Le Comité du patrimoine mondial a inscrit dimanche huit nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial, notamment un premier bien au Tchad. Les inscriptions se poursuivent lundi. Les nouveaux sites sont :

Les sites miniers de Wallonie (Belgique). Les quatre sites de ce bien forment une bande de 170 km de long et de 3 à 15 km de large, qui traverse la Belgique d’ouest en est. Il s’agit des sites les mieux conservés de l’exploitation charbonnière qui s’est étalée du début du XIXème siècle à la seconde moitié du XXème siècle. Le bien fournit des exemples de l’architecture utopique des débuts de l’ère industrielle européenne, avec un ensemble industriel, urbain et architectural (Le charbonnage et la cité ouvrière du Grand-Hornu, dessinée par l’architecte Bruno Renard dans la première moitié du XIXème siècle). Bois-du-Luc comporte de nombreux bâtiments érigés de 1830 à 1909 et un charbonnage qui est l’un des plus anciens d’Europe car il remonte à la fin du XVIIème siècle. Bien que la région wallonne compte des centaines de charbonnages, la plupart ont perdu leurs infrastructures alors que l’intégrité de ces 4 sites est resté élevée.

Fermes décorées de Hälsingland (Suède). Sept maisons de bois composent ce site situé à l’est de la Suède qui représente l’apogée de cette tradition régionale de construction en bois qui remonte au Moyen Age. Cette tradition reflète la prospérité des fermiers indépendants qui utilisèrent leurs richesses au 19e siècle pour construire d’imposantes nouvelles demeures avec des bâtisses entières ou des enfilades de salles entièrement réservées aux fêtes. Les peintures représentent une fusion d’art populaire et de styles prisés par l’aristocratie terrienne, tels que le baroque ou le rococo. Décorés par des peintres, qu’il s’agisse d’artistes itinérants connus ou inconnus, les biens représentent l’épanouissement final d’une culture populaire profondément enracinée.

Rio de Janeiro, paysages cariocas entre la montagne et la mer (Brésil). Le bien inscrit consiste en un paysage urbain exceptionnel plutôt qu’en un patrimoine bâti. Il comprend les éléments naturels qui ont régi et inspiré le développement de la ville, partant des sommets montagneux du parc national de Tijuca pour descendre vers la mer en passant par les jardins botaniques, créés en 1808, le mont Corcovado avec sa statue du Christ et la chaine de collines autour la baie de Guanabara ou encore les vastes paysages le long de la baie de Copacabana, qui ont contribué à la culture de la vie en plein air de cette ville spectaculaire. Rio de Janeiro est aussi reconnue comme une source d’inspiration pour les musiciens, les paysagistes et les urbanistes.

Site néolithique de Çatal Höyük (Turquie). Les deux grands tertres de Çatal Höyük s’élèvent à 20 mètres au-dessus du plateau anatolien. Le tertre oriental, qui est le plus haut, présente 18 niveaux d’occupation néolithique datant de 7400 à 6200 av J.-C. Il rassemble des peintures murales, des bas-reliefs, des sculptures et d’autres éléments artistiques et symboliques. Toutes deux témoignent de l’évolution de l’organisation sociale et des pratiques culturelles au moment où les êtres humains s’adaptaient à la vie sédentaire. Le tertre occidental témoigne  de l’évolution des pratiques culturelles pendant la période chalcolithique datant de 6200 à 5200 avant J.-C. Çatal Höyük fournit un important témoignage de la transition qui s’est opérée entre les villages et les agglomérations urbaines qui se sont succédées sur un même lieu pendant plus de 2000 ans. Il s’agit d’un site présentant une organisation unique composée de maisons serrées les unes contre les autres, sans rue, et avec accès par les toits.

