Une mission de l’UNESCO à Bata appuie l’évaluation des besoins dans les domaines de l’éducation et des sciences
Yaoundé, 18 mars 2021 (UNESCO) – A la suite des explosions qui se sont produites le 07 mars 2021 dans des casernes militaires de Bata, capitale économique de la République de Guinée Equatoriale, l’UNESCO, à travers son Bureau Régional pour l’Afrique centrale, participe depuis le 11 mars 2021 à Bata, aux côtés d’autres agences du Système des Nations Unies, à une mission d’évaluation des besoins humanitaires urgents.
La mission de l’UNESCO, constituée de trois experts multisectoriels (Education – Sciences – Opérations) et d’un soutien logistique de deux véhicules, s’est rendue à Bata par route directement de Yaoundé et va mener pendant plusieurs jours un travail d’évaluation des besoins dans les domaines de compétence de l’Organisation notamment en éducation et en sciences.
Dans le domaine de l’éducation, un accent particulier est accordé à l’identification et la priorisation des besoins dans le système éducatif (nombre d’écoles affectées, nombre d’élèves/enseignants touchés et/ou nécessitant des appuis psychologiques, etc.) ainsi que des mesures appropriées de remédiation.
Une première réunion de coordination du secteur de l’éducation s’est tenue le 16 mars 2021 au Ministère de l’Education, sous la présidence du Directeur Général de la Planification, en vue de faciliter la coordination des actions et discuter des évaluations sectorielles, en plus de contribuer à l’Evaluation rapide initiale multisectorielle (MIRA).
Les échanges ont notamment porté sur les impacts des explosions dans les secteurs de l’éduction à différents niveaux (préscolaire, primaire, secondaire et universitaire), l’évaluation des dégâts sur les infrastructures scolaires, le nombre d’enfants touchés par les explosions, la nécessité de mettre en place un mécanisme de soutien pour ces enfants ainsi que l’organisation d’une campagne de sensibilisation via la radio, la télévision, les posters et les réseaux sociaux sur les dangers pour les populations, en particulier les enfants et les jeunes, liés à la manipulation des objets/engins/explosifs disséminés dans l’environnement.
Par ailleurs, des descentes sur le terrain ont permis de dénombrer trois zones scolaires du district de Bata impactées par les explosions. Au total, on dénombre provisoirement 25 établissements scolaires partiellement touchés à des degrés divers (toitures arrachées ; plafonds détruits ; vitres, portes et tables bancs cassés ; systèmes d’aération obstrués, tableaux endommagés ; toilettes, cantines et dortoirs détruits ; etc) dont 09 établissements scolaires publics (groupes scolaires préscolaire – primaire et secondaire) et 16 établissements privés pour l’essentiel de l’enseignement général.
Plusieurs de ces établissements ont perdu leur mobilier, le matériel pédagogique et les logements d’astreinte des enseignants et autre personnel d’encadrement qui se retrouvent sans abris pour la plupart. Certains de ces établissements nécessitent une réhabilitation rapide et d’autres une reconstruction à moyen terme.
Dans l’enseignement supérieur, la Faculté des Sciences Humaines et religieuses de l’Université nationale de Guinée Equatoriale (UNGE) a subi de dégâts structurels (amphis détruits, portes et fenêtres cassées, etc). Il en est de même pour la Faculté de pédagogie et des sciences de l’éducation dont les portes de la bibliothèque centrale ont été emportées par de violents vents.
Cette situation a également entraîné des traumatismes chez certains élèves et enseignants dus, soit à la perte d’un parent/proche, aux dommages physiques subis, ou à la destruction des biens meubles et immeubles. Une descente dans certaines fondations et mouvements associatifs a permis à la mission de rencontrer les familles affectées par la catastrophe, d’apprécier l’organisation et la qualité de l’aide communautaire et d’évaluer les besoins urgents pour les familles et les communautés.
Au regard de cette situation, la mission recommande, entre autres, de soutenir la campagne de sensibilisation sur les dangers liés à la manipulation des objets/engins/explosifs disséminés dans l’environnement via la télévision, la radio et les réseaux sociaux, de mettre en place un mécanisme d’enseignement à distance utilisant la radio, la télévision, internet et les supports imprimés, de former les Chefs d’établissements scolaires du district de Bata au management scolaire en temps de crise y compris la prise en charge psychosociale et d’apporter un appui aux associations, centres et fondations qui accueillent les personnes affectées en produits de première nécessité.
S’agissant du volet Environnement, l’UNESCO est associé dans la cellule environnement de l’UNDAC à l’agence CBRNe (Chemical, Biological, Radiological and Nuclear explosion) et MAG (Mining Advisory Group). Une séance de travail avec l’expert du CBRNe a souligné que les observations par images satellitaires ont permis d’identifier 03 points d’explosion qui ont laissé des cratères sur le sol, alors que le principal gaz ayant explosé est le nitrate d’ammonium.
Les recommandations préliminaires de la mission sont : mener une évaluation poussée pour identifier les sites qui risqueraient d’être inhabitables du fait de la pollution par les explosifs et voir la possibilité de les restaurer ; mettre sur pied un mécanisme propre pour signaler et récupérer les explosifs éparpillés dans la communauté pour les 3 à 5 mois à venir ; et la possibilité d’utiliser l’intelligence artificielle pour prévenir les catastrophes de ce type.