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Press release

Rapport de l'UNESCO : Alors que les meurtres de journalistes diminuent, de nouveaux risques apparaissent en dehors des situations de conflit, avec une impunité généralisée

02/11/2020

De nouvelles statistiques publiées par l'UNESCO à l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, le 2 novembre, montrent une baisse de 14% des meurtres de journalistes en 2018-2019 par rapport à la période des deux années précédentes. 

Les nouvelles données sont présentées dans le Rapport de la Directrice générale de l'UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger de l'impunité, et montrent également que le niveau d'impunité pour les crimes commis contre les journalistes reste extrêmement élevé - avec près de 9 cas sur 10 qui restent impunis.

Malgré une baisse du nombre de journalistes tués dans le monde, trop de journalistes continuent à payer le prix ultime pour leurs reportages. Nous restons profondément préoccupés par les risques croissants auxquels sont confrontés les professionnels des médias en dehors des situations de conflit et par le taux d'impunité persistant pour ces attaques. Pour préserver le droit fondamental à la liberté d'expression et garantir que le public ait accès à des informations fiables, les reportages doivent pouvoir être réalisés en toute liberté et sécurité, et les auteurs de crimes commis contre les journalistes doivent être systématiquement traduits en justice.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO

Selon le rapport, en 2018-2019, l'UNESCO a enregistré un total de 156 meurtres de journalistes dans le monde. Cinquante-sept d'entre eux ont eu lieu en 2019, le total annuel le plus bas depuis dix ans.

Les chiffres montrent que si les meurtres de journalistes ont considérablement diminué dans les pays en proie à un conflit armé, cela a été moins le cas dans les pays qui n’y sont pas confrontés. L'année 2018 a vu le plus grand nombre depuis plusieurs années de journalistes tués dans ces pays. Il s’agit d’une tendance inquiétante qui montre que la plupart des journalistes sont désormais tués en dehors des situations de conflit, pour avoir effectué des reportages sur la corruption, les violations des droits humains, les crimes environnementaux, les trafics et les méfaits politiques. 

Le rapport note également que le journalisme demeure une profession dangereuse dont les professionnels sont confrontés à de nombreux types de menaces, de violence et de harcèlement. Les femmes journalistes sont particulièrement visées par les attaques sexistes en ligne et hors ligne qui vont du harcèlement, du trolling et du doxxing aux agressions physiques et sexuelles. 

Alors qu'un journaliste a été tué dans le monde tous les quatre jours au cours de la dernière décennie, l'impunité pour ces crimes prévaut toujours. Cette année, 13% de ces cas dans le monde ont été signalés par les États membres des Nations unies comme ayant été résolus par une procédure judiciaire menée à son terme. Cela représente une légère amélioration, par rapport aux chiffres de 12% en 2019 et 11% en 2018.

Le plus grand nombre d'attaques mortelles en 2018-2019 a eu lieu dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, représentant 31% du total des meurtres de journalistes enregistrés dans le monde, suivie par la région Asie-Pacifique avec 30% des meurtres.

La Journée internationale de la fin à l'impunité donnera lieu à une Conférence mondiale sur la liberté de la presse, les 9 et 10 décembre, organisée en ligne par l’UNESCO en partenariat avec le Gouvernement des Pays-Bas. La journée du 10 décembre mettra l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle du pouvoir judiciaire, en particulier des procureurs, dans les enquêtes et les poursuites relatives aux crimes et aux attaques contre les journalistes. Ces questions font l'objet de nouvelles lignes directrices que l'UNESCO publiera à cette occasion.

L'UNESCO et ses partenaires organisent également d'autres événements dans au moins 18 pays dans le monde à l'occasion de la Journée internationale de la fin à l'impunité, afin de renforcer la sensibilisation quant à l'obligation de traduire en justice ceux qui utilisent la violence pour réduire les médias au silence et qui, de ce fait, portent atteinte au droit d'expression et privent le public d'informations vitales.

L'UNESCO lance également une campagne mondiale sur les médias sociaux pour la Journée internationale. Cette campagne rend hommage à l'engagement courageux des journalistes pour rapporter la vérité et appelle les autorités du monde entier à traduire en justice les cas de journalistes assassinés. Elle vise à inciter les citoyens à contribuer à la protection des journalistes et à ne pas rester indifférents à l'impunité pour ceux qui s'en prennent à la presse. 

La Journée internationale de la fin de l'impunité souligne la gravité de ces attaques contre la liberté d'expression, qui constituent une forme de censure brutale et illégale. (TwitterFacebook et Instagram, mots dièses #FinALImpunité et #ProtégezLesJournalistes).

Le Rapport de la Directrice générale sur la sécurité des journalistes et le danger d'impunité sera examiné par les États membres du Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l'UNESCO, qui se tiendra les 25 et 26 novembre 2020.