Lacs d’Ounianga (Tchad). Le site comprend 18 lacs interconnectés situés dans le désert du Sahara, dans la région d’Ennedi. Il s’agit d’un large complexe de lacs (62 808 hectares) dans un environnement hyperaride et d’un paysage naturel exceptionnel qui doit sa beauté à la variété des formes et des couleurs. Les lacs – salé, hyper salé ou d’eau douce – sont alimentés par des eaux souterraines et se divisent en deux groupes, séparés par une quarantaine de kilomètres. Ounianga Kebir comprend 4 lacs dont le plus grand – le lac Yoan – s’étend sur 358 hectares avec une profondeur de 27 mètres. Ses eaux hyper salées ne recèlent que des algues et quelques micro-organismes.  Le deuxième groupe, Ounianga Serir, comprend 14 lacs séparés par des dunes de sable. Des roseaux flottants qui couvrent presque la moitié de ces lacs atténuent l’évaporation. Avec 436 hectares, le lac Teli est le plus vaste de ce groupe mais sa profondeur ne dépasse pas 10 mètres. Grâce à la bonne qualité de leurs eaux douces, certains de ces lacs abritent une faune aquatique, notamment des poissons.

Trinational de la Sangha (République du Congo, Cameroun, République centrafricaine). Situé dans le nord-ouest du bassin du Congo, au point de rencontre de la République du Congo, du Cameroun et de la République centrafricaine, le site comprend trois parcs nationaux contigus, couvrant une superficie totale de 750 000 hectares, très peu affectés par l’activité humaine. On y trouve l’ensemble du spectre des écosystèmes de forêts tropicales humides. La riche faune et flore comprend notamment des crocodiles du Nil et des poissons- tigres Goliath, un grand prédateur. Les clairières offrent des espèces herbacées et la Sangha abrite de considérables populations d’éléphants de forêt, ainsi que des gorilles des plaines de l’ouest (en danger critique d’extinction) et des chimpanzés (en danger). L’environnement du site a permis la poursuite des processus écologiques et évolutionnaires sur une large échelle, ainsi que le maintien d’une grande biodiversité, comprenant de nombreuses espèces en danger.

Site fossilifère de Chengjiang (Chine). Ce site de 512 hectares de collines situé dans la province du Yunnan offre les archives les plus complètes d’une communauté marine du Cambrien inférieur, avec un biote exceptionnellement préservé où l’anatomie des tissus durs et mous d’une très grande variété d’organismes, invertébrés et vertébrés, apparaît avec le maximum de détails. Le site témoigne de l’établissement ancien d’un écosystème marin complexe. On y trouve au moins 16 embranchements (cnidaires, cténophores, etc.) ainsi qu’une variété de groupes énigmatiques et environ 196 espèces, le tout témoignant de façon exceptionnelle de la rapide diversification de la vie sur terre il y a 530 millions d’années, au moment où sont apparus presque tous les principaux groupes d’animaux. Le site représente une fenêtre paléobiologique de grande importance pour la science.

Ghâts occidentaux (Inde). Plus anciennes que les montagnes de l’Himalaya, la chaine de montagne des Ghâts occidentaux représente des caractéristiques géomorphiques d’une immense importance avec un processus biophysique et écologique unique. Les écosystèmes forestiers de haute montagne influencent la mousson indienne. Jouant un rôle de modération du climat tropical de la région, le site présente un des meilleurs exemples de systèmes de mousson de la planète. Le site a également un niveau exceptionnellement élevé de diversité biologique et d’endémisme. Il est reconnu comme l’un des plus hauts lieux de la biodiversité. Les forêts se composent de meilleurs exemples de forêts sempervirentes tropicales non équatoriales au monde. Elles abritent au moins 325 espèces de flore, de faune, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles menacées. 


Webcast

Vidéo en direct
de 10:00 (GMT +4)
à 19:00 (GMT +4)

Vidéo
Anglais (HighRes)
Anglais (LowRes)
Français(HighRes)
Français (LowRes)
Audio
Son original
Galeries photos
Suivez nous sur les réseaux sociaux