À partir de cette semaine, les dirigeants mondiaux se réunissent à Paris pour la 21e Conférence des Parties (également connue sous le nom de la Conférence sur le Climat à Paris). Leur objectif : parvenir à un accord universel sur le climat, visant à contenir le réchauffement climatique en dessous de deux degrés centigrades.

Le Programme marin du Centre du patrimoine mondial sera présent afin de faire connaitre les problèmes liés aux changements climatiques que connaissent 47 lieux océaniques à travers le monde protégés par la Convention du patrimoine mondial pour leur valeur universelle exceptionnelle. Ces sites représentent plus de 10 % de la superficie de l’ensemble des aires marines protégées. Parmi eux figurent certains des plus anciens récifs coralliens de la planète, la plus grande population de morses du Pacifique et la plus haute densité de tanières ancestrales de l’ours blanc, le lieu de naissance des baleines grises du Pacifique, ainsi que des lieux de repos essentiels pour des millions d’oiseaux migrateurs.

Bien que les sites marins du patrimoine mondial servent de refuges pour la vie marine, en protégeant les plantes et les animaux sensibles contre des pressions telles que le développement industriel, aucun endroit sur Terre n’est à l’abri de la menace du changement climatique. Si nous ne réduisons pas les émissions de carbone au plus vite pour arrêter ses effets, nous risquons de perdre les plus grands trésors de la planète.

Nous travaillons chaque jour à renforcer la résilience des écosystèmes marins fragiles afin qu’ils puissent s’adapter à l’évolution du climat. Nous aidons les gouvernements et les gestionnaires de sites à réduire les menaces causées par la surpêche, l’aménagement du littoral et les écoulements pollués. Les écosystèmes sains sont mieux à même de faire face aux phénomènes de blanchissement des coraux, aux tempêtes plus fréquentes, ainsi qu’à l’augmentation des températures. 

Pour autant, le renforcement de la résilience n’est qu’une partie de la solution. Le changement climatique est un problème global qui appelle une solution globale. Le changement climatique menace notre précieux patrimoine mondial marin de manière qu’on ne peut l’aborder au seul niveau local.

Nous observons déjà les premiers impacts majeurs, notamment la fonte des glaces dans la spectaculaire Baie des Glaciers, l’augmentation de la fréquence et de la force des cyclones et des tempêtes à des endroits tels que la Grande barrière de corail ou l’archipel de Socotra, ainsi que les phénomènes de blanchissement massifs qui ont touché le Parc naturel du récif de Tubbataha et le Parc national de Komodo. Les scientifiques préviennent que le phénomène de blanchissement mondial qui s’est produit en 2015 risque d’entraîner la pire destruction de coraux de l’histoire. Nous constatons déjà ses effets dans lun des plus grands sites du patrimoine mondial de l’UNESCO – l’Aire protégée des îles Phoenix – où l’augmentation du niveau de la mer menace l’existence même de la nation de Kiribati.

À mesure que l’eau de la mer se réchauffe et s’acidifie, les scientifiques prédisent une aggravation des conséquences sur la faune. Nous savons, par exemple, que le changement climatique peut influer sur le sexe des tortues de mer, qui éclosent dans des sites du patrimoine mondial, de l’atoll d’Aldabra – qui abrite l’une des plus grandes populations de tortues vertes du monde – aux Îles Galápagos, connues pour leurs populations de tortues variées et leurs espèces rares.

À sa dernière session à Bonn, le Comité du patrimoine mondial – qui a adopté depuis 2007 une politique de neutralité carbone pour ses sessions – a appelé tous ses États parties à parvenir à un accord universel sur le climat à la prochaine COP-21, et à engager une action mondiale pour le climat sur le terrain. Le monde s’est réuni pour protéger nos trésors mondiaux au moyen de la Convention du patrimoine mondial. Désormais, nous devons répondre au plus grand défi auquel ils sont confrontés.