante : impliquer toute la communauté et les écoles dans le reboisement des mornes dénudés. Les parents travaillent dans la plantation de Pinus occidentalis. En échange, ils reçoivent un appui financier pour payer la scolarité de leurs enfants.

En plus, M. Sultan sensibilise les écoliers, filles et garçons à l'importance de l'environnement et de la préservation de la réserve de la biosphère. Avec une partie des fonds du projet, il met en service une pépinière communautaire. En août 2018, cette structure compte plus de 30 mille plantules de Pinus occidentalis, de café (Coffea arabica L.) et de ficus (Ficus benjamina), notamment.

Dans la zone de transition de la réserve de la biosphère, travaille M. Rodrigue Manigat, surnommé l’homme Mapou (…). Sa petite pépinière dans la ville de Fonds-Verrettes distribue gratuitement,  depuis quelques années, des espèces agroforestières. Le projet a renforcé cette structure au bénéfice de l’économie locale. La pépinière a maintenant une capacité de production de plus de 30 mille plantules. M. Manigat privilégie le flamboyant (Delonix regia),  l’avocat (Persea americana), le café et le tamarin (Tamarindus indica). Au cours de cette première phase du projet, 60 familles ont bénéficié de 400 plantules de tamarin, 5000 plantules de café et 400 plantules de flamboyant. L'école locale a également reçu plus de 1000 plantules de différentes espèces.

Le café renait à Cap Rouge

Le projet permet également à la section communale de Cap Rouge de reprendre la culture du café. Le partenaire local, l’Organisation des paysans Tèt Kole de Toulmé, a renforcé sa pépinière. Grâce aux fonds du projet, elle dispose désormais d’une capacité annuelle de production de plus de 200 mille plantules. Elle produit des espèces forestières et agroforestières. Elle a déjà distribué 6 000 papayers (Carica papaya. L.), 15 000 plantules de cèdre (Cedrus, pour le reboisement et l’ombrage pour le café), 2 500 plantules d’arbres à pain (Artocarpus altilis). Une réserve de plus de 65 mille plantules de café est prête pour distribution et mise en terre. Actuellement, 61 personnes travaillent dans la pépinière et environ 600 personnes en bénéficieront. Cap-Rouge se situe dans la zone tampon de la réserve de la biosphère La Selle.

 

 

 

 

 

Partenaires

        

Le principal partenaire local est la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l'UNESCO.

Les organisations suivantes sont responsables de la mise en œuvre du projet dans les différentes communautés:

  • Le Comité National du MAB;
  • La Fondation Seguin, pour le parc de La Visite, zone centrale de la réserve de biosphère;
  • L'association "Reforestation par l'Education" Unité 1 de Forêt-des-pins, cœur de la réserve;
  • L'organisation paysanne Tèt kole de Toulme, dans la ville de Cap-Rouge, Cayes-Jacmel, zone tampon de la réserve;
  • Comité de Reboisement de la commune de Fonds-Verrettes / Commandant de Komite Komin Fonds-Verrettes (KOREKF), organisation locale travaillant dans la zone semi-urbaine de Fonds-Verrettes, zone de transition;
  • Blue-Green Wave Organisation, qui œuvre dans les domaines de l'agriculture et de l'environnement dans la Réserve de Biosphère de La Selle;
  • L'hôtel de ville de Marigot, où se trouve une grande partie du parc La Visite;
  • Mairie de Fonds-Verrettes, où se trouve l'unité 1 de Forêt-des-pins.