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ResiliArt UNESCO-CISAC : Pour un renforcement de la protection des droits d'auteur pour les créateurs africains

Dans le cadre de la Journée africaine du droit d'auteur et de la gestion collective, un débat ResiliArt a été organisé par la CISAC en partenariat avec l'UNESCO le 30 septembre 2020. Le débat a rassemblé des créateurs africains, des décideurs politiques et la communauté créative au sens large du terme et a examiné l'écosystème du droit d'auteur du continent face à la crise COVID-19. 

Dans son allocution d'ouverture, Björn Ulvaeus, Président de la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (CISAC), a donné le ton en reconnaissant la résilience, l'esprit d'entreprise et la solidarité dont font preuve les artistes et les professionnels de la culture africains. Mr Ulvaeus a également appelé les décideurs politiques à adopter des politiques et des mesures qui favorisent une rémunération équitable pour les créateurs. Ernesto Ottone, Sous-directeur général de l'UNESCO pour la Culture, a souligné l'engagement de l'organisation en faveur de la protection et de la promotion de la propriété intellectuelle dans son discours « Lorsque nous parlons d'économie créative, la question des droits d'auteur doit être mise en avant. Par le biais de la Convention de 2005 de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l'UNESCO engage ses États membres à renforcer l'écosystème du droit d'auteur, en accordant une attention particulière à l'essor des technologies numériques et à leur impact sur les secteurs créatifs. » 

Nothando Migogo, experte en gestion collective des droits d'auteur, a animé le panel composé d'éminents professionnels de l'industrie : S.E. Abraão Vicente (Ministre des arts et des industries créatives, Cap-Vert), Vusumuzi Mkhize (Directeur général du ministère des sports, des arts et de la culture, Afrique du Sud), Yvonne Chaka Chaka (auteure-compositrice-interprète et vice-présidente de la CISAC, Afrique du Sud), Eino-John Max (président du Comité africain de la CISAC et directeur général de la Société namibienne des compositeurs et auteurs de musique, Namibie), Kenny Saint Brown (auteure et compositeur, Nigeria), et Yvan Buravan (auteur, compositeur et lauréat du Prix Découverte RF1 2018, Rwanda).  

« La migration numérique n'est pas un choix - la propriété intellectuelle doit être protégée. » Vusumuzi Mkhize a partagé son point de vue sur la transition numérique en cours en Afrique du Sud. Parmi les obstacles qui empêchent une transition douce et bénéfique pour les artistes et les consommateurs figurent le manque de ressources et d'accès équitable à l'internet et aux plateformes de streaming. Yvan Buravan, qui a accumulé près de 500 000 abonnés sur les réseaux sociaux, a expliqué que les revenus générés par les plateformes numériques ne génèrent que 5% de ses ressources. « C'est faible. Il faudrait d'abord s'assurer que les royalties proviennent des entités locales telles que la radio et la télévision... On pourrait passer de 5 % à 50 ou 60 %. » Les panélistes ont également reconnu que la crise sanitaire actuelle accentue cette migration numérique, creusant encore plus les inégalités d’accès.

Les décideurs politiques de l'Afrique ont répondu à cette urgence par des actions. En Afrique du Sud, l'amendement à la loi sur le droit d'auteur est en discussion au Parlement. Dans le cadre du projet UE/UNESCO, plusieurs pays africains, dont le Sud-Soudan et la Namibie, sont en train de réviser leur législation sur les droits d'auteur et les droits voisins. Le Cap-Vert élabore une nouvelle loi qui autorise certaines entités à protéger et à promouvoir les droits d'auteur. « Respecter les droits d'auteur dans l'environnement numérique signifie rémunérer équitablement les artistes pour l'utilisation de la propriété intellectuelle. C'est plus efficace que la recherche de dons » déclare le ministre de la culture du Cap-Vert. 

Tout au long de la discussion dynamique, les panélistes ont appelé à une plus grande solidarité entre les nations, les OCM et les ministères africains : une vision forte et unie à travers le continent est vitale pour faire de l'Afrique une région où les professionnels de la culture sont protégés par des politiques et des directives sur les droits d'auteur, en ligne et hors ligne. « Il est nécessaire de renforcer la coopération au niveau gouvernemental pour s'assurer que les créateurs sont autorisés à prendre des décisions sur les licences tandis que le gouvernement met en œuvre des lois qui protègent nos droits » a déclaré Yvonne Chaka Chaka. 

À l'approche de l'Année internationale de l'économie créative pour le développement durable, l'Afrique prépare des cadres et des mécanismes juridiques qui favorisent la participation et la contribution des artistes et des créateurs à l'économie créative croissante de la région.
 

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO