L’accession à l’indépendance dans un contexte de défense et illustration de valeurs de civilisation déniées par le colonisateur a sans doute facilité l’inscription de la diversité culturelle dans les différentes versions de la constitution ainsi que le fait qu’elle occupe ainsi une place prépondérante et permanente dans les stratégies et politiques de développement économique et social.
Le Sénégal a ainsi rejoint très tôt le groupe de pays à la pointe de la mobilisation internationale pour l’inscription d’un instrument sur la diversité au cœur des préoccupations de l’UNESCO
Cet instrument, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en Octobre 2005, a inscrit la défense et la promotion de la pluralité culturelle comme les principes et objectifs majeurs des politiques nationales et de coopération internationale pour le développement.
Entre autres, Il offre aux Parties un fondement juridique à leur souhait souvent exprimé d’exclure la culture du champ des accords commerciaux internationaux, fondés sur le libéralisme.
La contribution à la conception de la Convention a facilité la mise en cohérence des objectifs stratégiques et des plans d’action des politiques et mesures en faveur de la création, la production, la distribution, la diffusion, la jouissance de biens et services culturels ainsi qu’à la participation pleine et entière des citoyens à leur conception.
La nécessité et la volonté de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles se sont retrouvées dans la « Lettre de Politique de Développement du Secteur de la Culture » qui détermine la vision et explicite les moyens d’exécution, à court, moyen et long termes, des missions culturelles du gouvernement
Parmi celles-ci, l’élaboration, l’évaluation et la réforme des environnements juridique, institutionnel et financier pour le meilleur encadrement des activités de toutes les expressions ethnolinguistiques et culturelles maillant le territoire national, dans tous les domaines d’expression artistiques : arts vivants (théâtre, musique, danse…), arts visuels (beaux-arts, photographie, artisanat d’art…), cinéma et l’audiovisuel, livre et lecture.
Les textes relatifs à la Décentralisation placent les politiques et mesures culturelles des collectivités locales sous le régime du transfert des compétences et, donc, dans l’optique de la promotion de la diversité des expressions culturelles dans les territoires.
Parmi les principaux défis recensés par la dernière « LPSD », cadre de référence de la politique gouvernementale, on trouve la nécessité de:
-fonder le pilotage sur les principes de gestion axée sur les résultats, la planification, le contrôle et la reddition des comptes.
- réglementer les activités et les métiers culturels, s’exerçant la plupart du temps dans l’informel en promouvant la contractualisation dans les rapports de travail ;
-renforcer les compétences professionnelles des acteurs, et de les doter d’un statut et de mécanismes de protection sociale.
-créer les conditions de développement des statistiques culturelles.
-Mettre en place les conditions d’une gestion équitable et transparente des financements publics et de les rendre accessibles à tous.
-promouvoir l’investissement privé et le mécénat en faveur de la culture.