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Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

Droits de l'homme: un chemin épineux

Du franquisme en Espagne au révisionnisme historique de Hindurva en Inde, en passant par les dictatures de l'Amérique du Sud, la triste mémoire du passé peut contribuer au respect des droits de l'homme, à condition d'être dévoilée et restaurée. À l'occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, Le Courrier de l'UNESCO dévoile quelques pages de l'histoire de l'humanité dont les leçons nous permettent d'aller de l'avant.

Pierre Sané, Sous-directeur général de l'UNESCO pour les Sciences sociales et humaines, fait le point sur la réalité de la dignité de l'individu dans le monde aujourd'hui.

Tous les textes internationaux de protection des droits humains reposent sur le concept de dignité humaine, tel que proclamé dans le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Souvent, ce concept est davantage entendu à travers ce qui l’offense ou le heurte plutôt qu’à travers ce qui l’enrichit et l’honore, sans doute parce qu’il s’inscrit dans un contexte très particulier, celui des lendemains de l’Holocauste et de la machine de mort lancé par les Nazis. Cette affirmation forte d’une dignité commune à tous les hommes donne naissance à l’article premier de la Déclaration, célèbre entre tous : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». 

Mais l’égale dignité entre tous les êtres humains n’engendre pas que des droits. Elle constitue aussi et surtout un appel à l’action, à la vigilance et à la prévention. Reconnaître pour soi une dignité rend chacun redevable envers tous et il ne saurait exister de dignité sans solidarité et fraternité authentiques. Soixante années après l’adoption de la Déclaration, qu’en est-il du respect fondamental de la dignité et de l’intégrité humaines, ces terreaux des droits humains ? 

Force est de reconnaître qu’à l’heure actuelle une moitié de l’humanité ne bénéficie pas, même minimalement, de la juste considération de son identité et de son statut, en dépit d’avancées internationales notoires dans des domaines aussi fondamentaux que la lutte contre la torture, la condamnation juridique des atteintes faites aux femmes, la reconnaissance des droits des réfugiés ou des migrants.

La pauvreté dont souffrent atrocement des milliards d’individus constitue une violation manifeste des idéaux portés par la Déclaration et une remise en cause de son Article 28 qui énonce : « Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet. ».

Défendre les idéaux et les missions contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est avant tout combattre la pauvreté, ce phénomène tentaculaire dont nous connaissons les causes, enraciné parfois dans le contexte social et culturel. 

Cette lutte doit commencer par les préjugés, notamment celui de la dignité humaine perçue comme un simple refuge face aux effets conjugués des discriminations, des exclusions, des inégalités et des injustices. Car, la notion de dignité humaine va bien au-delà. Elle est inconcevable sans le droit à l’éducation, à un logement décent, à l’hygiène. Et elle refuse la résignation et l’impuissance face aux situations vécues comme des fatalités. 

Un seul exemple à mettre à nouveau en exergue – celui de la lutte contre l’extrême pauvreté – qui constitue une problématique que l’UNESCO, les organisations non gouvernementales, les décideurs politiques et la société civile doivent considérer comme un premier point de leur ordre du jour. Leur coopération est un élément décisif dans la lutte pour éradiquer la pauvreté et pour assurer un ordre international qui garantisse le respect des droits contenus dans la Déclaration. 

Notre devoir de veiller à la mise en œuvre effective de tous les droits humains contenus dans la Déclaration est plus que jamais valable. Nous devons concrétiser ce respect pour les droits humains, qui est à la fois respect de l’autre dans sa différence et respect de soi. 

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Découvrez d'autres dossiers consacrés aux Droits de l'homme dans Le Courrier de l'UNESCO

 

 

 

Novembre 2008

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