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Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes

01/12/2020

Le Rapport de l'UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger de l’impunité souligne la gravité des attaques contre la liberté d'expression

Entre 2018 et 2019, un total de 156 meurtres de journalistes ont été enregistrés dans le monde, dont cinquante-sept d'entre eux ont eu lieu en 2019, soit le total annuel le plus bas depuis dix ans. Près de 9 cas sur 10 restent impunis, traduisant ainsi un niveau d'impunité extrêmement élevé pour les crimes commis contre les journalistes. Tels sont les derniers chiffres révélés par le Rapport de la Directrice générale de l'UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger de l'impunité publié par l’UNESCO à l’occasion de la journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, célébrée le 2 novembre et examiné par les États membres du Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l'UNESCO, les 25 et 26 novembre 2020.

« Malgré une baisse du nombre de journalistes tués dans le monde, trop de journalistes continuent à payer le prix ultime pour leurs reportages. Nous restons profondément préoccupés par les risques croissants auxquels sont confrontés les professionnels des médias en dehors des situations de conflit et par le taux d'impunité persistant pour ces attaques. Pour préserver le droit fondamental à la liberté d'expression et garantir que le public ait accès à des informations fiables, les reportages doivent pouvoir être réalisés en toute liberté et sécurité, et les auteurs de crimes commis contre les journalistes doivent être systématiquement traduits en justice », a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO lors de la publication du Rapport.

En effet, alors qu'un journaliste a été tué dans le monde tous les quatre jours au cours de la dernière décennie, l'impunité pour ces crimes prévaut toujours. Cette année, 13% de ces cas dans le monde ont été signalés par les États membres des Nations unies comme ayant été résolus par une procédure judiciaire menée à son terme. Cela représente une légère amélioration, par rapport aux chiffres de 12% en 2019 et 11% en 2018.

Certes, une baisse de 14% des meurtres de journalistes en 2018-2019 a été enregistré par rapport à la période des deux années précédentes. Cependant, si les meurtres de journalistes ont considérablement diminué dans les pays en proie à un conflit armé, cela a été moins le cas dans les pays qui n’y sont pas confrontés. L'année 2018 a ainsi vu le plus grand nombre depuis plusieurs années de journalistes tués dans ces pays. Une tendance inquiétante qui montre que la plupart des journalistes sont désormais tués en dehors des situations de conflit, pour avoir effectué des reportages sur la corruption, les violations des droits humains, les crimes environnementaux, les trafics et les méfaits politiques. Selon le rapport, le plus grand nombre d'attaques mortelles en 2018-2019 a eu lieu dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, représentant 31% du total des meurtres de journalistes enregistrés dans le monde, suivie par la région Asie-Pacifique avec 30% des meurtres.

Le rapport note également que le journalisme demeure une profession dangereuse puisque les professionnels sont confrontés à de nombreux types de menaces, de violence et de harcèlement, en particulier les femmes journalistes qui sont visées par les attaques sexistes en ligne et hors ligne qui vont du harcèlement, du trolling et du doxxing aux agressions physiques et sexuelles. 

Aussi afin de renforcer la sensibilisation sur ce sujet, les enquêtes et les poursuites pour mettre fin à l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes et traduire en justice ceux qui utilisent la violence pour réduire les médias au silence et qui, de ce fait, portent atteinte au droit d'expression et privent le public d'informations vitales, l'UNESCO a lancé une campagne mondiale sur les médias sociaux à l’occasion de la Journée internationale pour rendre hommage à l'engagement courageux des journalistes pour rapporter la vérité et appeler les autorités du monde entier à traduire en justice les cas de journalistes assassinés. Cette campagne vise aussi à inciter les citoyens à contribuer à la protection des journalistes et à ne pas rester indifférents à l'impunité pour ceux qui s'en prennent à la presse. 

La Journée internationale de la fin à l'impunité donnera  également lieu à une Conférence mondiale sur la liberté de la presse, les 9 et 10 décembre, organisée en ligne par l’UNESCO en partenariat avec le Gouvernement des Pays-Bas dans le cadre du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité. La journée du 10 décembre mettra l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle du pouvoir judiciaire, en particulier des procureurs, dans les enquêtes et les poursuites relatives aux crimes et aux attaques contre les journalistes. Ces questions feront l'objet de nouvelles lignes directrices que l'UNESCO publiera à cette occasion. 

Le rapport complet est disponible ici
#FinALImpunité 
#ProtégezLesJournalistes.